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29 septembre 2016 4 29 /09 /septembre /2016 17:26

Un article publié dans « Vie Nouvelle », le magazine des retraités CGT. Numéro du mois d’octobre.

700.000 manifestants en juillet. Plus d’un million le 21 août. Immenses manifestations à Santiago, Antofagasta, Valparaiso et dans de nombreuses villes du pays pour le retour au système public de retraite qui existait avant la dictature.

Le Chili n’avait pas connu de manifestations aussi importantes depuis les grands défilés étudiants de 2011. Cette fois ce sont les salariés et les retraités qui sont descendus dans les rues des principales villes chiliennes au beau milieu de l’hiver austral, pour dénoncer le système privé de retraite mis en place du temps de la dictature Pinochet. Plus d’un million de Chiliens, le 21 août, ont demandé la suppression des « AFP », les « Administratrices des Fonds de Pension ». Ce système, hérité de la dictature, fonctionne sur le principe de la capitalisation individuelle. Six grands fonds d'investissement gèrent ainsi les pensions des Chiliens.

« Quelque 90 % des retraités touchent moins de 156.000 pesos (215 euros) par mois, leur situation est très précaire », expliquait récemment aux « Echos » Recaredo Galvez, chercheur à la Fundación Sol, un institut d'études en sciences sociales. Les entreprises qui gèrent ces fonds font partie des plus riches du Chili, leur rentabilité atteignant en moyenne 26 % chaque année. Au total, les fonds de pension gèrent 150 milliards d'euros, ce qui représente 70 % du PIB du pays. « Il y a un ras-le-bol au sein de la population devant tant d'inégalités », poursuivait le chercheur.

Le mouvement social, qui a pris pour nom « No más AFP » (nous ne voulons plus des AFP), a été au départ assez peu relayé par la presse chilienne. C'est à travers les réseaux sociaux qu'il a gagné en ampleur, précise « Les Echos ».

Michelle Bachelet, la présidente chilienne a annoncé une réforme du système des « AFP ». « Tous les Chiliens méritent d'avoir une retraite qui leur permette de vivre dignement après des années de travail », a-t-elle déclaré. Le gouvernement propose de renforcer les aides de l'Etat aux retraités les plus pauvres, d'augmenter la cotisation des entreprises. La présidente souhaite également créer une « AFP » publique, « pour introduire davantage de concurrence et offrir une alternative aux travailleurs. ». Des mesures jugées comme « un pas en avant » par Luis Mesina, porte-parole du mouvement « No más AFP ». Ce leader syndicaliste, jusqu'ici inconnu du grand public, estime que « le gouvernement évite d'aborder nos principales revendications. Nous avions dit que nous ne voulions plus d'AFP, et on nous en propose une de plus. »

Alors que droite et patronat mènent une campagne sur le thème « changer le système des retraites serait une bombe atomique contre notre modèle économique et la paix sociale », des dirigeants syndicaux et politiques indiquent de leur côté que les premières mesures proposées par le gouvernement ne sont pas suffisantes mais pourraient être « une transition » avant une réforme de plus grande ampleur.

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