La course aux décorations n’est pas l’apanage des Français. Dans le monde entier, pour un rien, on vous accroche la médaille reconnaissante du Botswana, l’ordre du Mono du Togo, l’épingle du million d’éléphants du Laos… En France, tous les ministères disposent d’un stock. La plus recherchée, celle qui nous vient de Bonaparte, reste la célèbre Légion d’Honneur.
Depuis trop longtemps, le ruban est distribué à la pelle aux chanteurs déclinant, aux banquiers frauduleux, aux comédiennes vieillissantes, aux journalistes d’un autre temps. Bref, le plus souvent – à quelques exceptions près, les anciens Résistants notamment - à des gens qui n’ont jamais fait acte de courage ou enrichi le pays de leur intelligence et leur savoir. On comprend pourquoi Jack Ralite après d’autres comme Sartre ou Courbet a décliné l’offre. L’ancien ministre, homme du peuple à la culture sidérale, n’aimerait certainement pas reprendre la formule de Jean Yanne : « la légion d’honneur c’est comme les hémorroïdes, aujourd’hui n’import quel trou du cul peut l’avoir. »
Le Prix Nobel de la Paix n’échappe pas à cette dérive. Tenez, par exemple, Barak Obama. A peine élu, il est décoré au mois d’octobre 2009 à Oslo « pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération entre les peuples », le président du Nobel, Thorbjoern Jagland, allant jusqu’à affirmer que « Obama a créé un nouveau climat dans la politique internationale. »
La sinistre prison de Guantanamo, le blocus contre Cuba, les coups d’Etat au Honduras, au Paraguay, les tentatives de déstabilisation au Venezuela, en Equateur, en Bolivie ? Des événements intervenus sous le règne d’Obama. Le Moyen Orient à feu et à sang, l’Afrique exsangue, la montée de l’intégrisme ? Toujours sous la présidence d’Obama.
Face à un tel désastre planétaire, le président des Etats-Unis ne devrait-il pas rendre son Prix Nobel et présenter ses excuses pour promesses non tenues ?
José Fort
L’Humanité cactus