Par José Fort (pour DiversesCités)
Les inondations survenues au Pakistan ont provoqué des milliers de morts et vingt millions de déplacés. Une masse humaine hagarde erre sur les routes à la recherche d’un abri. Aujourd’hui, c’est la famine, les maladies, notamment le choléra, qui, selon Médecins du Monde, menacent ces populations.
Les images ont fait le tour du monde. Avez-vous noté une grande émotion dans l’opinion publique internationale et parmi les gouvernants ? Certains évoquent l’indifférence dont l’exemple vient de haut puisque qu’au plus fort de la catastrophe le président pakistanais poursuivait un voyage dans les plus grands palaces du monde. Quant au gouvernement français, il s’est fendu d’un chèque de… quatre millions d’euros alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon reconnait que les fonds recueillis auprès des Etats membres restent extrêmement faibles. Pourquoi un tel désintérêt ?
Le peuple pakistanais paie au prix fort la corruption, le despotisme, les plans machiavéliques des dirigeants et chefs militaires toutes tendances confondues. Ces derniers mènent grand train de vie, maintiennent des relations privilégiées avec les différentes administrations nord-américaines et, dans le même temps, protègent les talibans. Ils jouent sur tous les tableaux plus préoccupés de leurs plans stratégiques que du sort de leur population. Pour eux, vingt millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards abandonnés ne constituent pas une priorité. Cette attitude relève de non assistance à population en danger de mort.
Ce drame révèle l’incapacité de l’ONU à affronter une telle catastrophe. Et ce n’est pas l’organisation des Nations unies qui est responsable mais les grandes puissances membres du Conseil de sécurité, les véritables décideurs. Ils ne se pressent pas, envoient des « missions de repérage » alors qu’il ne faut pas être un spécialiste pour repérer les besoins immédiats : des hélicoptères gros porteurs, des engins de levage, des bulldozers, des camions et autres véhicules tout terrain, la création d’un aéroport provisoire pour faciliter la distribution de l’aide alimentaire, des spécialistes des digues pour empêcher de nouvelles inondations, des professionnels de la logistique…
Rien n’est fait. Pendant ce temps, les organisations extrémistes distribuent ici un peu de riz, là de l’eau potable. « Ce sont les seuls venus nous aider », clamait une femme l’autre jour à la télévision. Le terreau est prêt pour l’éclosion de nouveaux « terroristes ».