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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 11:39

 

Il y a un an éclatait le conflit entre la Géorgie et la Russie. Il fait à nouveau, cet été 2009, couler pas mal d’encre. Mais où trouver un début d’explication ?

Il y a un an, Patrick Kamenka répondait à mes questions pour le magazine « Vie Nouvelle ». Ce journaliste de l’AFP a « couvert » durant de nombreuses années l’URSS puis la Russie, particulièrement le Caucase. Il sait de quoi il parle. Voici les principaux extraits de notre entretien toujours d’actualité.

 

 

Q. Le conflit armé entre la Géorgie et la Russie a éclaté le jour même de l’ouverture officielle des Jeux olympiques. Ne trouvez-vous pas cette coïncidence étrange ?

 

R. On peut imaginer que le président géorgien a décidé de lancer son attaque sur Tskhinvali, la capitale d’Ossétie du Sud, dans la nuit du 8 août, car justement le monde entier regardait du côté de Pékin et des JO. Le président russe Dmitri Medvedev était en vacances, et le Premier ministre VladimirPoutine était lui à Pékin aux JO. De nombreuses informations laissent entendre que les Américains étaient au courant de l’initiative de Mikhael Saakachvili et que des conseillers US ont aidé techniquement sur le terrain les Géorgiens à régler les tirs des missiles Grad et de l’artillerie pour détruire les casernes des soldats russes du maintien de la paix présents en Ossétie. Les dirigeants géorgiens ont estimé qu’en menant cette action, les Occidentaux les suivraient et ont sous estimé la réaction des Russes. Alors piège ou provocation ? Cette attaque a permis à Moscou de réagir en dénonçant les attaques contre ses soldats et des citoyens russes, les Ossètes du Sud ayant reçu des passeports russes, ce au grand dam des Géorgiens qui considèrent que l’Ossétie est à

l’intérieur des frontières géorgiennes héritées de celles de l’ex-URSS.

 

Q. On connaît les principaux dirigeants de la Russie. Moins le président géorgien Mikhael Saakachvili. Qui est ce personnage ?

 

R.C’est un jeune politicien qui a siégé dans le cabinet de l’ancien président géorgien Edouard Chevardnadze. Il a initié la « Révolution des roses » en janvier 2004 pour chasser du pouvoir l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mikhail Gorbatchev. Polyglotte, il a fait ses études en France et aux États-Unis où il a travaillé comme avocat. La révolution « colorée » en Géorgie, celle de l’Ukraine également, ont été vouées aux gémonies par le Kremlin qui y a vu la présence d’ONG américaines comme autant de menaces dans son « étranger proche », la zone d’intérêts de la Russie. La volonté de Saakachvili a été énoncée

dès son arrivée aux affaires : reconquérir les régions autonomes comme l’Abkhazie et l’Ossétie. Il avait réussi à reprendre l’Adjarie (à la frontière turque) sans coup férir. Cet exemple a pu permettre aux Géorgiens de croire que les autres régions suivraient. Il faut rappeler que la Géorgie comme tous les pays du Caucase sont une mosaïque de peuples et de langues.

Les affrontements meurtriers entre la Géorgie et la Russie de cet été entraînent une aggravation des tensions internationales.

Depuis longtemps les tensions existent entre Géorgiens et Ossètes. Notamment, après l’effondrement de l’URSS en 1991 et l’indépendance de ces ex-républiques soviétiques. La politique des différents présidents géorgiens après l’indépendance visait à contrôler ces régions irrédentistes. Les Ossètes, descendant des Alains de langue persophone, sont divisés, depuis les débuts de l’URSS, en Ossétie du Nord rattachée à la Russie et l’Ossétie du Sud dépendant de la Géorgie. Du temps de l’Union soviétique, les populations ont vécu ensemble, des mariages mixtes n’étaient pas rares. Puis, le nationalisme géorgien a repris le dessus sur la minorité ossète qui n’a eu de cesse de lorgner du côté des  « frères » du nord et de vouloir rejoindre la Russie avec le soutien du Kremlin. Les heurts armés qui ont continué,malgré l’accord de Dagomys en 1992, ont fait des victimes de part et d’autre, et les populations poussées chacune par un camp se sont affrontées, les Géorgiens visant les villages ossètes et réciproquement. Les autorités locales ossètes ont poussé leur pion vers la Russie sous la férule du pro russe Edouard Kakoïty. Ce d’autant que l’Ossétie du Sud est un important point de passage vers la Russie et vers Valdikazkaz, la capitale voisine de l’Ossétie du Nord, siège des troupes russes dans le Caucase.

 

Q. Quels sont les enjeux ?

 

R. La Géorgie peuplée de quelque 5 millions d’habitants a peu de ressources économiques, hormis les agrumes, le vin, les eaux minérales, une agriculture florissante et des sites touristiques sur la mer Noire(moins les anciennes plages de la riviera ex-soviétique désormais sous la coupe de l’Abkhazie dans l’autre zone sécessionniste). Mais la Géorgie - située dans ce corridor qu’est le Caucase non russe entre Caspienne et mer Noire - représente un enjeu stratégique important en raison des gazoducs et oléoducs (BTC, BTE) qui évacuent gaz et pétrole de l’Azerbaïdjan voisine et de l’Asie centrale vers les ports géorgiens sur la mer Noire (Poti, Batoumi) et vers les côtes turques (Ceyhan, Erzurum). Ceci permet à la Géorgie dépourvue de ressources énergétiques d’en recevoir et de prélever des royalties au passage de ces réseaux de transport d’énergie qui alimentent l’Europe. Un projet important (Nabucco), sous contrôle occidental, envisage, en passant des tubes sous la Caspienne, d’évacuer le gaz et le pétrole du Caucase et d’Asie centrale via la Géorgie et la Turquie, de remonter jusqu’à l’Union européenne. Moscou voit évidemment d’un mauvais

oeil ces exportations d’hydrocarbures se détourner du réseau russe contrôlé par le géant énergétique Gazprom et alimenter directement les pays occidentaux qui pour l’heure dépendent fortement des achats auprès de la Russie. C’est le fameux grand jeu pour le contrôle des réserves d’hydrocarbures qui se joue là entre Russie et Occident. D’où la volonté des Russes de construire des nouvelles routes énergétiques en direction du nord et du sud de l’Europe pour faire pièce aux projets américano-européens.

 

Q. La réplique russe à l’opération militaire géorgienne a été extrêmement rapide et brutale. Comment l’expliquez-vous ?

 

R. Hormis l’aspect énergétique et après le recul des années Eltsine, la Russie avec Poutine et Medvedev veut revenir au premier plan de la diplomatie mondiale et s’affirmer comme puissance mondiale. L’opération russe rapide et massive vise clairement à affirmer la défense du pré carré russe, et mettre un coup d’arrêt aux intentions de l’Otan et des États-Unis de prendre pied dans le sud Caucase. Les dirigeants de Moscou ont surfé ainsi sur le sentiment de la majorité de la population russe se considérant humiliée par la perte des positions

de super puissance. De plus, la période des révolutions  « colorées » (Ukraine, Kirghizstan, Géorgie) à la suite de l’onde de choc du 11 septembre 2001 a été considérée par le Kremlin comme autant d’événements négatifs et jugés comme menaçant les intérêts russes. Parallèlement, l’indépendance du Kosovo et l’avancée des lignes de l’Alliance atlantique dans les anciens satellites de l’URSS et leur intégration dans l’Union européenne ne pouvaient que provoquer l’ire du Kremlin. Dans ce cadre, la volonté de Tbilissi de rejoindre l’Otan, tout comme la présence d’une centaine de conseillers militaires américains auprès des troupes géorgiennes - dont certaines unités sont déployées en Irak en signe de gage vis-à-vis de Washington - n’ont pas manqué d’être jugées par la Russie comme une pierre dans sa zone d’intérêt (qualifiée par les Russes « d’étranger proche »). Les dirigeants du Kremlin ne pouvaient qu’en tenir rigueur à Saakachvili. La Géorgie comptait intégrer l’Alliance atlantique au sommet de l’Otan de Bucarest, et mettre ainsi les Russes devant le fait accompli. Après sa réélection en janvier 2008, le chef de l’État géorgien - dont le credo était la reconstitution de l’unité de la Géorgie en réintégrant dans le giron national les deux régions irrédentistes d’Ossétie et d’Abkhazie - a tenté de jouer sur deux tableaux : en plaidant la réconciliation avec le Kremlin, après des périodes de tensions qui avaient conduit à la rupture des relations commerciales, et au blocage des liaisons aériennes entre la Russie et la Géorgie ; en jouant sur les tensions dans les deux zones indépendantistes, dont Russes et Géorgiens se rejettent la responsabilité pour pousser les feux et faire pression sur Washington et Bruxelles, afin d’obtenir l’intégration dans l’Otan.

 

Q. Selon vous, quelle est la stratégie des dirigeants russes ?

 

R. La réponse militaire russe visait d’abord à détruire les bases géorgiennes mises sur pied avec l’aide des conseillers américains. C’est aussi un message en direction des néo-conservateurs américains qui n’ont cessé de vouloir avancer leur position dans l’ex espace soviétique, dans les pays baltes, en Asie centrale et au Caucase.

La mise en place de batteries en Polopuis à Pale, l’ancien fief de Karadzic et Mladic, l’installation de missiles en principe dirigées contre l’Iran, de radars en République tchèque, la volonté de faire intégrer la Géorgie et l’Ukraine dans l’Otan, ne pouvaient être considérées que comme des agressions face à une Russie en voie de reconstruction, notamment, grâce à la manne du pétrole et du gaz. La politique russe s’explique aussi par la volonté du Kremlin d’empêcher tout éclatement du Caucase russe, véritable mosaïque d’ethnies.

 

Q. Faut-il s’attendre à une aggravation des tensions ?

 

R. La Russie, forte d’un succès militaire en Géorgie et malgré les critiques occidentales, ne devrait pas laisser son avantage politique retomber. Déjà des tensions pointent leur nez en mer

Noire avec la présence de la flotte russe et de bâtiments de l’US Navy. Ce d’autant que l’Ukraine souhaite reprendre le contrôle de la base de Sébastopol, port militaire abritant la flotte russe. Les relations entre Kiev et Moscou pourraient continuer de se détériorer. D’autres conflits gelés comme celui en Transnistrie, au Karabakh - opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan - pourraient se réchauffer si les tensions entre l’Otan et la Russie, entre le Kremlin et la Maison-Blanche se poursuivent. Un danger réel existe de voir l’espace ex soviétique connaître de nouveaux foyers de tension après la politique occidentale dans les Balkans que la Russie a reçu comme une vraie défaite diplomatique.

 

Q. Les relations entre l’Union européenne et la Russie vont-elles connaître des bouleversements ?

 

R. Cette crise va poser la question des rapports de force entre Russie et Europe, cette dernière voyant s’opposer faucons pro américains et dirigeants aux positions réalistes. L’Union Européenne peut jouer un rôle d’apaisement des tensions entre Moscou et Tbilissi, de règlement sur le long terme du conflit et des solutions pour les zones sécessionnistes, même si Moscou à reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie, suite logique pour les Russes aux politiques de l’Occident dans la poudrière des Balkans. La situation en Irak, celle prévalant en Afghanistan, les tensions au Pakistan et la crise iranienne nécessitent la poursuite du dialogue avec Moscou. L’UE peut là

encore être le trait d’union entre les deux Grands. Mais de plus en plus se pose la question du rôle de l’Otan. Cette alliance qui date d’une autre époque ne doit-elle pas être mise en sourdine pour construire l’Europe de Brest à l’Oural et apaiser les tensions sans le parapluie américain ?

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 16:01
Jean-Guy Allard, journaliste canadien, un ami que j'ai rencontré récemment à La Havane vient de publier un article sur Hugo Llorens, l’ambassadeur des USA au Honduras, un citoyen américain d’origine cubaine, émigré à Miami dans le cadre de l’opération Peter Pan de la CIA. Voici les principaux extraits de cet article.
" Hugo Llorens, un spécialiste en terrorisme, il était directeur des Affaires Andines au Conseil National de Sécurité à Washington lors du coup d’État contre le Président Hugo Chávez (en avril 2002).

Pendant ses premières années d’activité diplomatique, il s’est installé une première fois au Honduras en tant que conseiller économique, et est passé, avec le même titre, par La Paz, en Bolivie. Il poursuit sa carrière comme attaché au commerce au Paraguay sous la dictature de Stroessner et plus tard à San Salvador comme coordinateur sur les narcotiques, une autre de ses spécialités.

Lors d’un passage inattendu dans une autre partie du monde, ce Llorens aux multiples facettes est envoyé aux Philippines comme simple fonctionnaire consulaire. De retour sur le continent usaméricain, il sera pendant trois ans Consul Général des USA à Vancouver, au Canada, où il se consacrera à la mise en place d’une plate-forme "multi-agences" qui permet l’ouverture, au sein même du consulat, de bureaux du FBI, de l’ATF (Bureau des Alcools, Tabacs et Armes à Feu), et du service des douanes des USA. Sans oublier les représentations du Service Secret et de Sécurité du Département d’Etat. Tout cela sous couvert de lutte contre le terrorisme et la criminalité internationale.

Aux côtés de ELLIOT ABRAMS et OTTO REICH

La Maison Blanche de George W. Bush va nommer le rusé Llorens en 2002 comme ni plus ni moins que Directeur des Affaires Andines au Conseil National de Sécurité à Washington, D.C., ce qui fait de lui le principal conseiller du Président sur le Venezuela.""

Il se trouve que le coup d’Etat en 2002 contre le Président Hugo Chávez s’est déroulé alors que Llorens était sous l’autorité du Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires de l’Hémisphère, Otto Reich, et du très controversé Elliot Abrams (ancien conseiller en chef sur le Proche-Orient au National Security Council (NSC) et barbouze aux nombreux états de service en Amérique Centrale, NdT) .

Reich, lui aussi citoyen US d’origine cubaine, protecteur du chef terroriste Orlando Bosch(Cubain anti-castriste, impliqué dans de nombreux attentats, dont notamment l’attentat contre le vol civil Cubana 455 en 1976, NdT), avait été pendant trois ans ambassadeur des USA au Venezuela, de 1986 à 1989, et disait "connaître le terrain".

Reich, depuis le Département d’Etat, s’était empressé d’apporter son soutien au Micheletti vénézuélien (Micheletti nommé Président par les militaires putschistes au Honduras, NdT), Pedro "Le Bref" Carmona (surnom donné par dérision à celui qui a vainement essayé de prendre la place de Chavez en 2002 juste pour quelques jours, NdT), et aux militaires factieux.

Otto Reich, membre à part entière du cercle des ex-faucons déplumés de la Maison Blanche, reste un des personnages les plus influents de la faune mafieuse de Miami. Son nom circule aujourd’hui entre les possibles conspirateurs de la camarilla putschiste de Tegucigalpa.

En juillet 2008, Llorens est nommé ambassadeur au Honduras en remplacement de Charles "Charlie" Ford, un individu chargé, sur instruction de Bush, de la tâche ingrate de proposer au Honduras d’accueillir Posada Carriles (autre émigré cubain impliqué dans de nombreux attentats contre des civils dont aussi celui de la Cubana, NdT). Zelaya avait répondu par un non sans appel et "Charlie" avait du informer ses chefs qu’ils devaient se garder leur « patate chaude » (le personnage était devenu embarrassant pour l’administration Bush en pleine campagne « anti-terroriste », NdT).

Le Général Vasquez se sentait déjà "sollicité"

Lors de l’arrivée de Llorens à Tegucigalpa, le 12 septembre 2008, le Président Zelaya, prenant acte du fait que la Bolivie venait d’expulser le représentant diplomatique des USA, pour cause d’ingérence, avait, en geste de solidarité, refusé de recevoir les lettres de créance du nouvel ambassadeur.

Huit jours plus tard, Zelaya recevait Llorens pour lui exprimer le malaise de son gouvernement face "à ce que subit le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud."

Il convient à cet égard de se souvenir d’un événement intervenu alors. Le 22 septembre, tandis que Zelaya exprimait son “malaise”, le chef d’Etat-Major Conjoint des Forces Armées du Honduras, le Général Romeo Vásquez, le même leader putschiste qui appuie aujourd’hui Micheletti, avait déclaré à la presse locale qu’ "il y a des personnes intéressées à destituer le Président Manuel Zelaya".

Le militaire fasciste ajoutait que le Président "subissait des critiques en raison des accords conclus avec le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua" et que "nous avons été sollicités pour renverser le gouvernement".

"Mais nous représentons une institution sérieuse et respectueuse, donc nous respectons Monsieur le Président en tant que Commandant Général et nous nous plions à la loi’’, assurait avec la plus grande hypocrisie celui qui aujourd’hui ordonne à ses troupes de tirer sur le peuple (Pinochet avait tenu le même discours en 73 avant le coup d’Etat, NdT) .

Le 22 juin dernier, le quotidien La Prensa révélait que s’était tenue la nuit précédente une réunion regroupant des responsables politiques influents du pays, des chefs militaires et l’ambassadeur Llorens, sous le prétexte officiel de "rechercher une issue à la crise". Celle provoquée par la consultation populaire organisée par Zelaya.

Le New York Times devait confirmer plus tard que le Secrétaire d’Etat Adjoint pour les Affaires de l’Hémisphère Occidental, Thomas A. Shanon, ainsi que l’ambassadeur Llorens, s’étaient "entretenus" avec des officiers supérieurs des Forces Armées et des leaders de l’opposition sur "les moyens de destituer le Président Zelaya, comment l’arrêter et définir quelle autorité s’en chargerait".

 

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 22:45

La « couverture » médiatique du coup d’état au Honduras relève souvent de l’ignominieux. Voici un florilège des mots utilisés dans les articles que l’on peut lire actuellement sur les sites du « Monde », du « Nouvel Obs », de « l’Express » et d’ «Euro news ».

Il y aurait actuellement au pouvoir à Tegucigalpa un « gouvernement de fait » et non de putschistes. Le chef putschiste, Roberto Micheletti serait le « successeur » du président Zelaya qui, en souhaitant rejoindre son pays, se « radicalise ». Celui-ci aurait tout simplement « perdu de vue sa famille » et ferait preuve « d’imprudence » en se présentant à la frontière. Les forces de répression sont qualifiées « d’anti émeutes » comme si les partisans du président Zelaya étaient des émeutiers. Quant au jeune tué par les militaires, il serait un consommateur de marijuana. Avec enfin, un grand soupir de satisfaction : « les manifestations pro-Zelaya s’essoufflent ». Ainsi va l’information made in France…

 

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 07:14

Désormais tout est clair : l’administration nord-américaine, le commandement sud du Pentagone, la CIA, Mme Hilary Clinton en personne ont joué et jouent un rôle déterminant dans le putsch au Honduras.

Rappel des faits

L’ambassadeur des Etats-Unis à Tegucigalpa et l’antenne locale de la CIA étaient en contact avec les chefs militaires et l’équipe dite des « politiques ». C’est le commandement Sud du Pentagone qui a donné le feu vert pour l’arrestation et la déportation du président Zelaya.

La base militaire US située à 90 kms de Tegucigalpa a assuré la logistique de l’opération « destitution ».

Une structure « assistance » aux putschistes a été mise en place à l’ambassade américaine. Plusieurs diplomates US ont été expédiés à Tegucigalpa pour « aider » les putschistes à assurer leur communication et « améliorer »  leur stratégie. Dans le même temps, des « conseillers » US ont été dépêchés auprès de l’état major de la police.

L’administration nord américaine a déploré le coup d’Etat. Le mot condamnation n’a jamais été prononcé. Une ligne de crédit a été suspendue. Mais l’essentiel de l’aide US surtout en matière militaire reste en l’état. Certaines informations indiquent  que des fonds  secrets en provenance de Washington auraient été transférés au cours des derniers jours sur des comptes à Tegucigalpa.

La « médiation » du président du Costa Rica voulue par Mme Hilary Clinton apparaît comme une tentative pour gagner du temps et « installer » les putschistes. Elle était vouée, d’entrée, à l’échec. Mais Mme Clinton espérait une réaction négative du président Zelaya afin de ternir son image. Or, c’est tout le contraire qui s’est passé. Manuel Zelaya a joué, sans y croire, la carte de la « négociation ».

Le bref retour du président Zelaya dans son pays dans la nuit de vendredi à samedi et son retrait vers le Nicaragua face à la menace policière et militaire a été suivi par des millions de latino-américains grâce aux émissions en direct de TV Sur. Selon nos informations, l’ambassade US à Tegucigalpa aurait demandé l’expulsion des journalistes de cette chaîne. Enfin, Mme Clinton en personne aurait téléphoné à Manuel Zelaya. Elle lui aurait demandé de « rester pour le moment hors du Honduras », une nouvelle solution étant « à l’étude ».

Quelle solution ? Il suffirait que M. Obama ferme la base militaire US, rappelle son ambassadeur, l’équipe de la CIA, les « conseillers », gèle TOUTES les lignes de crédit et en quelques heures les putschistes s’écrouleraient.

 

 

  

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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 21:33

Nelson Mandela vient de fêter 91 printemps. Cet homme hors du commun, aujourd'hui, est reconnu dans le monde entier comme une figure de courage, d'intelligence,d'abnégation. Il y a une vingtaine d'années son nom était inconnu de 85% des Français. Le  Parti communiste français, les  jeunes communistes, "l'Humanité" ont mené pendant de nombreuses années une campagne pour la libération de Nelson Mandela. Certains se souviennent, peut-être, des manifestations devant l'ambassade sud africaine durement réprimées par les CRS. D'autres auront gardé les images des fêtes de l'Huma, des affiches, des tracts avec  Mandela comme drapeau. En 2009, ceux qui n'ont rien fait pour la libération de Mandela et se complaisaient dans des relations complices avec le régime raciste sud-africain
célèbrent à la manière people l'anniversaire de celui qui symbolise un combat qu'ils n'ont jamais partagé. J'ai eu la chance et l'honneur de rencontrer à Paris Nelson Mandela quelques jours après sa libération. Ils ne se faisaient aucune illusion quant aux honneurs qui lui étaient accordées. Voici l'éditorial que j'ai consacré dans les colonnes de l'Humanité  à l'occasion de son élection à la présidence de la République sud-africaine. 

 

 

 

 

"Au printemps 1962, Nelson Mandela effectua, pour la première fois de sa vie, un voyage à l’étranger. Un périple au cours duquel il participa à la Conférence panafricaine. Puis il séjourna à Londres. « Cette tournée m’a laissé une très forte impression. Pour la première fois dans ma vie, j’étais un homme libre. Libre de l’oppression blanche, de l’idiotie de l’apartheid et de l’arrogance raciale, libre des coups de la police, libre de l’humiliation et de l’indignité. Partout où j’allais, j’étais traité en être humain. » Hier, peu avant midi, Nelson Mandela a été élu à l’unanimité, par la nouvelle Assemblée nationale, président de la République sud-africaine. A ce moment précis, nous avions en tête les images du plus ancien prisonnier du monde et sa libération un jour du mois de février 1990. Il n’y a aucune honte à dire que, devant notre écran de télévision, nous y sommes allés de notre larme. La lutte contre le racisme, pour la liberté et la démocratie trouvait en cet instant un accomplissement.

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Nelson Mandela est, enfin et pleinement, un homme libre. En écoutant les hymnes sud-africains, il y a fort à parier que l’ancien banni de Robben Island pensait à ses frères de combat tombés au cours de ces longues années de clandestinité et de détention, tous ceux qui ont été assassinés, torturés, emprisonnés parce qu’ils combattaient l’apartheid, ce régime raciste institutionnalisé que certains en France et ailleurs soutenaient indignement. Monsieur le Président Mandela, camarade Nelson, nous vous souhaitons une longue vie, du bonheur et de la réussite dans votre immense tâche. Votre succès, celui de l’ANC et du peuple sud-africain, Noirs, Blancs, Indiens et métis confondus, confirment que la marche du monde, malgré malheurs et douleurs, peut être aussi ponctuée de succès, de victoires, d’optimisme.

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Hier, en milieu de journée, le peuple sud-africain était en fête. Pas seulement lui. L’élection de Nelson Mandela constitue un progrès considérable dans la dure marche émancipatrice des peuples africains, un exemple significatif pour l’ensemble de ce continent : la liberté, la souveraineté et la démocratie peuvent être conquises. Mais on aurait tort de limiter cet événement historique à la seule Afrique. Le monde entier, hier, avait les yeux rivés sur Le Cap. Qu’ont ressenti les Noirs nord-américains et leurs frères latinos, sinon une immense et légitime fierté, un énorme espoir ? Qu’ont perçu tous ceux qui souffrent et se battent, sinon un encouragement à ne jamais baisser les bras, même aux pires moments, lorsque l’on croit que tout est perdu ?.

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Le nouveau président sud-africain a indiqué dans son premier discours que « tout restait à faire ». Il a invité à « l’unité dans la diversité » pour sortir une partie importante de la population du sous-développement. Nelson Mandela se veut rassembleur, homme de droit, de justice, de liberté. Dans son combat, il rencontrera des obstacles et des oppositions parfois violentes. Le soutenir, l’aider n’est pas seulement un acte de solidarité, c’est aider l’Afrique et le monde à changer."

 

 

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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 15:43

Les auteurs du coup d’état au Honduras ont, au cours des dernières heures, multiplié les opérations de terreur dans le pays. Après le couvre feu, la répression des manifestations en faveur du retour du président Manuel Zelaya, les arrestations de responsables syndicaux, ils s’attaquent aux proches du gouvernement renversé et aux biens du président. Ils tentent de faire diversion en évoquant des prétendues « menaces » militaires du Venezuela et du Nicaragua. Totalement isolés au plan international, ils n’ont plus comme seul soutien que le commandement  Sud du Pentagone véritable inspirateur et organisateur du golpe.

Plusieurs questions méritent d’être posées : le président Obama est-il impliqué dans le coup d’état ou a-t-il été mis devant le fait accompli ? A-t-il donné son feu vert à la mascarade de médiation menée par le président du Costa Rica ? Va-t-il se réfugier dans le silence, maintenir son ambassadeur et l’antenne de la CIA à Tegucigalpa, accorder à la base militaire US située à proximité de la capitale la possibilité d’informer les chefs militaires honduriens des trafics radios, des images satellitaires, des écoutes téléphoniques ?

Le président Obama ne peut rester en retrait dans cette affaire. S’il maintenait une telle attitude, il apparaîtrait comme complice d’un coup d’état. Alors, que penserait-on de ses discours sur la démocratie, sur la « nouvelle page » de l’histoire des Etats-Unis à écrire, de sa volonté de dialogue ? Il donnerait ainsi raison à ceux qui, aujourd’hui,  pointent du doigt « l’empire US » dans le renversement du président Manuel Zelaya.

 

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 18:28

Face au coup d’état commis au Honduras, à la répression contre les manifestations en faveur du retour du président démocratiquement élu Manuel Zelaya, la position de l’administration Obama était attendue avec espoir par les opinions latino-américaines et mondiales.

Le président nord-américain prolixe en matière de défense droits de l’homme en Iran, en Chine et ailleurs n’allait pas, se disait-on, laisser faire un soulèvement militaire dans l’ancienne arrière cour des Etats-Unis sans réagir vivement. Quel est le bilan de l’action de Washington quinze jours après le coup d’état ?

L’administration Obama a formulé sa « réprobation » mais n’a jamais condamné le putsch. L’ambassadeur US est toujours en place à Tegucigalpa ainsi que plusieurs agents de la CIA en contact direct avec les chefs militaires.

Des lignes de crédit ont été gelées par Washington, mais la base militaire US de Soto Cano (située à environ 90 kms de la capitale) continue à fonctionner. Les moyens d’observation  (radars, satellites, écoutes téléphoniques) restent à la disposition de l’armée hondurienne.

La « médiation » du président du Costa Rica, Oscar Arias, voulue par le département d’Etat US, apparaît comme un leurre destiné à conforter la position du « président » putschiste, Roberto Micheletti.

La crise au Honduras constitue un test pour Obama. Elle fait apparaître pour le moment un double langage, un double comportement du nouveau président et de sa secrétaire d’Etat, Hilary Clinton. La défense des droits de l’homme, de la démocratie, de la liberté de choix des citoyens serait-il à géométrie variable pour M. Obama ?   

 

 

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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 22:05

Alors que des milliers de personnes marchent ce dimanche vers l’aéroport de Tegucigalpa pour accueillir le président Zelaya, plusieurs informations indiquent que des agents de la CIA en poste dans la capitale hondurienne et dans la base militaire US de Soto Cano (90 Km de Tegucigalpa) sont en contact direct avec les putschistes et l’armée. Ils coordonneraient  l’action des putschistes avec la volonté, affirme une source proche de l’armée, de « rétablir l’ordre » et un gouvernement « démocratique ». Si ces informations se révèlent exactes, il y aurait à Washington un discours officiellement  « réprobateur » et dans les actes une ingérence directe dans les affaires de la nation hondurienne.

Le président Obama va-t-il faire la clarté sur ces révélations?
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5 juillet 2009 7 05 /07 /juillet /2009 11:05

Le président hondurien, Manuel Zelaya, chassé de son pays il y a une semaine par un coup d’état militaire, est attendu dimanche à Tegucigalpa. Il devrait être accompagné de plusieurs personnalités politiques du continent latino américain, de prix Nobel et de nombreux journalistes. Des milliers de ses partisans se préparent à l’accueillir  à l’aéroport  dans le calme mais on ne peut exclure une provocation. Les putschistes affirment vouloir arrêter le président démocratiquement élu dès sa descente d’avion, les chefs militaires seraient prêts à faire parler les armes et  l’Archevêque de Tegucigalpa vient de menacer, lui aussi, M. Zelaya.

Les événements au Honduras invitent à quelques premières réflexions.

Le temps où les auteurs de coups d’état en Amérique latine pouvaient agir  impunément  semble dépassé. La réaction de tous les pays du continent et des Etats-Unis, le retrait des ambassadeurs de l’Union européenne, le gel des crédits des institutions financières internationales constituent une avancée considérable. 

Il fut un temps où les putschistes pouvaient commettre leurs forfaits dans la plus grande discrétion. Si les grands médias français se distinguent pour leur scandaleux désintérêt  allant même parfois jusqu’à mettre sur le même pied  la victime et le bourreau, la presse européenne  (espagnole, italienne, scandinaves notamment) accorde une large place aux événements. Il y a surtout, aujourd’hui, une chaîne de télévision (TV Sur) qui informe en continu depuis la capitale hondurienne et que l’on peut capter sur internet.

Le comportement des autorités nord-américaines est suivi de près par les gouvernements et les opinions latino américaines.  Un véritable test pour le président Obama qui ne peut en rester à la désapprobation d’autant que des voix affirment que des agents de la CIA auraient trempé dans l’affaire. Washington a les moyens de faire pression sur les putschistes : en rappelant son ambassadeur et les correspondants de la CIA en poste à Tegucigalpa, en fermant sa base militaire, en coupant tous les contacts avec les auteurs du coup d’état et les chefs militaires. Quant au pape, il serait bien inspiré de demander à l’archevêque de Tegucigalpa, pour le moins, de garder le silence.

  

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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 16:54

Mon ami Jean-Claude Lefort, député honoraire, anime une belle campagne afin d'obtenir la libération de notre compatriote Salah Hamouri injustement emprisonné dans une prison israélienne. Il vient d'accompagner la mère de Salah lors de son séjour en France. Elle a été reçue à l'Elysée par un conseiller du Président Sarkozy puis a participé à plusieurs rencontres et débats dans plusieurs villes. Jean-Claude Lefort vient d'écire au Président de la République. Voici le texte intégral de sa lettre.




Jean-Claude Lefort

 Député honoraire

 

 

 

Paris, le 1er juillet 2009 

 

 

 

M. Nicolas Sarkozy

Président de la République

Rue du Faubourg Saint-Honoré

75001 Paris

 

 

 

Monsieur le Président de la République,

 

« Nous ne cesserons de le répéter : la libération immédiate et inconditionnelle de Gilad est une priorité pour la France. » Tels sont les propos tenus par le porte-parole du Quai d’Orsay suite à la visite récente du Premier ministre israélien à Paris.

 

Cette déclaration parfaitement claire ne rend que plus choquants l’attitude observée pour notre compatriote de 24 ans, Salah Hamouri, emprisonné pour 7 ans en Israël suite à la suite d’une décision illégitime d’un tribunal d’occupation israélien installé dans les Territoires palestiniens, à Ofer exactement. Ce qui est choquant c’est que, quand bien même il est vrai que les situations soient différentes, il ne soit l’objet ni d’un traitement identique ni d’une demande ferme de même nature, à savoir que condamné illégalement il doit être libéré immédiatement.

 

Ceci suscite d’autant plus notre mobilisation qu’à la situation condamnable dans laquelle se trouve Guilad Shalit on sait où se trouve Salah Hamouri et qui le détient depuis maintenant plus de 4 ans.

 

Le 25 juin dernier, Madame Hamouri a été reçu par l’un de vos proches collaborateurs, Monsieur Boillon. Elle était accompagnée de Madame la sénatrice Monique Cerisier ben-Guiga et de moi-même.

 

Suite à cet entretien je veux revenir sur trois points.

 

1. Tout d’abord nous avons été particulièrement choqués de constater que, selon les dires de votre conseiller, pour la Présidence de la République le cas de Salah Hamouri soit considéré come un cas parmi d’autres, un parmi les 2.000 français qui purgent une peine de prison à l’étranger. Le cas de Salah Hamouri ne relevant pas, en effet, du « classique » mais bien de l’exceptionnel : il a été condamné par un tribunal illégal et illégitime au regard du droit international par un tribunal militaire d’occupation et non pas par un tribunal relevant d’un quelconque Etat de droit.  Sa condamnation est politique. Elle résulte, pour ce qui le concerne et tandis que son dossier est totalement vide, de l’occupation israélienne de la Cisjordanie. C’est un cas politique au premier chef et une décision illégitime en son principe.

La France ne peut, quelque soit le pays où cela arrive, banaliser ni encore moins accepter cette décision et doit demander, comme pour Guilad Shalit, prisonnier de guerre, sa libération immédiate. Ce n’est pourtant pas ce qui a été fait le concernant puisque, comme le dit votre conseiller juridique, vous estimez qu’Israël est un Etat de droit quand bien même ce pays occupe illégalement des territoires où les jugements qui y sont rendus sont irrecevables par principe. On ne parle pas ici, de la justice qui s’applique aux israéliens pour ce qui les concerne dans leur pays mais de toute autre chose : de l’action, condamnée par la communauté internationale dont notre pays, de l’armée israélienne dans les Territoires palestiniens. Il n’existe pas d’Etat de droit d’occupation, d’Etat de droit de colonisation, d’Etat de droit d’annexer toute une ville, d’Etat de droit de condamnation des occupés par une puissance occupante.

 

Pourtant, à ne pas distinguer le cas de Salah des autres et à ne pas considérer comme illégaux tous les instruments qui concourent à l’occupation les autorités de notre pays, vous rompez et vous mettez notre pays en situation de violer les décisions édictant le droit international. On ne peut pas accepter cela et c’est le pire des services à rendre à Israël que d’accepter son occupation illégale des Territoires et des conséquences condamnables qui en résultent, dont la situation de Salah Hamouri.

 

2. En second lieu, votre conseiller a indiqué que vous interviendrez, ceci en application de la loi israélienne cette fois, pour que la remise de peine qui doit être examinée le 28 juillet par le tribunal ad hoc aboutisse à la libération de Salah Hamouri qui aura alors purgé les 2/3 tiers de sa peine de 7 ans. Cette affirmation est à prendre en compte dès lors qu’elle est suivie d’effets concrets et significatifs de votre part pour non pas demander mais exiger la libération de Salah Hamouri le 28 juillet.

 

Vous savez parfaitement qu’une remise de peine (nous dirions « une libération anticipée ») prend en compte une série de paramètres laissés à la discrétion des israéliens. Il ne peut être accepté que ces paramètres soient partagés par nous mais qu’un seul soit pris en compte et exigé : illégalement retenu Salah doit retrouver son foyer à Jérusalem-Est (et non pas être expulsé ou banni) et il ne saurait en plus présenter personnellement des excuses pour être emprisonné depuis plus de 4 ans en violation du droit international qui seul régit sa situation. Une forte détermination s’impose donc auprès des autorités israéliennes car mis en prison pour des raisons politiques il ne peut en sortir que par une décision politique sur laquelle nous avons plus que notre mot à dire. Aucun autre facteur ne saurait être premier tandis que Salah a le droit d’avoir des opinions politiques et des attitudes qui n’entrent pas dans autre chose que dans le champ strictement politique. Ce point n’est pas second.   

 

3. Enfin, si le fait d’être reçu par l’un de vos proches conseillers est un pas en avant relativement à la situation qui perdurait depuis deux ans, il n’en reste pas moins qu’un conseiller du Président n’est pas le Président. C’est pourquoi, compte tenu du caractère exceptionnel du cas de Salah Hamouri et des échéances à venir nous ne pouvons que renouveler la demande légitime que sa mère soit reçue, à la date et à l’heure que vous choisirez d’ici au 15 juillet. Sans mettre en cause la confiance que vous portez à vos conseillers, elle doit pouvoir vous dire directement ce qu’elle pense et il doit être permis que vous lui disiez tout aussi directement, au terme de cet entretien, ce que vous entendez faire personnellement avant le 28 juillet afin de permettre la libération de Salah Hamouri.

 

Personne ne peut parler à votre place et il n’est pas concevable que, ayant reçu toutes les familles ayant des difficultés saillantes et exceptionnelles à l’étranger et ceci « quoi qu’ils aient fait » – toutes soient reçues sauf celle de Salah dont le cas est extraordinaire et politique.

 

C’est pourquoi je renouvelle cette demande d’entretien de Madame Hamouri avec vous, étant entendu que vous voir ce n’est pas vous entrevoir, par exemple à l’occasion de la « Garden Party » du 14 juillet qui rassemble des milliers de personnes dans les jardins de l’Elysée.

 

Il serait incompréhensible que vous traitiez à part ce cas qui est emblématique et non pas banal pour lequel, justement pour cette raison, se mobilisent des milliers de Français et des dizaines de parlementaires de toute obédience, à l’exclusion de l’extrême droite.

 

Je précise que le Comité national de soutien à Salah Hamouri paiera les frais de déplacement de Madame Hamouri.

 

Dans l’attente,

 

Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la république, en l’expression des mes salutations les plus distinguées.

 

 

 

 

 

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