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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 18:43

Manuel Carlos Valls, ministre français de l'Intérieur, a-t-il oublié ses origines? Son père Xavier, artiste peintre catalan, avait obtenu une bourse de la France avant de s'installer à Paris en 1949. Il venait rejoindre les dizaines et dizaines de milliers de républicains espagnols ayant trouvé l'accueil solidaire du peuple de France, pas des autorités parisiennes qui, quelques années auparavant, avaient traité comme des chiens 500.000 réfugiés fuyant la dictature franquiste. En 2012, Valls, celui que la France a nourri et éduqué, se comporte comme le ministre de l'Intérieur qui en février 1939 parquait les républicains espagnols dans les camps de concentration d'Argeles et d'ailleurs. Les enfants des républicains espagnols ont honte de l'un d'entre eux.
José Fort

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5 juillet 2012 4 05 /07 /juillet /2012 11:05

 

Un article publié dans l'Humanité Dimanche

 

« Et si on allait déjeuner ? ». Wolinski, en pleine promotion d’un livre et d’une expo (1), n’en peut plus des interviews, des radios, des télés, des magazines. Il ne crache pas dans la soupe (faut bien vivre) mais un type de « l’Huma » qu’il connaît depuis trente ans ne va pas lui faire le coup : « Alors M. Wolinski, vous aimez toujours les femmes, alors M. Wolinski, vous êtes de droite, de gauche, du centre. C’est quoi l’humour, vous vieillissez comment… ?» Georges invite.

Généralement, c’est le mec ou la fille de la télé, du journal qui règle la note pour passer une heure avec l’artiste. Georges sort sa carte bleue et file quelques dessins à son pote de l’HD. « Faut aider les pauvres », rigole-t-il. Bref, si on déjeunait.

« Mon gendre m’a conseillé un restaurant original. Je ne me souviens pas de l’adresse ». Nous voilà mal parti sauf que Georges sort son téléphone portable et active le numéro de son gendre. Depuis le désert éthiopien, le compagnon de sa fille, gentil garçon en plein raid, glisse: « rue de Belleville au numéro… » Sympa, le gendre.

Nous voilà démarrant le déjeuner avec celui qui écrit dans son bouquin « un humoriste, c’est quelqu’un qui, après avoir bien réfléchi, s’arrête de réfléchir », qui  affirme que «  la justesse du trait  est le fruit d’un long travail et d’une longue maturité, comme l’écriture » et qui  «  à cinquante ans a décidé d’arrêter de vieillir ».

Dans son bouquin, Wolinski publie de nombreux dessins.  Certains sont connus, d’autres moins. Le plus est dans le texte. Georges,  cette fois, se raconte : sa jeunesse, ses amis, ses amours, ses copains (les vrais), ses voyages, sa femme, Hara-Kiri, Charly mensuel, ses ronchonnements, ses émotions… ses adieux. Comme un testament. Il en rajoute le Georges au moment où se tient à la bibliothèque nationale de France (BnF) et jusqu’au 2 septembre une rétrospective de  son œuvre à travers, précise l’organisateur, « un choix de plusieurs centaines de pièces, l’occasion de parcourir 50 ans de carrière d’un artiste réputé pour son humour tendre et provocateur ». L’auteur aurait pu ajouter (mais le connaît-il suffisamment ?) un artiste d’une sensibilité extrême, d’une générosité discrète, d’un humoriste à la pensée aigue, dessinant les femmes  qu’il ne se contente pas d’aimer mais dont il défend bec et ongles tous les droits restant à conquérir.

Un peu cabot, quand même, le Georges. Près de notre table une jeune femme lui adresse un grand sourire. « Je suis une de vos fidèles », lui lance-t-elle, avant d’obtenir un autographe ciblé et quelques amabilités. «  T’es célèbre », lui dis-je.   « Quelqu’un de connu », réplique-t-il, « c’est quelqu’un dont on remarque la présence, quelqu’un de célèbre, c’est quelqu’un dont on remarque l’absence. » Fermez le ban.

Wolinski vient de loin. Fils de juif tunisien. Rapatrié vers le Nord froid et gris au moment de la décolonisation. Service militaire à Reggane, le centre d’essai de la bombe atomique française. Il aurait pu succéder à son beau-père et à sa boutique celui que son instituteur  notait « d’intelligence moyenne mais d’un esprit vif » et qui rêvait de devenir « architecte ou médecin de marine. » Il a suivi – heureusement – un autre chemin. Après deux ans aux Beaux Arts et alors que Cavana affirme que « Wolinski, on croit que tu es con, parce que tu fais le con, mais c’est faux : tu es vraiment con», Wolinski décoré par Chirac de la Légion d’honneur laisse passer son regard sur les évolutions de la société. Dans son bouquin, il y a les pensées du « maître », comme le qualifiait Sarkozy un jour de remise de médailles ajoutant doucement à son oreille : « C’est mieux maintenant, n’est-ce pas ? »

Cet été, on peut lire et redécouvrir Wolinski. « Jeune, j’aimais dessiner. Je ne savais pas que c’était un métier. »

José Fort

 

(1)

-         Le pire a de l’avenir. Editions Cherche Midi. 900 pages. 23,90 E

-        50 ans de dessins à la Bibliothèque nationale de France. Du 29 juin au 2 septembre (entrée libre) Métro : Quai de la gare. 

 

 

 

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 09:23

 

Au Paraguay, le président élu Fernando Lugo, vient d’être purement et simplement jeté lors d’un coup d’Etat déguisé. La majorité sénatoriale du parti Colorado – cache sexe de l’ancien dictateur sanguinaire Alfredo Stroessner – a pris prétexte d’un affrontement entre policiers et paysans sans terre pour accuser le Président « d’incapacité ».

Il y a un an, pratiquement jour pour jour, le président élu du Honduras, Manuel Zelaya, était destitué. Depuis, plus de deux cents militants syndicaux et associatifs ont été assassinés par les groupes paramilitaires. Au Paraguay comme au Honduras,  les forces de l’oligarchie ne supportant pas  une politique progressiste de redistribution des terres et des richesses nationales mènent une lutte acharnée pour récupérer leur pouvoir avec soutien des Etats-Unis. Barak Obama, Hilary Clinton ne pipent pas mot. Une discrétion observée aussi par l’Union européenne et la France. Bref, on peut assassiner en silence au Honduras, commettre un coup d’Etat sans réaction au Paraguay.  Normal, selon le mot à la mode à Paris.

A Cuba, une douzaine de contestataires financés par la représentation des Etats-Unis à la Havane, manifestent dans une rue avec pour résultat des tonnes de dépêches, des photos à la pelle, des émissions  télévisées scandalisées. Avez-vous vu un reportage sur les prisons honduriennes, sur les manifestations à Tegucigalpa ? Avez-vous vu un témoignage sur les disparus au Paraguay ? Sur les 65% d’analphabètes, sur l’espérance de vie à 50 ans dans les deux pays, alors qu’à Cuba ont peut s’engueuler avec les voisins jusqu’à 76 ans ? Vous souvenez-vous du nom d’un athlète paraguayen, du nombre de médecins au Honduras ?

Que M. Obama et ses proches soutiennent les « golpe » au Honduras et au Paraguay, cela étonnera peu. En revanche, que les nouvelles autorités françaises se réfugient dans une politique de « non  intervention » dont leurs pères furent des adeptes alors que deux pays latinos subissent la violence dictatoriale donne à penser sur le futur de la politique étrangère française.

José Fort

L’Humanité Cactus 28 juin

 

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 16:37

 

 

Faut arrêter de se moquer de Bernard-Henri Lévy, râle Anne Sinclair  au nom de 35 années d’amitié avec celui qu’Alain Juppé vient de qualifier « d’affabulateur ». C’est facile de rire du« philosophe » à la chemise éternellement blanche, du donneur de leçons accrédité permanent sur toutes les chaînes radios et télés, du spécialiste du plagiat, du pourri de fric un jour de droite un autre proche des socialistes, de l’aventurier aux plis de pantalon impeccables sous les bombes.  Bref, il faudrait cesser, comme l’affirme la compagne de DSK,  de se partager en « pro-BHL » ou en « anti-BHL » et choisir comme l’a fait le candidat François Hollande  de déjeuner avec le bouffon au lieu de participer à un Zénith de la CGT sur les retraites.

M. Bernard-Henri Lévy, faiseur vieillissant, inspirateur de l’expédition de l’OTAN en Libye, ne réussit plus rien. Même pas son film « le serment de Tobrouk », un bide retentissant reposant malheureusement sur une guerre contre une dictature se transformant en une catastrophe pour des populations livrées à la charia et aux pires exactions. Il ne fait plus rire le triste BHL lorsque le président du Niger, Mahamadou Issoufou demande aux responsables de la  déstabilisation de l’ensemble de la région après l’intervention militaire en Libye d’assurer « le service après vente », le Mali  devenant « l’Afghanistan de l’Afrique », le sud de la Libye se transformant en base arrière des djihadistes armés jusqu’aux dents. Souvenez-vous de  BHL transformé en chef guerrier donnant conseils et directives sur le perron de l’Elysée. Souvenez-vous de tous ceux qui ont soutenu l’expédition militaire. En fait, BHL n’est qu’un pion, l’histoire ne retenant dans cette affaire que ceux qui ont commis la faute (le crime ) politique de s’engouffrer dans une aventure  aux conséquences dramatiques pour des hommes et des femmes laissés à l’abandon entre les mains de fous sanglants.

José Fort

L’Humanité Cactus 21 juin

 

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17 juin 2012 7 17 /06 /juin /2012 22:51

Réponses aux questions de Radio France internationale. 17 juin. 22 heures

 

La abstención alcanzó un nuevo record. Es el resultado de una larguísima campaña electoral en la cual los electores no se reconocen. La gente está  cansada y no percibe la importancia de esta elección.

El partido socialista consigue la mayoría absoluta. Puede que no le hagan falta los votos de los otros partidos de izquierda en la nueva asamblea nacional.

Este contexto político puede parecerle favorable al nuevo poder. Aparentement, sí. Pero a lo largo del tiempo cómo reacionarán los milliones de electores del primer turno de la elección presidencial  particularmente los del Frente de Izquierda con el partido comunista que logran muy pocos diputados por un motivo muy sencillo : en todos los casos donde se presentaba un diputado saliente  communista, el partido socialista se unía a los verdes para derrotarlos.

En el proximo gobierno, figurarán uno o dos ministros o mejor dicho uno o dos secretarios de estado prófugos del partido comunista. Pero el partido comunista y el frente de izquierda, le puedo anticipar la informacion, no irán al gobierno. Por un motivo muy sencillo : el programa del presidente Hollande no coresponde a los objetivos del frente de izquierda. Y como el presidente ha dicho que no hay nada que negociar, el caso queda cerrado.

 

La derecha limíta sus perdidas. Mañana se habre un periodo feroz de luchas internas. La ultra derechización del partido UMP ya está ya en camino. Hasta dónde ? Lo sabremos en la próximas semanas.

 

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 20:14

 

Quelques jours avant la grève générale du 18 juin des mineurs asturiens et après plusieurs semaines de conflits avec ces travailleurs menacés de liquidation par le gouvernement de Mariano Rajoy, le chef des unités de police spécialisées dans la lutte contre les «  désordres publics » (les CRS espagnols) vient de déposer une plainte devant le tribunal d’Oviedo dénonçant les « violences » des manifestants. Prié de commenter cette action judicaire, il a déclaré à la presse locale : «  Avez-vous vu les biceps de la plupart des mineurs. D’une simple gifle, ils arrachent les casques de nos hommes. »

Les CRS espagnols se souviennent avec nostalgie des actions contre les étudiants et les « indignés ». « Eux, on leur file un coup et le sang coule de leur nez délicat », soupire un CRS concluant : «J’ai été chargé l’autre jour par un gars d’une mine de Mieres et j’ai cru prendre dans la gueule un camion avec sa remorque. Ils ne sont pas seulement fort physiquement, ils ont surtout la rage : on les voit déraciner des arbres et nous les balancer dessus. J’ai même vu un de mes collègues déshabillé en quelques secondes et recevoir des baffes à  estourbir un taureau.» 

Une audience a été demandée au ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, celui avec qui Manuel Vals vient de «  trouver une bonne entente de coopération. ». Ce Diaz en question, homme de la  droite musclée, en connaît un rayon en matière de répression puisque plusieurs de ses proches du temps de la dictature franquiste ont mis les mains dans le cambouis ou plutôt dans le sang pour tenter de mâter les opposants au régime et les mineurs  lors de la célèbre grève dans les Asturies en 1962 et 1963. L’Espagne tétanisée vivait à ce moment là le premier mouvement populaire qui allait déclencher l’élargissement de la lutte contre Franco. Les Diaz de l’époque ne pouvaient pas savoir que quelques dizaines d’années plus tard, leur rejeton aurait à gérer les états d’âme des policiers effrayés par les biceps des mineurs.

José Fort

L’Humanité Cactus 14 juin

 

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 10:47

 

Les manifestations à la casserole ont une histoire qu’il convient de rappeler, certains fidèles des réseaux sociaux mêlant les immenses démonstrations de Montréal aux minuscules concerts entendus ces derniers jours à Buenos-Aires. La casserole comme instrument de protestation a été utilisée pour la première fois dans les beaux quartiers de Santiago du Chili après l’élection de Salvador Allende. En 1980, toujours à Santiago mais  dans les quartiers pauvres, des concerts de casseroles retentirent pour dénoncer la dictature. Les casseroles furent utilisées au début des années 2000 en pleine crise économique en Bolivie, en Uruguay et surtout en Argentine. Plus près de nous, les « indignés » espagnols ont fait de même. Nos amis québécois brandissent la casserole comme arme pacifique d’un mouvement parti de la révolte des étudiants pour exprimer désormais l’expression d’une société en colère. Les casseroles de Buenos Aires, c’est autre chose.

Dans des quartiers chics de la capitale argentine, des rassemblements de quelques centaines de personnes ont eu lieu ces derniers jours à la nuit tombée. Il s’agissait de protester contre la présidente Cristina Fernandez de Kirchner. Celle-ci après avoir eu l’outrecuidance de remercier la multinationale pétrolière espagnole Repsol vient d’adopter des mesures visant à réguler le marché des devises et l’inflation, à réformer la taxe foncière datant de 50 ans permettant à un propriétaire d‘un hectare de terre fertile de régler la même facture qu’un locataire d’un  60 m2. La présidente Kirchner n’a rien d’une révolutionnaire échevelée. Elle mène simplement une politique s’attaquant parfois aux privilèges des grandes fortunes locales. Les femmes de la bonne société de Buenos Aires ont donc sorti les casseroles. Ou plutôt ont fait sortir les casseroles à l’instar de cette bourgeoise faisant la « une » de journaux argentins manifestant avec sa domestique chargée de taper sur l’ustensile cylindrique à fond plat et muni d’une queue que la patronne avoue ne jamais utiliser.

José Fort

L’Humanité cactus 7 juin  

 

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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 14:58

 

L’affaire de la petite culotte rouge provoque toujours des remous au Brésil. Rappel des faits. Il y a une quinzaine de jours, cinq députés retardataires arrivent en courant dans l’hémicycle pour voter une loi sur les délits cybernétiques. Dans la bousculade, l’un d’entre eux laisse échapper de sa poche une culotte rouge, « de grande taille » précise un témoin de la scène souhaitant garder l’anonymat. Un agent de la sécurité craignant un enregistrement vidéo depuis la caméra fixée juste au dessus de la travée se précipite et enfouit le textile dans sa poche. Personne n’ayant réclamé la culotte, elle sera incinérée quelques heures plus tard dans la plus totale discrétion. Ni vu, ni connu et pas de preuve. Sauf que trois élus pervers ont vendu l’information au journal « O Globo » qui en fait ses choux gras.

L’enquête piétine. Aucun témoin direct ne veut dévoiler le nom du député à la culotte. Par respect pour l’institution soulignent les hypocrites, par crainte de ruiner une famille pleurnichent les plus sensibles, les superstitieux affirmant que l’objet en question servait à conjurer le mauvais sort.

L’industrie de la petite culotte brésilienne a trouvé là une dynamique pouvant entraîner une augmentation des ventes. En effet, le string régnant en maître depuis des années, les publicitaires sont désormais convaincus que la tendance dictatoriale à montrer la femme brésilienne toujours jeune et svelte peut être renversée. « L’heure est venue de rétablir un juste équilibre », soulignent plusieurs commentateurs pour qui « l’affaire de la culotte rouge » va aider à combattre l’image abêtissante donnée des brésiliennes. Quant aux industriels locaux, ils se félicitent du « retour de la petite culotte, plus couvrantes que les strings ficelles, surtout plus confortables et donnant un côté rétro et sage aux femmes mais pouvant être aussi canailles avec dentelles et effets de transparence. » Bref, tout va bien. Et le député à l’origine de ce débat devrait se faire connaître. Sa popularité est assurée.

 

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 19:34

 

 

Est-ce par souci d’hygiène ou par esthétisme que les autorités de Pékin viennent d’adopter une directive limitant à deux le nombre de mouches dans les toilettes publiques faisant mieux que la ville de Nanchang, dans le sud du pays, qui a fixé la barre fatidique à trois ? La fréquentation des lieux d’aisance dans la capitale chinoise relevant souvent de l’épreuve, on appréciera cette avancée dans l’accueil des gens dans le besoin.

Interrogés sur les raisons d’une telle décision, les services municipaux compétant précisent qu’il s’agit de « combattre une mauvaise image de la ville et d’assurer la tranquillité des touristes. » La faculté confirme que la mouche n’est généralement pas porteuse de maladies. A une exception près : la redoutable mouche tsé tsé vectrice du trypanosomoses (THA ou maladie du sommeil). Elle sévit en Afrique. La démarche des édiles de Pékin vise donc essentiellement à limiter la gêne provoquée par les bêtes à deux ailes.

Plusieurs questions se posent pour l’application rigoureuse de cette mesure révolutionnaire. Qui va compter les mouches ? Quelle punition pour les contrevenants ? Quelle récompense pour les   acteurs les plus ardents dans cette croisade digne des temps modernes? De quelles armes disposeront les valeureux combattants? Les responsables municipaux étudient la question en rejetant l’éventuelle création d’unités spéciales et en rappelant que l’action musclée contre les crachats dans les rues, véritable sport national, a remporté un succès spectaculaire.

On se moque, on se moque. Pourtant, les diptères brachycères ont du souci à se faire. La chasse est ouverte. Sans pitié. A la chinoise. Avec méticulosité et dans l’attente de résultats à faire pâlir d’envie les adeptes du ruban adhésif. Après la mort de Mao et alors qu’il mettait en place les « quatre modernisations », Den Xiaoping ne déclarait-il pas : « Si la Chine ouvre ses portes, les mouches entreront forcément. »

José Fort

L’Humanité cactus 31 mai

 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 04:54

 

 

La cure dite « d’austérité » menée en Europe au nom de la prétendue lutte contre la dette entraîne une paupérisation générale des salariés et des retraités.  Seuls, les plus riches affichent avec arrogance leurs profits et leurs primes sidérales. Pour eux, pas de problèmes. Pour la grande masse, des tours de vis à répétition.

 

Partout les mêmes recettes surgissent comme  solution à la crise : attaque contre les services publics, hausse de la TVA, baisse ou gel des salaires et des retraites. Partout, les hommes et les femmes qui vivent ou survivent de leur travail ou de leurs pensions restent les objectifs désignés. Partout, jeunes et retraités sont les premières victimes d’une même politique injuste, indigne, inefficace : celle décidée à Bruxelles.

En Grèce, tout est à vendre, même les plages. 21% des personnes actives au chômage, les retraités en situation d’extrême précarité, certains poussés au suicide, des jeunes diplômés à la rue choisissent souvent l’exil. Comme leurs copains irlandais. Pendant ce temps, les armateurs et l’Eglise orthodoxe bénéficient toujours d’avantages  fiscaux exorbitants.

En Espagne, 1 citoyen sur 4 sans travail, coupes au sabre dans les budgets de la santé et de l’éducation, des villes sinistrées, des salariés non payés depuis des mois. Au Portugal, les salaires des fonctionnaires sont revus à la baisse tandis que la TVA explose, le salaire minimum restant cantonné à 450 euros par mois ; le pays connaît une vague de misère rappelant aux plus anciens les années de la dictature. En Irlande, en Belgique et dans d’autres pays de l’Union européenne, le bilan social vire au noir. Pas sans réaction.

Les grèves générales se multiplient comme en Espagne, au Portugal, en Grèce. Des mouvements d’ampleur se développent dans d’autres pays comme en Belgique, et Tchéquie, en Italie. En Islande, lors d’un référendum et pour la deuxième fois, le peuple refuse de payer pour les banques. En Allemagne, le puissant syndicat de la métallurgie DGB  déclenche des actions pour obtenir des augmentations de salaires. Dans l’ensemble de l’Union européenne la question est désormais posée avec force : ce  n’est pas de cette Europe là dont les peuples ont besoin.

Les affirmations des principaux gouvernants selon lesquelles il n’y aurait pas d’autre solution à la crise que de sévères mesures d’austérité sont battues en brèche. Evoquer la croissance et l’invitation à la consommation pour lutter contre la crise, relevait de l’utopie. Aujourd’hui, tout le monde y va de son couplet (voir encadré). Il y a peu encore, oser discuter du rôle de la banque européenne relevait d’un crime de lèse-majesté, son « indépendance » ne permettant aucune « ingérence ». Voici que des voix se font entendre pour demander à quoi ont servi les 1000 milliards d’euros distribués aux banques. Dans le même mouvement, les prêts à 1% des fonds européens aux banques chargés de redistribuer aux Etats à 6% ne peuvent plus rester cachés dans le secret des institutions bruxelloises. Lorsque la CGT demande que les prêts de la BCE soient directement versés aux Etats sans passer par les intermédiaires qui se sucrent au passage, la première centrale syndicale française donne des boutons au Medef et à ses amis banquiers.

L’Europe, entend-on souvent, ne fait pas recette. La stratégie européenne ne serait pas perçue dans toute sa complexité. Les «  spécialistes », chroniqueurs, consultants qui envahissent les plateaux de télévision et les studios de radio, ceux qui ont mené campagne pour le « OUI » au referendum de 2005 vous l’assènent sans répit : vous seriez des beaufs car éloignés de la parole européenne sacrée.

Prenons un pari. Si l’Europe se dotait d’une véritable politique sociale prévoyant notamment de développer les services publics, d’harmoniser par le haut les actions d’éducation et de santé, de fixer un salaire minimum digne du XXI siècle  et excluant la compétition économique débridée, les peuples accompagneraient le mouvement avec enthousiasme. Mais c’est encore un rêve.

José Fort

Vie Nouvelle, juin 2012   

 

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