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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 10:35

 

Le capitaine Amadou Sanogo et les militaires putschistes maliens ont tout faux. Ils expliquent leur action en prétextant ne pas être suffisamment armés pour résister à la rébellion touareg, aux groupes islamiques et aux trafiquants de drogue. Pour quel résultat ? La plupart des villes de nord du pays, Tobrouk notamment, sont passées sous le contrôle des adeptes de la charia et des cartels de la blanche. Et voilà les putschistes quémander l’aide aux pays proches.

Sous le prétexte d’incompétence des gouvernants, les militaires ont suspendu la Constitution, les Institutions et ont débarqué le président en exercice alors que les élections étaient prévues à la fin du mois. Dans le même mouvement, ils affirment ne pas souhaiter conserver le pouvoir et annoncent une consultation populaire. Visiblement, ces petits gradés ne sont pas  des aigles. Sous leurs bérets de para, ils ont l’air dépassé par les événements. Ils expriment pourtant le profond désarroi d’une population vivant dans les pires conditions et d’un pays menacé d’éclatement. Le président sortant et les militaires putschistes ne sont pas les véritables responsables de cette situation lamentable, réplique des aventures libyennes de l’Otan. Au nom de la démocratie, les puissances occidentales ont fait assassiner leur complice Kadhafi et dans le même temps ont dynamisé toutes les haines en ouvrant les réserves d’armes sophistiquées vendues au dictateur et semant aujourd’hui la mort dans le Nord du Mali. Face aux missiles sol-sol de fabrication française, les militaires maliens opposent de vieux tromblons. Faces aux véhicules tout terrain récupérés à Tripoli par l’ancienne garde rapprochée de Kadhafi, aux avions des cartels de la drogue, Bamako ne peut positionner aucun hélicoptère, très peu de blindés.

Bernard Henri-Lévy est aux abonnés absents. Alain Juppé dégage en touche. Le malheur des Maliens est passé par Benghazi et Tripoli avec comme messagers Sarkozy et Cameron.    

 

José Fort

L'humanité cactus 5 avril

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 10:07

Lise London, combattante de l’espérance, est décédée

 Un article à paraître ce lundi matin dans l'Humanité

 

 

 

Lise London, née Elisabeth Ricol, fille d’une famille espagnole venue en France au début du XX ème siècle à la recherche de travail, Lise London pour qui son engagement communiste avait « la pureté du cristal », Lise London qui aura supporté, la misère, la guerre, l’emprisonnement, la déportation, la terreur stalinienne, Lise London, folle d’amour pour « Mon » Gérard (Artur London) dont elle sera séparée pendant des années par l’ignominie totalitaire, Lise London, femme rebelle jusqu’à la fin de sa vie, vient de mourir à Paris, à l’âge de 96 ans. Ce personnage d’exception, d’une intelligence pétillante, préfèrerait à l’exposé de notre peine l’évocation d’un parcours plein, fait de drames et de joies, de courage et d’amour, de partage et de lucidité. Pas pour dresser un monument à sa gloire - elle détestait le culte de la personnalité - mais pour dire à tous, particulièrement aux plus jeunes : « Ouvrez grands les yeux, ne vous laissez pas enfermer dans les certitudes, n’hésitez pas à douter, battez-vous contre les injustices, ne laissez pas la perversion salir les idéaux communistes. Soyez vous-mêmes. » Une combattante de l’espérance vient de disparaître.

 

Combattante, elle l’aura été depuis son enfance. D’abord à Saint-Étienne où elle vend en cachette de ses parents des cacahuètes grillées pour aider à faire bouillir la marmite familiale, puis à Vénissieux où elle étudie la sténodactylographie et s’engage dans l’action communiste.  Secrétaire aux usines Berliet, puis au comité lyonnais du PCF, elle croise Waldeck Rochet et engage une forte amitié avec Jeannette Weermersch, la future compagne de Maurice Thorez qui disait, comme un signe prémonitoire pour Lise : «  Il est difficile de rompre les amarres d’un couple quand on a rien à reprocher à son partenaire si ce n’est de ne plus l’aimer d’amour. » Elle est envoyée par le PCF à Moscou en 1934 au siège du Kominterm où elle rencontre pour la première fois Dolorès Ibarruri, la future Pasionaria. Elle a 18 ans et s’étonne déjà des « purges », d’un référendum à main levée contre le droit à l’avortement. Elle résiste à la bêtise bureaucratique et sera blâmée.

 

Lise, c’est l’histoire d’un amour. A Moscou, elle rencontre Artur London, militant du Parti communiste tchécoslovaque. Au self service du Kominterm, « j’ai aperçu un jeune homme, grand et beau, planté au milieu de la salle, comme pétrifié. Il me fixait intensément sans s’apercevoir que la tasse de thé qu’il tenait à la main dégoulinait le long de son poignet. » Ils décident de vivre ensemble en 1935.

 

Lise rentre seule en France au début de l’été 1936, travaille comme secrétaire auprès du responsable de la MOI (Main-d’œuvre immigrée, section rattachée au comité central du PCF).
A la mi-juillet 1936 commence le putsch franquiste contre la jeune République espagnole. Elle participe à Paris à la constitution des Brigades internationales et quelques mois plus tard rejoint André Marty au quartier général des BI à Albacete. Elle se souvenait avec émotion du long voyage en train et des milliers d’Espagnols rassemblés dans les gares criant « merci frères ». « Innombrables étaient alors ceux », écrivait-elle, » qui payaient tribut à la mort par amour pour la vie. Sans leur sacrifice que serait-il advenu de notre humanité ». En 1937, elle retrouve Gérard qui a rejoint lui aussi les Brigades internationales. Enceinte, Lise regagne Paris au mois de juillet 1938 et donne naissance à sa fille Françoise. Gérard la rejoint en février 1939.

 

L’ancienne des Brigades Internationales, capitaine dans la Résistance, ancienne déportée sera faite bien plus tard officier de la Légion d’honneur. Elle méritait cet honneur.

Sous l’occupation nazie, une  première opération est organisée par les FTP. Henri Rol-Tanguy en est le principal artisan. Lise prend la parole devant un magasin à Paris, dénonce l’occupant et s’enfuit sous la protection de deux résistants armés. La célèbre manifestation de la rue Daguerre. Elle sera la seule accusée pour « assassinat, association de malfaiteurs, activités communistes ». Suivra ensuite l’emprisonnement à La Petite Roquette où elle accouchera de Michel, puis à Fresnes, à Rennes où on lui retirera son fils, avant de prendre le chemin de Romainville, étape avant le camp de concentration. Son père, son frère Frédo et son compagnon Gérard, eux aussi, sont emprisonnés.

 

Lise aura vécu les années noires, sa famille écartelée, ses copines fusillées, gazées… Elle se souvenait avec émotion de ses camarades, Danièle (Casanova), Henriette et les autres, l’horreur des appels, les corvées, les bastonnades, la faim, les fusillades, les fours crématoires, le long transfert à pied sous les coups alors que les troupes soviétiques et américaines s’approchaient des camps. Elle laissait aller une larme et préférait, vite, évoquer l’organisation clandestine installée à la barbe des SS. Pour Lise, le combat primait tout.

 

Elle n’en avait pas fini. La famille communiste Ricol-London vivra dans sa chair le stalinisme. Vice-ministre tchécoslovaque des Affaires étrangères, Artur London, ancien déporté lui aussi, comme de nombreux anciens des Brigades internationales que Staline et ses sbires tchécoslovaques voulaient faire disparaître, va vivre l’épouvantable. Il est accusé d’espionnage et Lise, au début, doute. « Et si cela est vrai » s’interrogeait-elle. Elle n’hésitera pas longtemps comprenant le complot planifié à Moscou. Pour Artur London, ce sera 4 ans et demi de prison, 27 mois d’isolement, le cachot, la privation de sommeil, les interrogatoires, les coups et les tortures, le chantage. Artur London écrira plus tard dans son livre « l’Aveu » : « Ces méthodes, qui tendent à briser en l’homme sa dignité, sont à l’opposé de la morale socialiste. Elles sont celles, barbares, du fascisme. En les subissant on se sent dégradé, dépouillé de son titre d’homme. »

 

L’objectif des tortionnaires visait à détruire les anciens des Brigades internationales, de tenter de salir les proches compagnons d’Artur et aussi les dirigeants communistes français, notamment Raymond Guyot, membre du Bureau politique du PCF, beau-frère de Lise. Elle aura à subir à Prague une perquisition en présence de son père, de sa mère, de ses enfants  et dira aux flics ; «  Vous ne vous conduisez pas mieux que les policiers nazis qui nous on arrêtés mon mari et moi en 1942. » Elle travaille en usine pour survivre, placée aux postes les plus durs. Elle est marginalisée, ses anciennes amitiés se détournent et est exclue du parti communiste tchécoslovaque. A ses procureurs staliniens, elle dira : « J’étais, je suis et je resterai communiste avec ou sans carte du parti ». Une carte qu’elle retrouvera, celle du PCF, à Paris, qu’elle abandonnera un peu plus tard.

Lise London, femme rebelle. Jamais, au plus fort des drames, elle ne baissera les bras. Jusqu’à la mort, elle est restée une militante antifasciste, appelant à la tolérance, à l’écoute de l’autre. Une grande dame vient de disparaître.

 

José Fort

 

 

Lise London a publié deux livres : Le printemps des camarades et La mégère de la rue Daguerre (Seuil Mémoire)

 

 

Les obsèques de Lise London auront lieu jeudi 5 avril à 10.30 au cimetière parisien d’Ivry.

 

 

 

 

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 19:57

 

 

L’ambassadeur du Qatar à Paris annonçait au mois de décembre dernier la création d’un fonds d’investissement de 50 millions d’euros à destination des banlieues populaires françaises. Un élu de Clichy sous Bois, Mehdi Bigaderne, prenait quelques distances déclarant : « Ce qui m’attriste, c’est qu’on doive attendre que des pays étrangers viennent s’occuper de nos projets. » Pas si vite Medhi, l’affaire n’est pas dans le sac.

Le représentant de l’Emir croyait le coup bien ficelé, une structure « d’accueil » ayant été mise en place, avec « l’association nationale des élus de la diversité » (ANELD) dirigée par des gens sûrs puisque venant tous de l’UMP et de ses satellites. Une organisation aux trois chefs reçus comme des rois à Doha, des malveillants osant évoquer une structure « pompe à fric », des jaloux un « machin »  à but strictement personnel, d’autres allant jusqu’à qualifier « l’officine » de  pas très claire.

Depuis le début de l’année, rien. Le Qatar multiplie pourtant ses investissements en France dans l’immobilier de haut standing, le top de l’hôtellerie, l’industrie du luxe, les médias, le sport… Les banlieues, nada. Les dossiers de demandes de crédits s’amoncellent dans les bureaux de la représentation diplomatique du pays gazier tandis que les joyeux animateurs de la fumeuse association des élus de la diversité ont disparu de la scène. Quant au ministère de la Ville, il reste extrêmement discret, ses derniers appels du genou aux diplomates qataris s’étant soldés par une promesse de se revoir… après l’élection présidentielle. Cet épisode devrait au moins servir de leçon au PSG. Si le club de football de la capitale continue à dilapider les millions d’euros qataris pour des résultats minables et si dans le même temps Sarkozy, l’ami de l’Emir, prend le chemin de l’exil, il y a fort à parier que l’entraineur du PSG et ses joueurs argentés n’auront plus comme terrain de jeu que Clichy sous bois et ses environs.

 

José Fort 

 

 

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 19:45

 

Les Cubains sont malins. Voici les gouvernants de la Grande Ile assurant un accueil « affectueux et massif » au pape Benoît XVI. Radios, télés, journaux ont consacré jusqu’à l’overdose émissions et articles à la visite de celui qui assure que « le marxisme comme il a été conçu ne correspond pas à la réalité », une déclaration satisfaisante pour  les autorités locales réagissant en soulignant les évolutions en cours. Partout des pancartes, des banderoles ont salué le pape alors que l’Eglise catholique à Cuba reste la plus faible d’Amérique latine. Pourquoi un tel déferlement d’amabilités officielles cubaines à l’égard du chef du Vatican débarquant à La Havane croyant pouvoir ainsi prolonger le séjour en 1998 de son prédécesseur Jean Paul II reparti sans avoir pu dispenser l’extrême onction à la révolution ?

Les manifestations  - limitées - d’hostilité au gouvernement cubain n’ont pas marqué la visite papale. Il est vrai que ce n’est pas à La Havane mais à Mexico que Benoît XVI aurait pu condamner le sort réservé aux femmes, la corruption, le non respect des droits de l’homme, les fortunes amassées sur le dos d’une population miséreuse et souvent illettrée. Ce n’est pas à Cuba que le pape aurait pu se recueillir à la mémoire des évêques et prêtres assassinés mais au Salvador, au Guatemala et … au Mexique. Ce n’est pas à Cuba qu’il aurait pu condamner l’interruption volontaire de grossesse, l’usage du préservatif contre le Sida, la pédophile des prêtres. A Santiago et à La Havane, le discours papal a été plutôt discret comme si le Vatican souhaitait seulement marquer le terrain tandis que les autorités cubaines jouaient à je t’aime moi non plus. Benoît XVI et les Castro n’ont-ils pas étudié chez les jésuites ?

 

José Fort 

 

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 16:42

Philippe Karsenty, vous ne connaissez certainement pas. Ne regrettez rien. Le personnage, maire adjoint de Neuilly sur Seine chargé des nouvelles technologies, dispose d’un fonds de commerce qu’il active régulièrement : des poursuites judiciaires – depuis plus de dix ans - contre France 2 et son correspondant à Jérusalem,  le très professionnel Charles Enderlin, accusé à tort d’avoir truqué un reportage sur la mort d’un enfant palestinien.

M. Karsenty affiche une autre ambition : celle de devenir au mois de juin prochain député de la 8eme   circonscription des Français résidant à l’étranger (Israël,  Italie, Grèce, Saint Siège, Saint Marin, Malte, Chypre, Turquie). La semaine dernière, il participait à une réunion à Jérusalem devant une cinquantaine de personnes avec pour thème « les mensonges et la propagande des élites médiatiques et politiques qui diabolisent Israël ».

Cet élu de la ville dont le premier magistrat fut naguère le candidat sortant à la prochaine présidentielle se distingue par le sens de la mesure. Florilège recueilli l’autre soir à Jérusalem. Chirac « adore les juifs morts », Mélenchon est un « nazillon », Eva Joly une « vert-de-gris  (le surnom des soldats allemands lors de la second Guerre mondiale), Nicolas Sarkozy étant un « incompétent, superficiel et inculte ». Mais alors s’exclame un des participants « pour qui allez vous voter le 22 avril » ? Sans rire, l’impétrant assure que malgré le soutien de Sarkozy  à la « politique médiatique anti-Israël » et « la reconnaissance de Stéphane Hessel »,  il votera pour le président sortant préférant ainsi la « grippe » à la « peste ou le choléra ».

La salle applaudit. Puis s’enflamme lorsque M. Karsenty affirme  que peuple palestinien n’existe pas, que la Cisjordanie et la Judée-Samarie sont bien des territoires occupés mais illégalement par des squatters arabes. Un conseil : si par pur hasard vous croisez Philippe Karsenty, changez de trottoir.

José Fort

 

 

 

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 16:58

 

 

Au lendemain de l’élection de Barack Obama, je dînais avec quelques amis latino-américains à qui je faisais part de ma joie d’être enfin débarrassé du sinistre Bush. Dans mon élan enthousiaste, je voyais poindre à l’horizon une nouvelle politique extérieure nord-américaine respectueuse de la souveraineté des peuples. Mes interlocuteurs éclatèrent de rire puis me regardèrent avec compassion, presque avec tristesse : tant d’années passées au contact de l’Amérique latine pour en arriver là !

J’avoue l’égarement. Depuis l’accession de Barack Obama, rien n’a changé dans les affaires du monde. Où plutôt, tout s’est aggravé. Pour se limiter à l’Amérique latine, qu’a fait Obama? Il n’a pas tenu sa promesse de fermer la prison de Guantanamo. Il a soutenu le putsch au Honduras, la tentative de coup d’Etat en Equateur, augmenter les crédits en faveur de la CIA et des groupes terroristes contre révolutionnaires latino–américains. Il refuse de libérer les patriotes cubains scandaleusement emprisonnés aux Etats-Unis.

L’Empire reste l’Empire comme en témoigne une révélation donnant à voir sur l’ingérence US dans les affaires intérieures du Venezuela. Au mois d’octobre prochain, aura lieu dans ce pays l’élection présidentielle. Le sortant, Hugo Chavez, aura à affronter le candidat de la prétendue « table de l’unité démocratique » (MUD), Henrique  Capriles Radonski. Jusque là tout est normal. Mais voilà qu’une indiscrétion indique que le secrétaire d’Etat nord-américain pour l’Amérique latine, Kevin Whitaker, a récemment rencontré deux dirigeants de la MUD pour confirmer l’aide financière de Washington avec en échange l’engagement, en cas de victoire électorale, de décréter un embargo pétrolier contre Cuba, l’arrêt de tous les programmes de coopération avec la Grande Ile et le démantèlement de l’Alliance Bolivarienne pour les peuples d’Amérique (ALBA).

J’ai revu mes copains latinos. Magnanimes, ils ne m’ont pas rappelé l’égarement d’un moment.

José Fort

L’Humanité Cactus 15 mars 

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 19:15

 


 

 Les AMIS DES COMBATTANTS EN ESPAGNE REPUBLICAINE

 

– www.acer-aver.fr

                                                                                           Paris, le  13  mars 2012

Lettre ouverte des Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER)

à Madame la Chancelière d’Allemagne Angela MERKEL

 

Madame la Chancelière,

Plusieurs monuments à la mémoire des Brigades internationales ont été profanés dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 mars 2012 à Berlin. Des croix gammées et des sigles SS ont été apposés sur ces lieux de mémoire sans provoquer de votre part et de votre gouvernement la moindre réaction.

Nous vous rappelons que les volontaires des Brigades Internationales sont partis défendre la République espagnole victorieuse d’élections libres et agressée par un putsch mené par des généraux félons soutenu, armé, encadré, financé par Hitler, Mussolini et Salazar.

C’est à Madrid et à Guernica que l’aviation nazie a testé les bombardements de masse. C’est lors de la bataille de l’Ebre que les chars nazis ont massacré les résistants espagnols. C’est à Alicante que les navires nazis ont empêché le sauvetage des milliers de réfugiés voués à la mitraille franquiste. C’est contre le fascisme que les volontaires des Brigades Internationales ont héroïquement combattu. Ils avaient compris avant l’heure qu’en défendant Madrid, ils défendaient Paris et Varsovie. Parmi eux, de nombreux citoyens allemands ont combattu aux côtés de leurs frères espagnols. Plusieurs centaines sont morts en Espagne, la plupart des survivants ont joué un rôle considérable dans la résistance au fascisme en France, en Allemagne et dans d’autres pays d’Europe payant souvent de leur vie le combat pour la liberté.

Madame La Chancelière,

La profanation à Berlin des monuments à la mémoire des Brigades internationales constitue un crime contre les valeurs de la liberté, de la démocratie, de l’antifascisme. Nous vous demandons de condamner publiquement cette profanation, d’ouvrir une enquête permettant de poursuivre les auteurs de cette insulte à l’Histoire, de reconnaître enfin officiellement le rôle des Brigades internationales dans la lutte pour la liberté.

Nous espérons sincèrement qu’en votre qualité de Chancelière de la république Fédérale d’Allemagne, vous aurez à cœur de dénoncer ces agissements et de le faire savoir.

José FORT, co-Président                                         Claire ROL-TANGUY, Secrétaire Générale

 

 

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 21:18

 

En 1990, Gilles Perrault avait consacré un ouvrage aux crimes commis par le roi du Maroc contre son peuple et la complaisance des élites françaises - socialistes et de droite - à son égard. Le bouquin était intitulé « Notre ami le roi ». Au moment de la parution, Hassan II avait piqué une colère à faire vibrer les vitres de l’Elysée. Une suite pourrait être écrite  par l’actuel président-candidat avec pour titre « Notre ami le fils du roi ». Pourtant privilégions quelques lignes à « notre ami Abdallah », le roi d’Arabie saoudite, celui à qui Sarkozy s’adressait en ces termes : « Sous l’impulsion de sa majesté, l’Arabie saoudite développe une politique de civilisation. »

L’Arabie saoudite, allié fidèle des Etats-Unis et des conservateurs européens, est en pointe dans la lutte contre certains pouvoirs en place, hier en Libye, aujourd’hui en Syrie. Il est vrai qu’en matière de liberté, de démocratie, de défense des droits de l’homme, l’Arabie saoudite peut afficher un riche bilan. Le soulèvement populaire au Bahreïn ? Ecraser par les chars venus de Riyad. Les droits des femmes, à l’expression, à la différence y compris sexuelle? Une balle, une pendaison ou une amputation pour toute réponse. Les revendications de la jeunesse en faveur d’un espace élargi de libertés ? Une forme de terrorisme, selon les gérontes au pouvoir. L’argent sale des anciens dictateurs remerciés dans la région au cours de l’année écoulée ? Bien au chaud dans les coffres forts de Riyad. MM. Obama, Sarkozy et bien d’autres relayés par les médias dominants traitent respectueusement  les vieillards saoudiens. Il y va, affirment-ils sans rire, de l’avenir du Moyen Orient.

La directrice du Fonds monétaire international (FMI), la très yankee Mme Lagarde, vient de souligner le « rôle important » joué par l’Arabie saoudite dans la stabilisation de l’économie mondiale. En écoutant de tels propos, les momies de Riyad se disent qu’elles peuvent agonir en douceur.

José Fort

L’Humanité Cactus 8 mars

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 18:35

  • Qui se cache derrière la bloggeuse cubaine Yoani Sánchez ?
Par
Salim Lamrani

    Yoani Sánchez, célébrissime bloggeuse havanaise, est un personnage à part dans l’univers de la dissidence cubaine. Jamais aucun opposant n’a bénéficié d’une exposition médiatique aussi massive ni d’une reconnaissance internationale d’une telle dimension en si peu de temps. 

    Après avoir émigré en Suisse en 2002, Yoani Sánchez a choisi de rentrer à Cuba deux années plus tard, en 2004. En 2007, elle décide d’intégrer l’univers de l’opposition à Cuba en créant son blog Generación Y, et devient un farouche détracteur du gouvernement de La Havane.

Jamais aucun dissident à Cuba – peut-être même dans le monde – n’a obtenu autant de distinctions internationales en si peu de temps, avec une caractéristique particulière : elles ont rapporté à Yoani Sánchez assez d’argent pour vivre tranquillement à Cuba jusqu’à la fin de ses jours. En effet, la bloggeuse a été rétribuée au total à hauteur de 250 000 euros, c’est-à-dire une somme équivalant à plus de 20 années de salaire minimum dans un pays tel que la France, cinquième puissance mondiale. Le salaire minimum mensuel à Cuba étant de 420 pesos, c’est-à-dire 18 dollars ou 14 euros, Yoani Sánchez a obtenu l’équivalent de 1 488 années de salaire minimum à Cuba pour son activité d’opposante.

Yoani Sánchez est également en étroite relation avec la diplomatie étasunienne à Cuba comme l’indique un câble, classé « secret » en raison de son contenu sensible, émanant de la Section d’Intérêts nord-américains (SINA), rendu public par Wikileaks. Michael Parmly, ancien chef de la SINA à La Havane, qui se réunissait régulièrement avec Yoani Sánchez dans sa résidence diplomatique personnelle, comme l’indiquent les documents confidentiels de la SINA, a fait part de son inquiétude au sujet de la publication des câbles diplomatiques étasuniens par Wikileaks : « Je serais vraiment ennuyé si les nombreuses conversations que j’ai eues avec Yoani Sánchez venaient à être publiées. Elle pourrait en payer les conséquences toute sa vie ». La question qui vient inévitablement à l’esprit est la suivante : pour quelles raisons Yoani Sánchez serait-elle en danger si ses agissements, comme elle l’affirme, respectent le cadre de la légalité ?

En 2009, la presse occidentale avait grandement médiatisé l’interview que le président étasunien Barack Obama avait concédée à Yoani Sánchez, ce qui était considéré comme étant un fait exceptionnel. La bloggeuse avait également affirmé qu’elle avait fait parvenir un questionnaire similaire au président cubain Raúl Castro et que ce dernier n’avait pas daigné répondre à la sollicitation. Néanmoins, les documents confidentiels émanant de la SINA, rendus publics par Wikileaks, mettent à mal ces déclarations. 

On y découvre qu’en réalité ce fut un fonctionnaire de la représentation diplomatique étasunienne à La Havane qui s’était chargé de rédiger les réponses à la dissidente et non le président Obama. Plus grave cependant, on apprend que Yoani Sánchez, contrairement à ses affirmations, n’a par ailleurs jamais fait parvenir de questionnaire à Raúl Castro. En effet le chef de la SINA Jonathan D. Farrar a confirmé cette réalité dans une missive expédiée au Département d’Etat : « Elle n’attendait pas de réponse de ce dernier, car elle a confié qu’elle ne les [les questions] avait jamais transmises au Président cubain ». 

Le compte Twitter de Yoani Sánchez

    En plus du site Internet Generación Y, Yoani Sánchez dispose également d’un compte Twitter et revendique plus de 214 000 suiveurs. Seuls 32 d’entre eux habitent réellement Cuba. De son côté, la dissidente cubaine suit elle-même plus de 80 000 personnes. Sur son profil, Sánchez se présente de la façon suivante : « Bloggeuse, je réside à La Havane et je raconte ma réalité par bribes de 140 caractères. Je twitte via sms sans accès Internet ».

    Cependant, la version de Yoani Sánchez est difficilement crédible. En effet, il est rigoureusement impossible de suivre plus de 80 000 personnes, uniquement par sms ou à partir d’une connexion hebdomadaire à Internet depuis un hôtel. Un accès quotidien au web est indispensable pour cela. 

    La popularité sur le réseau social Twitter dépend du nombre de suiveurs. Plus ils sont nombreux, plus le compte gagne en exposition. De la même manière, il existe une forte corrélation entre le nombre de personnes suivies et la visibilité de son propre compte. La technique qui consiste à suivre de nombreux comptes est communément utilisée à des fins commerciales ainsi que par la classe politique lors de campagnes électorales.

Le site www.followerwonk.com permet d’analyser le profil des fans de tout membre de la communauté Twitter. L’étude du cas Yoani Sánchez est révélatrice à plusieurs égards. Une analyse des chiffres du compte Twitter de la bloggeuse cubaine, réalisée à travers le site, révèle, à partir de 2010, une impressionnante activité du compte de Yoani Sánchez. Ainsi, à partir de juin 2010, Sánchez a rejoint en moyenne plus de 200 comptes twitter par jour, avec des pics pouvant atteindre 700 comptes en 24 heures. A moins de passer des heures entières sur Internet à cela – ce qui semble hautement improbable – il est impossible de s’abonner à autant de comptes en si peu de temps. Il semble donc que cela a été généré de manière informatique.

De la même manière, l’on découvre que près de 50 000 suiveurs de Yoani Sánchez sont en réalité des comptes fantômes ou inactifs, qui créent l’illusion que la bloggeuse cubaine jouit d’une grande popularité sur les réseaux sociaux. En effet, des 214 063 profils du compte @yoanisanchez, 27 012 sont des coquilles vides (sans photo) et 20 600 revêtent les caractéristiques de comptes fantômes avec une activité inexistante sur le réseau (0 à 3 messages envoyés depuis la création du compte). 

Ainsi, parmi les comptes fantômes qui suivent Yoani Sánchez sur Twitter, 3 363 ne disposent d’aucun suiveur et 2 897 suivent uniquement le compte de la bloggeuse, ainsi qu’un ou deux autres comptes. De la même manière, certains comptes présentent des caractéristiques assez étranges : ils ne disposent d’aucun fans, suivent uniquement Yoani Sánchez et ont émis plus de 2 000 messages.

Cette opération destinée à créer une popularité fictive via Twitter est impossible à effectuer sans accès à Internet. Elle nécessite également un soutien technologique ainsi qu’un budget conséquent. Selon une enquête réalisée par le quotidien mexicain La Jornada, intitulée “El ciberacarreo, la nueva estrategia de los políticos en Twitter”, sur des opérations de cette nature impliquant des candidats présidentiels mexicains, de nombreuses entreprises présentes aux Etats-Unis, en Asie et en Amérique latine, offrent ce service de popularité fictive à des prix élevés. « Pour une armée de 25 000 suiveurs inventés sur Twitter, on paye jusqu’à 2 000 dollars, et pour 500 profils utilisés par 50 personnes, le prix fluctue entre 12 000 et 15 000 dollars.

Yoani Sánchez émet une moyenne de 9,3 messages par jour. En 2011, la bloggeuse a publié environ 400 messages par mois. Le prix d’un message à Cuba est de 1 peso convertible (CUC, = $0.85), ce qui représente un total de 400 CUC mensuels. Le salaire minimum à Cuba étant de 420 pesos cubains, c’est-à-dire environ 16 CUC, Yoani Sánchez dépense chaque mois l’équivalent de 25 mois de salaire minimum à Cuba. A titre de comparaison, le revenu minimum étant d’environ 1 000 euros en France. Ainsi, la bloggeuse dépense à Cuba une somme correspondant à l’équivalent de 25 000 euros par mois sur Twitter, c’est-à-dire 300 000 euros par an. D’où proviennent les ressources nécessaires à ces activités ?

D’autres questions surgissent inévitablement. Comment Yoani Sánchez peut-elle suivre plus de 80 000 comptes Twitter sans un accès permanent à Internet ? Comment a-t-elle pu adhérer à près de 200 comptes différents par jour en moyenne depuis juin 2010, avec des pics dépassant les 1 000 comptes ? Combien de personnes suivent réellement les activités de l’opposante cubaine sur le réseau social ? Qui finance la création des comptes fictifs ? Dans quel but ? Quels sont les intérêts qui se cachent derrière la figure de Yoani Sánchez ?


*Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est enseignant chargé de cours à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis. 
Son dernier ouvrage s’intitule État de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, Paris, Éditions Estrella, 2011 (prologue de Wayne S. Smith et préface de Paul Estrade). http://www.amazon.fr/Siege-Sanctions-Economiques-Etats-Unis-Contre/dp/2953128425/ref=sr_1_2?s=books&ie=UTF8&qid=1323515651&sr=1-2 
Contact : Salim.Lamrani@univ-mlv.fr ; lamranisalim@yahoo.fr 

 

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 16:07

 

Que se passe-t-il réellement dans ce pays ou pendant des mois a coulé tant de sang ? Après l’intervention militaire française qui a entraîné l’arrestation de Laurent Gbagbo et l’installation au pouvoir d’Alassane Ouattara, une chape de plomb s’est abattue sur le pays. Rien ou presque ne filtre sur les exactions commises par les partisans du nouveau maître du pays. Selon diverses sources, la famille de l’ancien président subirait des sévices, certains de ses proches collaborateurs notamment des ministres ayant disparu ou ayant été tout simplement assassinés. Les promesses de « réconciliation » restent lettres mortes dans le silence le plus total des médias si prolixes il y a peu encore.

 

« Le pays a besoin de calme et de tranquillité pour retrouver la voie du développement économique », déclarait il y a quelques semaines à Paris, Alassane Ouattara après avoir été reçu avec faste à l’Elysée. Les partisans de Gbagbo, lorsqu’ils n’ont pas été passés par les armes, ont trouvé refuge loin d’Abidjan, à l’étranger ou ont été retournés avant de faire allégeance au nouveau pouvoir. Quant aux grandes entreprises françaises, elles se frottent les mains : contrairement aux faux amis libyens qui préfèrent passer des accords avec les Etats-Unis et moins avec la France,  M. Ouattara adopte une attitude plus conciliante. « Lui, il sait remercier »  confie un des proches de Bolloré dont les affaires sont en plein redéploiement dans ce coin de l’Afrique.

 

L’intervention militaire française en Cote d’Ivoire a été présentée comme une action visant à défendre les populations et à établir la démocratie et la liberté. En fait, sous couvert humanitaire, c’est une nouvelle opération colonialiste qui a été menée avec l’assentiment de ladite « communauté internationale » bien contente de disposer du gendarme français. Ce type d’ingérence devenant une habitude, il paraît logique en cette période de campagne présidentielle d’interroger les candidats à la magistrature suprême: poursuivront-ils ces aventures guerrières où mettront-ils un terme à une politique colonialiste d’un autre temps.

 

José Fort

 L’Humanité Cactus 1 er mars

 

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