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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 14:24

France terre d’accueil 

 

(Mon émission sur Radio Arts-Mada tous les lundi à 19h)

 

Vous ne connaissez pas  M.Karamoko Kallouga Demba. Moi non plus. Vous ne savez pas qu’il est professeur de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Moi non plus. Vous n’êtes pas au courant des vexations qu’il a subies, le 17 septembre, à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. J’étais ignorant de l’affaire, moi aussi, avant de lire son témoignage sur le site « Street Press ». Je vous raconte.

 

L’universitaire sénégalais est venu en France pour un voyage d’étude d’un mois organisé par sa faculté avec tous les documents, l’argent et le billet de retour dans ses poches.  A peine débarqué, il a été arrêté, humilié et jeté dans la prison pour sans-papiers au pied des pistes de l’aéroport.

 

IL avait pourtant un visa délivré par l’ambassade de France à Dakar, 500 euros dans son portefeuille avec un relevé de compte de 3500 euros suffisants pour son séjour d’un mois, une lettre de mission de son recteur et un billet d’avion de retour Paris-Dakar.

 

Les pandores n’ont pas voulu croire qu’il souhaitait passer quelques jours chez sa sœur avant d’entamer ses recherches et s’installer en Cité U. Ils n’ont pas cru qu’il effectuait un voyage d’étude. Ils n’ont procédé à aucune vérification auprès de l’ambassade de France à Dakar et n’ont prêté aucune attention aux démarches des représentants diplomatiques sénégalais venus rencontrer leur ressortissant.

 

 M. Demba raconte : « Un officier de police est arrivé et d’un ton agressif s’est adressé à moi ainsi : c’est quoi TON histoire ? » Le tutoiement méprisant, humiliant, inadmissible. Vite fait, on lui prend ses effets personnels et on le dirige vers la zone des pestiférés. Puis, les délicats policiers invitent M. Demba à prendre le prochain avion pour Dakar, sinon ça chauffera.

 

Le juge des libertés a tranché. Il a ordonné la libération de M. Demba qui désormais et pour quelques jours encore est redevenu étudiant.

 

IL gardera un très mauvais souvenir de son arrivée à Paris. Cela me rappelle une conversation avec un intellectuel sénégalais de haut vol, il y a quelques années à Dakar. « Nous préférons, nous et nos étudiants, partir aux Etats-Unis parfaire nos connaissances. Malgré les haines raciales aux States, c’est quand même mieux qu’en France. »

 

Un dernier mot. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de débarquer, au petit matin, d’une capitale africaine. J’ai souvent ressenti de la honte en voyant le comportement policier réservé aux Noirs. Un matin, en provenance de Bamako, j’ai laissé éclaté ma colère au milieu de la file d’attente silencieuse, presque abattu. J’ai fini entre deux flics menaçants. Pas trop longtemps grâce à ma carte de journaliste professionnel et surtout parce que je suis blanc.

 

 

M. Damba n’était pas le bienvenu à Paris. Ca me fait penser à Electric Bazar Cie interpréter «  Je ne suis pas le bienvenu ».

 

 

 

 

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