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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 10:13

(Une émission sur Radio Arts-Mada le lundi de 19h à 19h30)

 

Salah Hamouri, libre

 

 

Nous accueillons la libération de Salah Hamouri avec une immense joie. C’est le résultat d’une grande mobilisation à travers toute la France.  Mais le gouvernement fascisant israélien n’a pas renoncé à le harceler.
 

Bien que libéré, Salah Hamouri ne doit participer à aucune célébration, notamment de sa libération pendant trente jours. Son frère a dû verser une caution. Il lui est également interdit de prendre part à des activités militantes pendant cette période. Preuve que les autorités israéliennes n’ont pas renoncé à harceler Salah Hamouri. Elsa, sa femme, et leur enfant n’ont pas le droit d’entrer en Israël, un passage obligé pour se rendre dans les territoires palestiniens. Salah ne les a pas vus depuis plus de treize mois.  Il faut rester mobilisé pour être certain que l’avocat franco-palestinien conserve toutes ses libertés. Il doit pouvoir notamment se déplacer en France et rentrer chez lui à Jérusalem.

 

Les autorités françaises qui ont démontré dans cette affaire un laxisme complice peuvent se rattraper en exigeant de M. Netanyahu l’engagement que Salah Hamouri pourra voyager en France et rentrer chez lui  à Jérusalem avec sa famille.

 

Spécialement pour Salah cette chanson « Grito Justicia » ( Cri Justice) du groupe Sidi Wacho. Un hymne à la liberté. Ecoutons. 

 

 

 

 

 

Pardon aux Barcelonais

 

Chaperonné par une vieillissante richissime catalane à la fortune familiale construite en 1943 au pire moment de la dictature en Espagne, alors que le tyran faisait fusiller à tour de bras et remplissait les prisons, Manuel Valls retourne chez les siens: les franquistes et leurs descendants. Valls se présente sous les drapeaux de la droite (la formation Ciudadanos qui le parraine est une resucée du franquisme à la sauce 2018) et du grand patronat à la mairie de Barcelone. 

 

Les gènes familiaux ont certainement dû jouer dans cette affaire, le grand père de Manolito ayant dirigé dans les années 1940 à Barcelone une radio fasciste.

 

Je demande pardon aux Espagnols, aux Catalans et aux Barcelonais en particulier de l’exfiltration de ce sinistre individu vers leurs terres déjà meurtries par la répression récente : plusieurs personnalités  catalanes  croupissent toujours dans les geôles de Madrid.

 

 

Pardon de leur infliger l'ancien Premier ministre de François Hollande, député démissionnaire de l'Essonne, ex maire d’Evry qui n'a eu de cesse, au cours de sa carrière, de déclarer son amour pour la France et pour sa ville d'élection, Evry. Et ce encore tout récemment, au cours de la présidentielle et des législatives de 2017.

 

Lorsqu'il déclare sa candidature à la primaire de la gauche, début décembre 2016, il le fait depuis Evry, dont il dit qu'elle est"[sa]ville, celle de[sa]famille, de [ses]enfants,[sa]ville de cœur". Fin janvier 2017, il reconnaît sa défaite aux primaires socialistes face à Benoît Hamon et il a des trémolos dans la voix en évoquant Evry. "Je reste ce que j'ai toujours été : l'élu d'Evry, qui m'a tant appris. Evry, c'est aussi ma sève, ma source", déclare-t-il.

Dans ses discours, Manuel Valls place alors la France seule à égalité avec Evry. "J'ai cette force en moi. Cette volonté de servir mon pays. C'est au-delà des mots. C'est une conviction totale. Je veux tout donner, tout donner pour cette France qui m'a tant donné", assure-t-il fin 2016. Une France qu'il dit vouloir continuer à servir, même dans la défaite. "Nos couleurs, ce soir, une fois de plus, je n'en vois que trois. Et jusqu'à mon dernier souffle, je n'en verrai que trois. Ce sont celles de notre drapeau : le bleu, le blanc et le rouge".

 

Je vous demande pardon ami Espagnols, Catalans, Barcelonais même si nous n’y sommes pour rien. Manuel Valls est le prototype même de la génération liée au parti socialiste des années 1980: ambitieux-tueur, discours «  révolutionnaire » avant coucherie avec la finance, postures d’ouverture avant autoritarisme dégradant. Valls c’est  l’équipe de la célèbre photo réunissant autour de Michel Rocard, des futures têtes d’affiche socialistes comme Cambacérès, Moscovici, Mélenchon et quelques autres. Lorsque cet ancien conseiller de Jospin devient par la grâce de François Hollande ministre de l’Intérieur, il mène une politique répressive contre l’étranger. Et c’est au poste de Premier ministre  qu’il s’attaque aux conquêtes sociales. C’est Monsieur 49/3. C’est aussi Monsieur porte parole du gouvernement assassin israélien.

 

Pardon, amis Barcelonais mais permettez-nous un espoir : nous comptons sur vous pour lui administrer une nouvelle cinglante fessée électorale. Jetez-le hors de votre ville. Qu’il aille se faire pendre ailleurs. Mais surtout plus chez nous.

 

José Fort

 

 

En pensant à la nouvelle conquête de Valls et à la fessée, je pense à la chanson de Georges Brassens «  La fessée ». Un joyeux moment. Ecoutons.

 

 

 

Un moment de grâce

 

Il faisait chaud ce matin de fin septembre dans le tramway parisien T3a. Dans le wagon silencieux, les voyageurs-zombis étaient plongés dans leurs Smartphones. Pas un mot, pas un bruit, sauf celui du grincement des roues sur les rails. 

 

Le provincial que je suis devenu, épouvanté par ce spectacle de solitude et d’abandon, fixait son attention, le nez sur la vitre, sur les boulevards des maréchaux. Lorsqu’elle s’est assise face à moi.

 

Une jeune femme belle à ne plus savoir qu’en faire. Elle avait chaud et a retiré sa veste laissant apparaître sous son corsage, son cou, ses épaules et l’amorce de ses seins. Renversant. Puis, elle a sorti de son sac un livre, retiré le marque-page, et s’est plongée dans la lecture ponctuée de sourires mutins, presque invisibles. Que pouvait-elle lire ? A force de me dodeliner, je repérais l’auteur : Emile Zola. Mais quel roman ? 

 

Mon manège intrigua la jeune femme qui dans un premier temps exprima de l’étonnement, puis de l’agacement. Par les temps qui courent, au risque de finir sur le bûcher, mieux vaut éviter les regards insistants. 

 

J’ai compris sa réaction. Elle ne supportait pas le manège de l’ancêtre assis face à elle.  Au risque de passer pour un harceleur, il fallait vite réagir en lui demandant tout simplement le titre du roman, Emile Zola ayant contribué, lui dis-je, à mon goût de la lecture et à mon engagement sociétal. « La Faute de l’abbé Mouret », répond-il 

elle, l’histoire d’un jeune prêtre campagnard fasciné par la belle Albine qui l’entraîne comme dans un rêve découvrir la sensualité. Nous avons échangé nos avis sur l’oeuvre de Zola jusqu’au terminus.

 

Elle a remis sa veste, nous avons échangé sourires et amabilités avant de partir chacun de notre côté. Un moment de grâce.

 

 

Spécialement pour l’inconnue du Tramway, Jean Guidoni chante «  Tramway, terminus nord ». Ecoutons.

 

 

 

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