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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 09:44

Europe

Sto

Chaque jour, un pays européen annonce une catastrophe. La Grèce depuis longtemps ne compte plus l’ampleur du désastre, le Portugal entre dans une période socialement comparable à celle des années 1950, en Espagne, 27% de citoyens sont au chômage, plus d’un jeune sur deux est sans emploi, les Italiens sont en perdition, Britanniques, Belges, pays scandinaves et de l’Est du continent glissent dans la paupérisation tout comme la France, tandis que l’Allemagne montrée comme l’exemple à suivre détient le pompon des travailleurs pauvres en reléguant une frange de sa population dans la misère. Partout la politique dite « d’ajustement budgétaire », d’austérité ciblée sur les plus humbles, celle qu’on nous vante depuis des années « parce qu’on ne peut pas faire autrement », celle qui fait les choux gras des experts radio-télévisés, relais caniches du Medef, s’avère être un échec total. Les derniers défenseurs de la pensée merkélienne, les commis aux ordres de l’Allemagne solitaire, égoïste, méprisante, arrogante, celle de l’euro-mark, commencent à quitter le navire. Comme les rats.

Dernier en date, l’ancien maoïste portugais et actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Que dit ce spécialiste du retournement de veste ? « Les politiques actuelles ont atteint leurs limites à bien des égards ». Avant lui, le chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard reconnaissait que « le fonds a sous-estimé l’impact des politiques de rigueur sur la croissance ». Même les banquiers s’y mettent à l’instar de l’Institute of global Finance (IFF) qui souhaite un « effacement de la dette grecque », les plans imposés étant « irréalisables ». Et, cerise sur le gâteau, les agences de notations acceptent ce revirement tout comme les marchés financiers craignant sortir perdant de l’opération « ajustement budgétaire ». Le gouvernement des Pays-Bas a tout compris et s’empresse de stopper les mesures d’austérité. Pour le plaisir, deux acidulés : Louis Gallois, celui qui a livré il y a quelques mois à Matignon un rapport économique saignant, avoue « l’addition des politiques d’austérité conduit dans le mur » ; les économistes de l’université de Harvart, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff qui avaient pondu LE rapport affirmant qu’une dette élevée accompagnait nécessairement la récession viennent de reconnaître qu’ils se sont plantés dans leurs calculs. La Commission européenne et les gouvernements prenaient appui sur cette étude pour justifier les plans de réduction à marche forcée de la dette. Non seulement tous les prétendus « responsables » révèlent leur incompétence et devraient avoir des comptes à rendre aux victimes de leur politique. Ils affichent aussi leur stupidité.

Une conclusion s’impose : le gouvernement français doit vite, très vite changer de cap, adopter une politique économique et sociale tournée vers la croissance et le plein emploi, et une réforme fiscale s’attaquant résolument à la grande fortune avec la récupération des sommes colossales volées à la France et cachées dans les paradis fiscaux. Le tout accompagné d’une véritable politique industrielle conquérante et innovatrice. Il n’y a pas d’autre choix.

José Fort

Vie Nouvelle juin 2013

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