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29 février 2016 1 29 /02 /février /2016 13:29

Donc, Barack Obama séjournera vers la fin du mois de mars à Cuba. A la Havane, on attend son secrétaire d’Etat, John Kerry qui assure que lors de la visite présidentielle « tout sera mis sur la table. » Nous avons rappelé le sort des prisonniers politiques aux Etats-Unis (voir mon blog), certains détenus croupissant depuis plusieurs dizaines d’années dans les geôles étasuniennes. Nous avons évoqué les excuses au peuple cubain que devraient logiquement présenter M. Obama après les incalculables tentatives d’assassinat organisées par la CIA contre Fidel Castro. Et Guantanamo ? L’occupation de cette partie du territoire cubain par les Etats-Unis ne mérite-t-elle pas aussi de figurer au menu de la visite de M. Obama ? Rappel.

Guantanamo, territoire volé à Cuba depuis 1903 par les Etats-Unis, se situe dans une baie du sud-est de la Grande Ile.

En 1898, les États-Unis entrent en guerre contre l’Espagne, au nom de « la défense des intérêts" des patriotes cubains. Cuba est alors une colonie espagnole. Les milieux d’affaires américains sont favorables à la guerre, lorgnant sur les juteuses affaires en perspective. A la suite de la victoire des États-Unis, l’Espagne perd ses dernières colonies américaines dont Cuba. L’île obtient une indépendance factice sous la surveillance très rapprochée de son grand voisin. En échange de l’évacuation des troupes qui stationnent sur l’île, les États-Unis obtiennent le droit de louer des terres pour leurs multinationales comme United fruit et installent à Guantanamo une base navale. Cette implantation d’un peu plus de 100 km2 permet aux États-Unis de s’affirmer comme gendarmes dans la région. Avec les attentats du 11 septembre 2001 à New York, elle trouve une nouvelle utilité. Quelques jours après les attaques terroristes, le président Georges W. Bush signe une note qui autorise la CIA à mettre en place des centres de détention hors des Etats-Unis. La base de Guantanamo entre dans ce cadre, une note du ministère US de la Justice indiquant que « la base de Guantanamo étant située en dehors du territoire souverain des Etats-Unis, les cours fédérales n’ont pas compétence pour examiner les requêtes en habeas corpus déposées par des étrangers ennemis. »

Un territoire illégalement occupé et transformé en une prison-centre de tortures. Lors de son séjour à Cuba, M. Obama ne serait-il pas bien inspiré d’annoncer la fermeture du camp de concentration et la restitution de Guantanamo à la République de Cuba ?

José Fort

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