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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 22:57

Adaptez-vous, non de Dieu !

 

(Ma chronique sur Radio web Arts-Mada tous les lundi en direct à 19h, dès demain en podcast)

 

On vous le dit sur tous les tons. « Il faut s’adapter ». Macron le petit, Philippe 1er, le medef, en marche, les sociaux démocrates dits de gauche comme de droite et les républicains ne cessent de vous le dire : il faut réviser, réformer, transformer, harmoniser, ajuster, accommoder. Vous êtes priés de vous adapter afin de prendre en compte la modernisation, la globalisation et les marchés.

 

Dans un autre temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, la formule à la mode se résumait à «  Vive la crise, devenez des gagneurs». Les plus anciens se souviendront d’une célèbre émission de télévision animée par Yves Montand qui résumait bien la campagne lancée par le journal «  Libération » prônant en vrac la fin des idéologies, la futilité de l’Etat-providence, le culte de l’entreprise. Les Français, déjà à l’époque, étaient appelés à sacrifier Etat social et conquêtes syndicales sur l’autel de la rigueur.

 

Sarkozy et Hollande n’ont pas fait autre chose lors des deux derniers calamiteux quinquennats avec un même résultat : augmentation des profits des actionnaires et paupérisation du plus grand nombre. Sur le fond, rien de changé. Avec Macron, le discours se veut plus djeune pour le même objectif avec cette fois un maître mot : adaptation.

 

D’abord adapter son langage à l’anglais car «  France is back », la France est de retour dixit Macron à Davos devant un parterre de patrons de multinationales et de nantis aux anges, certains d’entre eux ayant été reçus royalement (et à nos frais) la veille à Versailles.  Le château désormais est reconverti en maison d’aisance pour les super riches de la planète. Mais au fait on nous invite à nous adapter à quoi ?

 

Adapter les impôts aux intérêts des plus riches.

 

Adapter la santé publique à la loi du marché en transformant les hôpitaux en entreprises visant le profit.

 

Adapter les transports en sacrifiant les lignes dites non lucratives et en revenant à l’autocar.

 

Adapter l’éducation nationale en mettant en place une énième réforme et en rognant sur le nombre de professeurs.

 

Adapter en simplifiant les licenciements  et en réduisant le rôle des prud’hommes.

 

Adapter avec l’extension du travail du dimanche et de nuit.

 

Adapter en liquidant progressivement l’inspection du travail.

 

Adapter en tapant sur les retraités.

 

Adapter en supprimant les départements.

 

S’adapter aimait dire le chanteur québécois Felix Leclerc, « c’est se plier quand il vente ».

 

J’ajoute qu’avec Macron, Philippe et toute la bande les malheurs ne viennent jamais seuls, ils sont comme les lâches, ils chargent en meute pour nous faire entrer dans un autre monde où il est plus facile d’entrer que d’en sortir. Comme au cimetière.

 

José Fort

 

Je viens de citer le chanteur-poète québécois Felix Leclerc. Je vous propose d’écouter « Le p’tit bonheur ». Ca ne date pas d’hier mais un peu de fraicheur en ces moments d’adaptation ne peut pas faire du mal. Ecoutons.

 

Chronique suivie d’un échange avec l’animateur

 

Honduras/Venezuela/ Macron

 

Macron confirme son alignement sur Trump et la grande bourgeoisie vénézuélienne. 
Déjà, au mois d'août, il avait reçu une délégation de l'opposition au gouvernement Maduro. Cette fois, il va plus loin
en demandant de nouvelles sanctions de l'UE contre Caracas. Comme au temps où l'Europe sous pression de Madrid et Paris
s'attaquaient à Cuba. On notera que concernant la fraude, le putsch institutionnel au Honduras avec 40 morts, environ 2000 emprisonnés et le silence de la mission d'observation de l'UE, Macron ne dit pas un mot. Proposition: puisque le président de la République s'intéresse de près à l'Amérique du Sud qu'il reçoive vite une délégation de l'opposition hondurienne, qu'il prenne des sanctions contre United fruit (multinationale US de la banane devenue Chiquita band international) aux commandes de ce pays depuis des décennies.

 

 

Comme chaque lundi voici venu le temps de la remise des prix de l’indécence et de la connerie.

 

 

D’abord le prix de l’indécence :

 

Il est attribué cette semaine à Mme Anne Le Lorier. Cette dame sous-gouverneure de la Banque de France quitte ses fonctions avec une très confortable retraite et profitera de son salaire plein pendant trois ans, soit près de 700.000 euros. L’austérité, ce n’est pas pour tout le monde. Applaudissements.

 

Je ne sais pas pourquoi, mais je pense à l’instant à une scène culte du film les tontons flingueurs, «  Touche pas au grisbi salope ». C’était comment déjà..

 

 

 

Quant au prix de la connerie,

 

Il est attribué cette semaine à Mme Belloubet, ministre de la Justice. Dans un élan de générosité à nous faire exploser de larmes, elle a proposé une «  prime à l’agression » aux surveillants pénitentiaires. Avec Mme Belloubet plus tu ramasses sur la gueule, plus tu gagnes à la fin du mois. Applaudissements.

 

Spécialement pour Mme Belloubet, la chanson  «  Fais moi mal, Johnny par la lumineuse Jeanne Moreau. Ecoutons.

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