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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 19:34

Le bout du tunnel, mais quel bout ?

 

(Ma chronique sur Radio Arts-Mada tous les lundi en direct à 19h)

 

Christophe Castaner, l’ancien du PS reconverti ministre et chef désigné du parti croupion En Marche répète sur les ondes : « Il faut nous laisser du temps, le bout du tunnel est proche. » Et de nous demander de digérer sans rouspéter le braquage des retraites, l’opération largage de 120.000 fonctionnaires, d’accepter moins d’impôts pour les super riches, d’être viré plus facilement de son travail. Avec Macron et sa bande qui commence à « branler dans le manche », comme on dit familièrement, vous aurez la totale si nous leur laissons le temps de boucher définitivement les deux bouts du tunnel.

 

 

Depuis quarante ans, les gouvernants dits de gauche comme de droite servent les deux mêmes formules « laissez-nous du temps » ou «  le bout du tunnel ».  Ca ne vous rappelle pas quelques souvenirs ?

 

Jacques Chirac, en 1973 déjà, voyait « le bout du tunnel » ce qui provoquait une réplique de Georges Séguy, je le cite : « Si Chirac voit le bout du tunnel, c’est qu’il marche à reculons et qu’il confond l’entrée et la sortie. »

 

Et, 1976, alors que le cap du million de chômeurs est franchi, le Premier ministre Raymond Barre affirme, lui aussi, je le cite : « On voit le bout du tunnel ». Quant à Mitterrand, lors de ses vœux de 1985, il assure qu’à « de nombreux signes, on voit notre pays sortir de la crise. » Six ans plus tard, le même souligne « la fin de la crise » tandis que son premier ministre de cohabitation Balladur s’exclame: «  le pire est passé, nous sommes sur la bonne voie ».

 

Vous en voulez encore une louche? Strauss-Kahn, alors ministre de l’Economie : « la reprise est là, elle est solide et profonde. »

Sarkozy en 2012 : « Nous sommes sortis de la crise, la confiance revient, nous sommes en phase de reprise économique. »

François Hollande qui lui succède à l’Elysée, promet « l’inversion de la courbe du chômage » tandis que son ministre de l’Economie,  Pierre Moscovici, claironne : «  Nos efforts ont porté leurs fruits, nous voyons le bout du tunnel. » Ce fameux tunnel qu’aujourd’hui Macron, Philippe et Castaner  affirment apercevoir eux aussi. De quel bout s’agit-il ?

 

José Fort

 

La crise, ça ne date pas d’hier. Tenez, dans les années 1930, Albert Préjean chantait «  La crise est finie ». Ecoutons.

 

 

Chronique suivie d’un échange.

 

Retour de Mélenchon ?

 

M. Mélenchon fait son retour médiatique après un passage à vide. On le disait déprimé. On le savait aussi haineux, insultants.  Après ses gentillesses en direction des communistes, je le cite « pleutres », « le néant et la mort », après son choix en faveur des nationalistes corses contre les insoumis locaux, voici sa dernière saillie sur la gauche, je le cite : « Etouffoir, tue-la-joie, brise-lames ».

 

En l’écoutant, il me vient à l’esprit le parcours de l’autocrate argentin Peron et le portrait que fait de lui Olivier Guez dans son dernier livre « La Disparition de Josef Mengele », un ouvrage que je vous recommande.

« Perón, écrit Guez, pense le monde. L’homme est un centaure mû par des désirs antinomiques et hostiles qui galope dans un nuage de poussière à la recherche du paradis. Le péronisme est un catéchisme simple et populaire qui offre un compromis inédit entre le corps et l’âme, le monastère et le supermarché. À son peuple, Perón promet la position verticale du pendule. » Surprenante ressemblance avec le député de Marseille.

 

 

Une bonne nouvelle, la victoire des Chibanis

 

Chibanis signifie en arabe « vieux » ou « cheveux blancs ». Les Chibanis en France désignent les anciens travailleurs immigrés devenus retraités immigrés.


Les Chibanis, en majorité marocains,  anciens de la SNCF demandaient réparation pour différents préjudices (carrière, retraite, formation, accès aux soins, santé). Après plus de douze ans de procédure, la plupart des ressortissants marocains avaient obtenu gain de cause devant les prud'hommes en septembre 2015. Mais la SNCF avait fait appel de cette décision qui la condamnait à une forte somme de dommages et intérêts.

Ces travailleurs ont été embauchés entre 1970 et 1983 par la SNCF, majoritairement comme contractuels, et n'ont pas bénéficié du « statut » plus avantageux des cheminots, réservé aux ressortissants européens. La SNCF devra payer. Une injustice enfin réparée.

 

 

Images d’une combattante kurde martyrisée

 

Elle s’appelait Barin. Elle avait 23 ans. Elle avait participé aux combats contre Daech notamment pour la libération de Kobane, dans le nord de la Syrie. Elle est tombée dans une embuscade montée par les troupes turques du dictateur Erdogan. Elle a été assassinée. Son corps a été effroyablement mutilé. Puis filmé et montré sur internet. Ce soir, nous pensons à Barin, à sa famille, à ses proches en écoutant Pierre Perret chanter «  La petite Kurde ».

 

 

Remise des prix de l’indécence et de la connerie.

 

Prix de l’indécence à Amazon.

 

Le géant nord-américain de la grande distribution s’apprête à mettre en service une nouvelle méthode de surveillance de ses salariés. Il s’agit de doter chaque employé d’un bracelet qui permettrait de pister au plus près l’activité des salariés ainsi que leur temps de pause. Le bracelet peut vérifier la position des mains. Il peut, par exemple, vibrer si l’employé n’a pas les mains au bon endroit, s’il attrape le mauvais colis ou simplement s’il n’est pas actif. Il permet aussi de surveiller la durée des pauses prises par les employés sur une journée de travail. « C’est le progrès, dit-on du côté du patronat français qui étudie de près cette « nouvelle avancée technologique. »

Applaudissements nourris SVP pour ce progrès de l’humanité.

 

Le prix de la connerie

 

Je l’attribue cette semaine au sous-ministre Julien Denormandie qui, sans sourciller, a déclaré cette semaine à propos des SDF, je le cite : «  Une cinquantaine d’hommes isolés dorment dehors en Ile-de-France.» Pas plus. Le Samu social devrait inviter ce Denormandie à des patrouilles à Paris et dans la banlieue. On savait que plusieurs  membres de ce gouvernement des riches ont des comptes en banque se chiffrant en millions d’euros, on sait définitivement qu’ils vivent sur une autre planète.

Applaudissements pour M. Denormandie.

Et la chanson SDF par Angel Zapico pour le sous-ministre. Ecoutons.

 

 

 

 

 

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