Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 00:06

 

 

 

 

 

Cuba : le combat entre David et Goliath

 

(Dans « La Marseillaise » du week end)

 

 

En ce mois de janvier 2019, Cuba célèbre l’anniversaire de la révolution, la fin de la domination impérialiste nord-américaine et de son fantoche local. Il y a soixante ans, la Grande Ile s’engageait dans la voie de la souveraineté, du développement et du mieux vivre.

 

Après des années d’agressions, des années de dénigrement, après des années de résistance de ce pays d’un peu plus de onze millions d’habitants face à la première puissance économique et militaire mondiale, à Cuba on dispose de peu de richesses irrigant la société de consommation mais on mange à sa faim, on étudie et on se soigne gratuitement, on vit dans une société joyeuse, en sécurité et solidaire.

 

Au fil des années, des Cubains ont préféré quitter leur terre natale croyant trouver ailleurs leurs rêves de toutes les illusions. Qu’il est dur de vivre le rationnement et les nécessaires mesures de défense et de sécurité imposées dans un pays soumis à des agressions allant de la tentative d’assassinats à l’explosion dans un hôtel de la capitale, de l’introduction de la peste porcine a un attentat contre un avion de la Cubana de Aviacion avec à son bord l’équipe nationale d’escrime. 

 

Voici un pays du Tiers monde où l’espérance de vie s’élève à 78 ans, où tous les enfants vont gratuitement à l’école, les étudiants à l’université. Un petit pays par la taille capable de produire des universitaires de talent, des médecins et des chercheurs parmi les meilleurs au monde, des sportifs raflant les médailles d’or, des artistes, des créateurs.

Un pays qui a dû affronter le terrorisme, un blocus toujours en vigueur et même renforcé depuis l’arrivée du sinistre Trump visant à étrangler son économie. Un pays qui chaque jour depuis soixante ans a dû subir des calomnies à la pelle. Exemple récent : la prétendue «attaque sonore » contre l’ambassade des Etats-Unis à La Havane.

 

« Des diplomates nord-américains en poste dans la capitale cubaine sont victimes d’une nouvelle attaque des perfides services cubains », s’égosillait-on à Washington et dans des rédactions parisiennes. Une agression «high-tech » provoquant des douleurs d’ouie, des pertes d’audition, des insomnies, des pertes de connaissances. L’administration US a sauté (monté?) l’affaire. Il fallait condamner une nouvelle fois le gouvernement cubain.

 

Un enregistrement a permis de repérer le son maléfique de l’agresseur. Puis, la bande audio a été confiée à des chercheurs américains et britanniques. Résultat ? L’analyse présentée par la Society for Integrative and Comparative Biology révèle qu’il s’agit du chant du grillon à la queue courte vivant dans les environs de La Havane. Sacré anurogryllus muticus, il n’a même pas eu les honneurs des médias pourtant si prolixes sur « l’affaire » à ses débuts mais a donné l’occasion à Trump de réduire le nombre des diplomates nord-américains, d’annuler des accords passés avec Obama et de renforcer le blocus en pénalisant à coup de gros paquets de dollars les banques, notamment françaises, pour délit de commerce avec Cuba.

 

Pour salir la révolution cubaine, la propagande yankee servilement relayée en Europe évoque les  libertés et les droits de l’homme.

A Cuba, la torture n’a jamais été utilisée. On tranchait les mains des poètes à Santiago du Chili, pas à la Havane. Ce n’est pas à Cuba qu’on réprime actuellement les minorités mais au Chili et en Argentine. Les prisonniers étaient largués en mer depuis des hélicoptères en Argentine, pas à Cuba. Les opposants au gouvernement ne sont pas assassinés dans les rues de La Havane mais au Honduras sous la protection des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ce n’est pas à Cuba mais au Brésil que le nouveau président fasciste organise la chasse aux démocrates dans les universités, annonce la déforestation d’une partie de l’Amazonie, menace les populations indiennes et qualifie de « terroristes » les paysans sans terre en lutte contre les grands propriétaires. Quant aux prisonniers soit disant « politiques », liés et subventionnés par la CIA et ses satellites, ils se comptent en quelques dizaines à Cuba alors que les victimes de la justice raciste yankee croupissent souvent depuis des dizaines d’années dans les prisons nord-américaines. 

 

Cuba, malgré les énormes difficultés économiques, a toujours été solidaire avec les victimes des dictatures, avec les démocrates du continent. Il faut remercier Fidel Castro et ses camarades d’avoir accueilli les réfugiés fuyant les dictatures du Chili et d’Argentine, de Haïti et de Bolivie, d’avoir ouvert les écoles, les centres de santé aux enfants des parias de toute l’Amérique latine et, plus tard, aux enfants contaminés de Tchernobyl. Il faut leur savoir gré d’avoir envoyé dans toute l’Amérique latine les chirurgiens de l’Opération Milagro rendant la vue à des populations entières. Il faut les féliciter d’avoir formé gratuitement des milliers de médecins. 

Dans la mémoire de millions d’hommes et de femmes d’Amérique latine et du Tiers monde, Cuba restera un exemple des temps modernes. Quant à Fidel Castro, il figure au panthéon des héros du XX eme siècle comme son ami et camarade Nelson Mandela qui vouait au leader cubain une amitié « indéfectible ». 

A Cuba, les changements intervenus ces dix dernières années dans les domaines économique et politique, avec la transmission progressive des pouvoirs aux jeunes générations, se prolongent sereinement.

La révolution cubaine évolue à son rythme, prenant en compte les mutations dans la société, les impératifs économiques et le contexte international, le panorama régional ne lui étant pas particulièrement favorable en ce moment.

A cours des dernières semaines, l’élaboration de la nouvelle Constitution a été discutée, amendée, réécrite par plusieurs millions de Cubains lors de dizaines de milliers de réunions publiques. 

« Chaque Cubain pourra librement exprimer des opinions et contribuer à la réalisation de la nouvelle Constitution qui reflètera le présent et l’avenir de la Patrie avec l’oreille collée à la terre », déclarait Miguel Diaz Canel Bermudez, le nouveau président  à l’ouverture de la consultation nationale. C’est fait.

Fidel Castro avait pour habitude de rappeler qu’une révolution doit être continuellement en mouvement au risque sinon de disparaître. Le débat sur la nouvelle Constitution est pleinement entré dans ce cadre. Qui dit mieux dans la région et… ailleurs ?

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0

commentaires