Cette phrase a été prononcée jeudi soir à Tel-Aviv par Robi Danelin, porte parole du "Cercle des parents ». Des parents israéliens qui ont perdu des enfants lors d’attentats au cours des dernières années. En Israël, des voix se font entendre contre la spirale de la violence et de la haine.
Israël et la Palestine viennent de connaître une semaine de folies meurtrières. Trois jeunes colons israéliens et dix jeunes palestiniens assassinés, des blessés, des arrestations pas centaines, des ratonnades, des vengeances.Tous les ingrédients sont réunis pour aller vers de nouveaux affrontements, de nouveaux crimes. Dans ce contexte d’une extrême violence et dont le gouvernement israélien porte l’entière responsabilité, des voix courageuses de la raison et de la paix se font entendre en Israël, à Tel-Aviv en particulier. Celles, par exemple, qui se sont exprimées jeudi soir sur la place faisant face au Théâtre Habima pour protester contre la « vague de haine ». La manifestation, organisée par « La Paix Maintenant », a eu lieu sous la bannière « Manifestation de bon sens, Non à la vengeance, non à l’escalade »
« Les enfants de Talmon et de Sderot, d’Hébron et de Gaza n’oublieront pas cette semaine », a déclaré Yariv Oppenheimer, animateur du mouvement « La Paix Maintenant", ajoutant : « Les enfants sont toujours les premiers à souffrir. » A la fin de la manifestation, un petit groupe de personnes tenait une bannière indiquant « De la souffrance et le deuil naît une prière pour la paix », les membres du "Cercle des Parents – Les familles endeuillées pour la réconciliation et la paix ».
« Nous faisons partie d’un club, et nous avons payé une cotisation très chère pour rentrer" , souligne Rami Elhanan, du Cercle des Parents, qui comprend deux familles israéliennes et palestiniennes ayant perdu des proches dans le conflit. « Nous n’allons pas les laisser utiliser notre douleur pour agrandir ce club », a-t-il souligné. Elhanan a présenté les autres dizaines de militants – celui-ci a perdu une mère, un frère, celui-là un fils. Qui sait comment nous [les familles qui ont perdu des fils cette semaine] nous sentons ? Je pleure avec eux. Ma fille a été tuée il y a 16 ans, et pas une seconde ne passe sans que je ne pense à elle. »
Les manifestations en Israël contre la violence ont pris de ampleur cette semaine. Pas seulement à Tel-Aviv. De nombreux observateurs notent que si une frange toujours majoritaire de l’opinion publique israélienne se range derrière les positions va-t’en guerre du gouvernement, les partisans de la paix gagnent en écoute dans une population traumatisée. Contrairement aux messages de paix venus de Tel-Aviv, Tanir Pardo, le chef du Mossad (les services spéciaux israéliens) a déclaré ce dimanche : « La plus grande menace pour la sécurité d’Israël est le conflit avec les Palestiniens et non pas le programme nucléaire iranien. » Une manière d’annoncer un regain de violence dans le silence complice de la prétendue « communauté » internationale. La sécurité d’Israël, plus que jamais, passe par la création d’un Etat palestinien avec la fin de la colonisation et de l’occupation. Il n’y a pas d’autre voix. C’est cela ou le chaos.
José Fort