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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 08:15

Depuis ce vendredi matin, on écrit et parle beaucoup du la chute du mur de Berlin.

Voici une interview de Egon Krenz réalisée à Berlin en septembre 2009 et publiée dans L"humanité" de novembre de la même année. 

Le dernier président du Conseil d’Etat de la République démocratique allemande (RDA) évoque la chute du mur, le rôle de Gorbatchev, ses relations avec Kohl, ses propres erreurs, le socialisme. 

 

Egon Krenz vit avec sa famille près de Rostock. Notre rendez-vous a eu lieu à Berlin dans un endroit discret. Il doit prendre des précautions, n’étant pas à l’abri d’une provocation. La presse de droite allemande le salit, l’insulte. Or, il n’a jamais commis le moindre crime et a tout fait pour que les événements de 1989 puissent  se dérouler sans la moindre violence. Egon Krenz est un homme chaleureux, courageux, fidèle à ses engagements. L’autre jour à Berlin, il est descendu de sa voiture. En face, dans l’immeuble en construction, trois maçons l’ont reconnu. « Egon, droit toujours », lui ont-ils lancé. Ses yeux ont brillé un instant. Et nous avons parlé…    

JF. Vous avez été emprisonné pendant plusieurs années. Comment allez-vous ?

 

EK. J’ai la chance d’avoir une famille intacte et des amis fidèles. Les vrais, ceux qui gardent la tête haute. J’ai l’espoir que mes petits enfants réussiront ce nous avons tenté de construire. En 1989, ce n’est pas l’idée socialiste qui a été enterrée mais plutôt un certain modèle de socialisme. Je suis optimiste. Je ne crois pas que le capitalisme soit le dernier mot de l’histoire. Vous n’avez pas devant vous un personnage écroulé dans un petit coin d’Allemagne mais un homme  debout.

JF. D’autres se sont écroulés ?

EK. Oui, malheureusement. La dureté de notre défaite et le triomphe de l’anticommunisme ont eu des retombées redoutables. Certains se sont retirés. D’autres ont déserté.

JF. Qui par exemple ?

EK…….

(Il me regarde fixement. Son regard lumineux soudain s’assombrit. Il garde le silence)

JF. Des membres du Bureau politique du parti socialiste unifié  (SED), par exemple ?

EK. Notamment. Pour revenir à votre première question, ces années de prison ont été surtout dures pour ma famille car les attaques visaient mon honneur personnel. Je savais qu’on ne m’offrirait pas des fleurs. Pour une raison simple : dès son élaboration, la loi fondamentale de la RFA stipulait que les territoires allemands situés hors RFA devaient être récupérés, tous ceux  y exerçant une fonction responsable étant considérés comme des criminels, des malfaiteurs. Je savais cela depuis longtemps. J’étais prêt à subir la prison. Mais je refusais et refuse toujours les accusations qui ont été portées contre moi. L’histoire me libérera. Mon sort personnel importe peu. En revanche, le calvaire vécu par de nombreux citoyens de la RDA relève de l’inadmissible.  Je pense à tous ceux qui ont perdu leur travail alors qu’il n’y avait pas de chômage en RDA. Je pense aux intellectuels de la RDA décapités. Je pense à tous ceux qui ont été marginalisés. Un exemple parmi tant d’autres, celui de l’hôpital de la Charité à Berlin : la plupart des médecins, des spécialistes reconnus mondialement, ont été licenciés. La division de l’Allemagne n’était pas chose naturelle. Elle était contraire à notre histoire. Mais avez-vous remarqué que les dirigeants de la RFA ont tout mis en œuvre pour éviter la prison aux nazis. Moi, j’ai scrupuleusement respecté les lois de la RDA. Je n’ai commis aucun crime.

JF. Comment  avez-vous  vécu les derniers jours de la RDA ?

EK. Je ne suis pas de la génération de ceux qui venaient des camps de concentration, de la guerre, de la Résistance, de Moscou.  Au bureau politique du SED, j’étais le plus jeune. Je suis un enfant de la RDA. Tous les autres avaient survécu au nazisme. J’ai exercé de nombreuses fonctions : de représentant des élèves dans mon collège jusqu’à la présidence du Conseil d’Etat. Avec la disparition de la RDA, c’est une bonne partie de ma vie que j’ai enterrée.

JF. Aviez-vous passé des accords avec le chancelier Kohl ?

EK. Nous avions décidé d’ouvrir plusieurs points de passage. La date avait été fixée par mon gouvernement au 10 novembre 1989. Or, la veille, un membre du bureau politique, Schabowski, a annoncé publiquement non pas l’ouverture de passages mais la « destruction du mur ». Nous nous étions mis d’accord avec Kohl pour l’ouverture en « douceur » des frontières. Il ne s’agissait pas à ce moment là de la fin de la RDA, de la fin du pacte de Varsovie et de Berlin comme territoire au statut particulier. Il s’agissait d’ouvrir les frontières.

JF. Avez-vous pensé, un moment, faire utilisation de la force ?

EK. Je peux jurer que nous n’avons jamais envisagé une telle décision. Je savais qu’un seul mort aurait eu des conséquences tragiques. L’utilisation de la force, et nous en avions les moyens, aurait conduit à la catastrophe. Nous avons refusé de tirer sur le peuple.

JF. Dans un de vos ouvrages vous vous élevez contre la réécriture de l’histoire.

EK. Tant de choses ont été écrites… Il faut en revenir à l’essentiel : sans Hitler, le nazisme,  la Seconde guerre mondiale et la réforme monétaire de 1948, l’histoire de l’Allemagne aurait pu s’écrire autrement. Le malheur du peuple allemand, c’est le fascisme.

JF. Pensez-vous à vos propres responsabilités ?

(Il observe un instant de silence puis s’approche de la table. Visiblement, il est ému)

EK. J’y pense constamment.  Je pense au fossé entre la direction et la base, au déficit de confiance entre le parti et la population. Le manque de démocratie, de débat, la différence entre la réalité et la propagande. Les plus anciens refusaient le débat direct. Une terrible erreur. Il fallait combattre l’adversaire  sur le plan des idées. Il fallait accepter la confrontation idéologique. Nous ne l’avons pas fait. Nous rencontrions de gros problèmes économiques et faisions comme si tout allait bien. Pour les citoyens de la RDA, les acquis sociaux étaient chose normale. Il fallait dire la vérité, montrer les difficultés, parler franchement. Nous n’avons pas su ou pas voulu ouvrir la société.

JF. Vous n’évoquez pas l’environnement international, la guerre froide, le rôle de l’Union soviétique et de Gortbachev.

EK. J’y viens. Je l’avoue, j’ai été naïf. J’avais une grande confiance en Gorbatchev, une grande confiance dans la perestroïka comme tentative de renouvellement du socialisme. J’ai rencontré Gorbatchev le 1er novembre 1989 à Moscou. Quatre heures d’entretien. Je lui ai dit : « Que comptez vous faire de votre enfant » ? Il me regarde étonné et me répond : « Votre enfant ? Qu’entendez-vous par là »? J’ai poursuivi : « Que comptez-vous faire de la RDA ? » Il m’a dit : «Egon, l’unification n’est pas à l’ordre du jour ». Et il a ajouté : « Tu dois te méfier de Kohl ». Au même moment, Gorbatchev envoyait plusieurs émissaires à Bonn. Gorbatchev a joué un double jeu. Il nous a poignardés dans le dos.

JF. Egon Krenz, le Gorbatchev allemand, disait-on à l’époque.

EK. En 1989, je l’aurais  accepté comme un compliment car l’interprétant comme reconnaissant mon action visant à améliorer, à moderniser, à démocratiser le socialisme. Pas à l’abattre. Aujourd’hui, si certains me collaient cette étiquette j’aurais honte.

JF.  Vos relations avec Helmut Kohl ?

EK. Le premier entretien date des obsèques de Konstantin Thernenko  à Moscou. J’accompagnais Erich Honecker et Kohl avait demandé à nous rencontrer. Les Soviétiques étaient opposés  à cette rencontre et me l’ont fait savoir avec insistance. Erich Honecker s’est aligné. Mais comme le rendez-vous était déjà pris à notre résidence, Erich m’a dit en consultant sa montre : « Dis à Kohl que nous ne pouvons pas à l’heure indiquée. Tu prétexteras un entretien avec Gorbatchev à la même heure. Or, Erich Honecker n’avait pas mis sa montre à l’heure de Moscou. Nous avons vu arriver Kohl. Il s’est installé et nous a dit : « Enfin, une rencontre en famille ». Nous avons longuement parlé puis nous avons rédigé un court texte mettant  l’accent sur le respect des frontières. Mon dernier contact a eu lieu le 11 novembre 1989. Kohl m’a téléphoné, a évoqué l’ouverture pacifique des frontières et m’a remercié.

JF.  Vingt après la fin de la RDA, le socialisme selon vous est-il mort ?

EK. L’idée  socialiste, les valeurs socialistes vivent et vivront. Je reste persuadé que l’avenir sera le socialisme ou la barbarie. Le système ancien est définitivement mort. Je considère que j’ai failli. A d’autres de construire le socialisme moderne et démocratique. Un nouveau socialisme.

Entretien réalisé par José Fort

 

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 15:59

Nelson Mandela fête aujourd'hui (18 juillet 2011) ses 93 ans. L'occasion de republier l'interview qu'il nous avait accordée en 1991.

Hôte de la France, et plus précisément de son ministère des affaires étrangères, le vice-président du Congrès national africain (ANC) a reçu hier les journalistes de « l’Humanité » dans une de ses possessions « diplomatiques » du gouvernement français en région parisienne, le château de la Celle-Saint-Cloud. Aucune solennité cependant. Ni mythe ni symbole, c’est l’hôte, l’homme tranquille à la taille imposante, préservée, dont la main large et forte rappelle une jeunesse tumultueuse sur les rings de boxe pour amateurs condamnés à devoir prouver toujours plus qui pose la première question : « Où voulez-vous que je m’assoie ? » Une question en appelant toujours une autre, et chacun d’entre nous ayant participé d’une manière ou d’une autre au combat pour la libération de Nelson Mandela ainsi qu’aux campagnes de solidarité avec le peuple sud-africain, nous ne pouvons que demander, plutôt émus :

José Fort et Claude Kroës. Pouvons nous vous appeler camarade ?

NELSON MANDELA. Oui, tout à fait. Vous savez, je suis le camarade de Georges Marchais.

J. F. et C. K. Alors, la première vraie question. Il y a seize mois, vous étiez enfin libéré après plus d’un quart de siècle de prison. Quel regard portiez-vous sur ce que vous avez découvert au moment de votre libération ? Et quel regard portez-vous aujourd’hui sur le monde ?

N. M. Ce n’est pas facile à dire. Il n’est pas très facile pour moi de dire quel était mon regard il y a un an et demi. Il y a toujours un risque de spéculation dans ce genre de déclaration. Mais ce qui m’a frappé, c’est l’amélioration des rapports entre l’Est et l’Ouest, l’amélioration des rapports entre l’Union soviétique et les États-Unis d’Amérique, les pourparlers et les traités sur le désarmement et sur la réduction des armes nucléaires. À mon avis, le premier ministre britannique, Mme Margaret Thatcher, a joué un rôle significatif dans le rapprochement entre Gorbatchev et Reagan pour favoriser les discussions sur la paix mondiale. Ce fut mon impression dominante. Et deuxièmement, il y a le problème de la lutte anti-apartheid dans le monde entier. En particulier en Grande-Bretagne, en Europe, en Asie, aux États-Unis, au Canada et en Amérique du Sud. La voix des forces de libération et de progrès vers la démocratie et vers la suppression de la tyrannie s’est très fortement fait entendre. Je suis heureux de constater que les forces de paix sont si fortes, que la tendance en faveur d’une réduction des tensions dans le monde s’exprime toujours avec la même puissance et, bien sûr, que le mouvement anti-apartheid pèse toujours du même poids dans le monde entier.

J. F. et C. K. Camarade Mandela, croyez-vous que les réformes annoncées dans votre pays conduiront à l’élimination de l’apartheid ? Et pensez-vous que le poids de l’opinion publique internationale, qui s’est fortement exprimée pour exiger votre libération, puisse encore avoir un rôle décisif, alors que vous, démocrates sud-africains, êtes entrés dans une phase de négociation ?

N. M. Les réformes annoncées par le gouvernement sud-africain sont très encourageantes. Certains progrès ont été enregistrés dans le sens du démantèlement de l’apartheid et le chemin qui mène vers une Afrique du Sud unie et démocratique est en voie de construction. Mais nous sommes encore très loin de la satisfaction des revendications que nous avons avancées, parce que le contenu principal des réformes voulues, c’est la possibilité pour le peuple sudafricain de s’exprimer par le vote.

J. F. et C. K. Vous voulez dire « one man, one vote » ?

N. M. Oui, bien sûr, et dans la situation actuelle, moi, je ne peux toujours pas voter. Ça, c’est l’élément essentiel. Mais, indépendamment de ce qu’a annoncé le gouvernement sud-africain, nous sommes encore loin d’une situation où la majorité du peuple sud-africain pourrait se déterminer lui-même sur son avenir. C’est la raison pour laquelle nous demandons le maintien des sanctions par la communauté internationale et c’est la raison pour laquelle nous regrettons la décision prise en décembre 1990 par la Communauté européenne. (…)

J. F. et C. K. A propos de cette décision de lever les sanction, vous avez rencontré mardi Jacques Delors, à Bruxelles. Quelle appréciation portez-vous sur votre conversation avec le président de la Commission européenne et avez-vous le sentiment d’avoir été entendu ?

N.M. Mr Delors est un homme qui soutient la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud et je souhaite pouvoir croire, surtout après notre rencontre d’hier, qu’il acceptera de faire connaître aux chefs d’Etats de la CEE les positions de l’ANC. Mais nous discutons d’un problème qui sera soumis aux chefs d’Etat, et il ne serait pas opportun que j’entre dans les détails sur cette question.

J. F. et C. K. Les images montrant les affrontements entre Noirs marquent beaucoup la population française. Est-ce qu’il est possible d’arrêter ces massacres ? Quel avenir pour l’Afrique du Sud ? Etes-vous prêt à gouverner avec les Blancs et dans quel cadre législatif ? Pouvez-vous nous dire quelques mots du Congrès de l’ANC, prévu à Durban, au début du mois prochain ?

N. M. D’abord au sujet de la violence : elle a été présentée comme un affrontement entre noirs. Or, ce n’est là qu’un élément de cette violence. Il y a d’autres éléments qui incitent à la violence. Il y a actuellement des escadrons de la mort, organisés par le gouvernement sud-africain, qui font beaucoup plus de mal à des victimes innocentes que la violences entre Noirs. Et puis il y a aussi la connivence du gouvernement dans cette violence. Si le gouvernement utilisait la capacité qu’il a de mettre un terme à la violence et de maintenir l’ordre, il pourrait le faire le plus aisément du monde. C’est la raison pour laquelle nous l’avons menacé de ne pas poursuivre les pourparlers sur la Constitution future, aussi longtemps qu’il n’aura pas mis un terme à cette violence. Mais nous sommes optimistes quant au fait que nous réussirons à contraindre le gouvernement à arrêter la violence. Celle-ci ne continue que parce que le gouvernement le souhaite.

J. F. et C. K. Et le devenir de l’ANC, dans ce contexte changeant et difficile ?

N. M. En ce qui concerne le congrès de l’ANC en juillet, nous sommes très optimistes. Les mass média, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Afrique du Sud, ont essayé de faire croire à l’existence de factions. C’est parfaitement mensonger. C’est la même propagande que celle qui a eu cours par le passé, avant la première conférence consultative légale de l’ANC de décembre dernier. Bien sûr, il y a des divergences qui s’expriment sur tous les sujets, divergneces qui existent aussi dans d’autres congrès, dans d’autres organisations, ailleurs. Mais les décisions que nous avons prises ont été unanimes et saines.

J. F. et C. K. Etes-vous prêt à gouverner avec les Blancs et dans quel cadre législatif ?

N. M. Notre politique est favorable à une Afrique du Sud non raciste, véritablement démocratique et, à cet égard, le mérite personnel sera pour nous le seul critère pertinent. Ce qui signifie que nous sommes prêts à travailler avec tous les groupes nationaux, avec les Noirs et avec les Blancs. Et malgré les problèmes que nous rencontrons, les choses avancent très bien.

J. F. et C. K. Vous avez rencontré François Mitterrand et le premier ministre Édith Cresson. Avez-vous maintenant un message à faire passer au peuple français ?

N. M. Eh bien, notre message est très simple : nous demandons au peuple français de continuer à soutenir la lutte anti-apartheid parce que notre lutte repose sur les principes démocratiques que sont l’égalité, la liberté et la fraternité humaines. Et ces valeurs ont été répandues en Europe par les philosophes français, Voltaire, Montesquieu et d’autres… Et nous espérons donc que le peuple français continuera à soutenir notre lutte.

Propos recueillis par José Fort et Claude Kroës

 

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 09:44

Résumons-nous sur les récentes prises de position du parti socialiste français qui pourrait, si son candidat arrivait aux commandes de l’Etat, devenir orientations gouvernementales.

En politique intérieure, pas question de revenir sur les retraites, de simples aménagements étant annoncés ; sur la dette, des efforts seront demandés à tous, un peu plus pour les plus riches, pas plus qu’un peu plus. En politique européenne, à l’image du groupe socialiste à Bruxelles, aucune modification n’est prévue, le comble de l’hypocrisie étant atteint lorsqu’un ténor PS affirme « député grec je vote le plan d’austérité, député français je suis prêt des indignés grecs. » Quant à la nomination de Mme Lagarde à la direction du FMI en remplacement de DSK, le PS a exprimé son accord.

En matière de politique internationale, les députés socialistes à l’exception de Henri Emmanuelli votent  en faveur de la poursuite des bombardements sur la Libye, demandent d’accélérer le retrait des troupes françaises en Afghanistan dont la présence  dans ce pays avait été décidé par le gouvernement Jospin, ne trouve rien à critiquer dans l’opération française en Côte d’Ivoire. Bref, en politique intérieure comme en politique internationale, aucune rupture n’est affichée avec la politique de Nicolas Sarkozy et du Medef.

Une chose est certaine : si le rapport des forces à gauche n’évolue pas en faveur du Front de gauche, la politique que subiront les Français sera similaire, à quelques nuances près,  à celle que Nicolas Sarkozy applique en plein accord avec la majorité socialiste au parlement européen.

 

José Fort

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 11:28

 

 

A paraître dans le prochain numéro de « Vie Nouvelle »

 

 

Douze mois marqués par des mouvements sociaux et des bouleversements dans le monde. Pour sortir des dictatures et des politiques néo libérales, des alternatives sont à construire. Le mouvement syndical peut y apporter sa pierre.

Texte

Qui aurait pu prévoir l’avalanche d’événements survenus depuis septembre dernier? A peine les congés d’été terminés, des millions de Français défilent à répétition  – une première dans le mouvement social - pour manifester leur opposition à la très réactionnaire réforme des retraites ; à peine la nouvelle année entamée, des soulèvements populaires explosent en Tunisie, en Egypte, en Libye. A peine Ben Ali et Moubarak dégagés, des mouvements se développent au Maroc, en Jordanie, en Syrie et aussi au Burkina Faso, récemment au Sénégal. A peine l’hiver sur le déclin, les places de plusieurs villes d’Europe se remplissent de jeunes « indignés » par la politique européenne d’étranglement des peuples et de largesses répétées aux banque et aux plus fortunés. Qui aurait pu prévoir jusqu’à la déchéance du patron du Fonds monétaire international (FMI) dont les présumés errements ont ouvert d’innombrables dossiers de viols, de machisme, d’abus de pouvoir ?

L’indignation a ses limites.  En Tunisie et en Egypte, la mobilisation particulièrement de la jeunesse souvent présentée à tort comme des « révolutions » reste cantonnée sous la pression des Etats-Unis et des pays occidentaux  dans les limites du néo-libéralisme. Dans ces deux pays comme dans d’autres, il y a des limites à ne pas franchir.

En Europe, sous des formes différentes, le processus est le même. Des centaines de milliers de Grecs, d’Espagnols, de Portugais peuvent s’indigner en masse. L’Europe à la Merkel et à la Sarkozy n’envoie pas les chars pour mâter la populace mais passe outre la protestation. En Grèce, par exemple, tout doit être privatisé, y compris les plages, les salaires et les retraites étant amputés de plus de 30% tandis que les fortunes grecques prennent en toute impunité le chemin des paradis fiscaux et celui des banques allemandes et françaises. Le temps de l’indignation semble dépassé laissant la place à la révolte. Pour quelle issue ?

Dans le Maghreb et en Afrique, la plupart des nouveaux responsables sont d’anciens courtisans des dictateurs destitués. En Europe, les politiques des gouvernements de droite comme celles de la sociale démocratie sont identiques comme le confirment les décisions prises à Athènes, à Madrid et à Lisbonne. Alors quoi ?

L’indignation et la révolte ne suffisent pas. Pour se libérer de l’oppression comme pour sortir du néo libéralisme, des alternatives doivent êtres construites prenant appui sur une orientation première : les richesses produites en Europe et dans le monde doivent être partagées.  Dans le cadre de la recherche de politiques sociales nouvelles, le mouvement syndical a toute sa place pour faire entendre la voix des salariés et des retraités.

José Fort.

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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 05:34

 

 

Pour Vie Nouvelle

 

On la disait passée de mode alors que pendant des siècles la châtaigne a donné du pain aux Corses. Riches en qualités nutritionnelles, elle devrait prendre un nouveau départ.

 

Pour palier la croissance démographique, les républiques de Pise et Gênes favorisèrent au XVe, XVIe et XVIIe siècle la plantation des châtaigneraies en Corse colonisée. Au début du siècle dernier et alors que 3000 tonnes de châtaignes étaient récoltées chaque année, l’hémorragie humaine avec la guerre de 1914-1918 et la recherche d’une vie meilleure vers le continent et d’autres contrées ont stoppé l’exploitation intensive des châtaigneraies. Or, la valeur de ce fruit est telle que lors du rattachement de la Corse à la France, en 1769, le Conseil du Roi crut bon d’interdire par décret – vite abandonné – toute nouvelle plantation de cet arbre « immoral qui constitue l’aliment de la paresse car son fruit supplée à tout : on le ramasse, on le sèche, on le broie et on en fait son pain, leurs chevaux même en sont nourris et la terre est toute négligée… » Déjà, la scandaleuse légende du Corse paresseux s’étalait royalement.

A l’heure où le monde s’interroge sur les retombées redoutables de la crise alimentaire, la châtaigne peut prendre sa revanche. On l’a méprisée et marginalisée, elle se présente aujourd’hui comme un produit d’avenir dont de nombreux pays aimeraient bien disposer. Ses qualités nutritionnelles sont considérables avec 81% de glucides, des lipides, du potassium, du magnésium, du calcium etc.… et peut remplacer la farine de blé dans la composition de nombreux produits comme le pain, les pâtes, les gâteaux.

On estime à 250 le nombre de producteurs de châtaignes en Corse. La récolte annuelle s’élève actuellement à 1200 tonnes dont 85% sont transformées en farine. Près de 4000 hectares de terres à châtaigner sont exploitées, 20.000  restent en friche.  La Chambre d’Agriculture a fait plusieurs essais pour mieux diversifier la production, pour satisfaire, par exemple, les amateurs de marrons glacés mais les résultats restent maigres. Or, le moment n’est-il pas venu de penser le développement des châtaignerais ? 20.000 hectares ne sont-ils pas disponibles ? Des jeunes agriculteurs corses sont prêts à relever les manches. Il suffirait de les accompagner dans une reconquête bien éloignée il est vrai du tout tourisme.

A la Chambre d’Agriculture, le débat est lancé à partir d’un constat : la commercialisation de la farine de châtaigne est  centrée seulement sur la Corse. Le moment est venu de s’ouvrir sur l’Europe et le monde. La volonté politique existera-t-elle ?

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 16:00

Un article à paraître dans le prochain numéro de l’Humanité Dimanche

« Vous sauvez les banques, vous volez les pauvres ». Angel, 25 ans, ingénieur au chômage, affiche toujours sa pancarte au milieu de la Puerta del Sol, place emblématique de Madrid, au lendemain du scrutin municipal et régional accouchant d’une déroute du Parti socialiste de José Luis Zapatero et d’une victoire en demie teinte du très droitier Parti populaire. Dimanche dernier, Angel a préféré rester près de sa tente dressée au milieu de dizaines d’autres et ne pas aller voter car «  les deux grandes formations politiques offrent le même choix, un programme de soumission économique. » Dans soixante autres villes d’Espagne, ont eu lieu la même démonstration prenant appui sur les mêmes revendications.

Une révolte sociale inédite se déroule en Espagne. Comme en Tunisie et en Egypte, les jeunes sont à l’origine du mouvement, les réseaux sociaux et internet jouant le rôle moteur d’information, d’organisation, de mobilisation. Autour du campement, le sérieux de l’organisation étonne les plus âgés notamment les retraités venus demander timidement comment ils pourraient se joindre au mouvement. D’un côté de la Puerta del Sol, les portes paroles – la plupart étudiant en communication - préparent un communiqué. De l’autre Pedro, 30 ans, informaticien sans travail, se charge de la propreté. « Ici, canettes et bouteilles sont interdites », dit-il préparant son équipe à une nouvelle « opération balayage». Sonia, 26 ans, infirmière, assure avec Joaquim, 28 ans, médecin, le suivi des petits bobos. Quant au très musclé José, dit Pepe, avec sa bande de joyeux drilles, il s’assure que des provocateurs ne viennent pas faciliter une possible intervention de la police. Les Espagnols indisciplinés, n’est-ce pas un cliché à ranger au rayon du passé ?

Le mouvement « Democratia Real, Ya » (Démocratie réelle, maintenant) a surgi le 15 mai comme une explosion de colère d’une jeunesse étranglée par la crise. 45% des chômeurs ont moins de 25 ans, les plans d’austérité décrétés par la Commission européenne et le FMI appliqués à la lettre par les socialistes au pouvoir jettent à la rue les plus démunis, particulièrement les jeunes. Le sentiment de ras-le-bol a gagné une frange majoritaire du peuple de gauche comme en témoigne la forte abstention, dimanche dernier, du traditionnel électorat socialiste.

Le manifeste du mouvement du « 15-M », sans leader affiché, s’intitule : « Je suis indigné ». Les auteurs se revendiquent de Stéphane Hessel. Que réclament-t-ils ? La fin de la corruption et de la collusion entre pouvoir économique et politique, le droit au travail, à un logement digne, un système démocratique plus participatif, le rejet du bipartisme, l’éclosion d’un véritable pluralisme. Ils condamnent la globalisation et la complicité des politiques face aux marchés financiers. Sans le dire, c’est le capitalisme qu’ils ont en ligne de mire.

 Il aura fallu un peu plus de trente ans pour que la nouvelle génération espagnole  donne le signal du changement nécessaire. Après la mort de Franco, l’accord pour une « transition démocratique », évita, selon ses partisans,  une guerre civile, pour ses détracteurs il permit de blanchir la dictature. Pendant plus de trente ans, la génération sortant du fascisme se réfugia dans le silence. On parlait peu des crimes commis par le franquisme, on évoquait du bout des lèvres les fosses communes, l’exil et la peur. Le peuple de gauche se réfugiait massivement dans le vote socialiste croyant ainsi se prémunir d’un retour du franquiste. Dans le même temps, la droite menait une opération maquillage dite « démocratique » fondant au moindre rayon de soleil. Une élection une fois à gauche, une autre à droite pendant plus de trente ans pour une même gestion à quelques nuances près. La nouvelle génération espagnole refuse cette politique, affirme que « sans passé, il n’y a pas d’avenir », souhaite vivre dans une véritable démocratie, demande le droit à la parole.

Plusieurs vieux responsables politiques et chroniqueurs patentés, complètement dépassés par l’ampleur de l’événement, assurent que le mouvement est manipulé en sous-main par les cocos-écolos de la Gauche Unie, d’autres allant jusqu’à y voir la main de l’ETA. Ils sont totalement à côté de la plaque ne comprenant pas où feignant de ne pas comprendre l’exaspération d’une partie considérable de la population dynamisée par une jeunesse débarrassée d’une peur diffuse entretenue encore chez leurs parents.

L’Espagne bouge, enfin. Les vieux caciques socialistes et de la droite  n’ont plus le monopole de la vie de la cité.

José Fort

josefort@hotmail.fr

 

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 17:27

 

 

Un article à paraître dans le prochain numéro de « Vie Nouvelle »

 

Ben Laden éliminé,  la Libye bombardée, Marrakech endeuillée, la Syrie martyrisée, la Côte d’Ivoire ramenée à l’ordre colonialiste, le Portugal garroté par le FMI et l’Union européenne. En quelques semaines, le monde a connu des bouleversements considérables. Pour aller vers où ?

 

Tout va très vite. Personne n’aurait parié, il y a peu encore, le moindre centime d’euro sur les changements en cours dans les pays arabes. Pas le moindre kopeck non plus sur la mort de Ben Laden, sur les départs forcés de dictateurs, sur les mouvements de populations en faveur de la liberté et la démocratie. En matière de politique internationale, il est difficile de prévoir les changements qui pourtant travaillent en profondeur les sociétés dans leur diversité. Les souffrances et les mécontentements sont souvent connus. Pas le moment où la colère va éclater.

Ce n’est pas dans ces colonnes que l’on regrettera la mort du chef terroriste, créature nord-américaine, le tristement célèbre Ben Laden, la lente fin du dictateur Kadhafi, la disparition de la scène politique de personnages peu recommandables. Pourtant, il n’est pas interdit de s’interroger sur les conditions d’un assassinat, sur les méthodes employées comme les bombardements et autres expéditions blindées.

Dans tous les cas, les pays occidentaux dits du Nord sont impliqués dans des opérations militaires plus ou moins tordues alimentant la colère de centaines de millions  d’hommes et de femmes des pays dits du Sud. A force de croire que NOTRE démocratie constitue un MODELE pour tous, à force de vouloir régenter le monde avec en perspective le pillage des ressources des pays émergeants, l’Occident creuse sa propre tombe.  

 Un fait devient incontournable : la « communauté » internationale, contrairement à ce que l’on nous claironne sur tous les tons, n’existe pas. Les puissances les plus riches de la planète décident des affaires du monde. L’ONU est reléguée au rang d’appendice, les organisations régionales font de la figuration. Le pouvoir, le vrai pouvoir, celui du fric et des armes reste toujours cantonné à Washington et dans quelques capitales européennes. C’est là que l’on décide de tout.

Exemples ? Ces mêmes capitales, avec retard et stupidité, ont exprimé une sympathie hypocrite aux mouvements populaires tunisiens et égyptiens. Dans le même temps, les Etats-Unis restent à la manœuvre avec l’armée égyptienne et les proches de l’ancien pouvoir. En Tunisie, les policiers de Ben Ali de retour (sont-ils jamais partis ?) s’en donnent à cœur joie lors des récentes manifestations durement réprimées sans entraîner une seule protestation du côté de Paris  tandis qu’en Côte d’Ivoire, les blindés français ont ouvert la voie à l’installation de M. Ouattara à la tête de l’Etat. Quant à l’opération US pour éliminer Ben Laden, elle a eu lieu au nez et à la barbe des autorités civiles d’Islamabad, certainement pas des services secrets pakistanais.

Ces interventions dans les affaires de pays tiers au nom de la « liberté » et de la promotion « démocratique » provoquent en certains endroits des manifestations de joie compréhensibles surtout lorsqu’on vit encore sous le choc de l’attentat  contre les tours jumelles de New York. Mais nous savons moins qu’en Afrique, en Asie et ailleurs dans le monde, elles aiguisent des haines qui, un jour ou l’autre, pourraient exploser en violences incontrôlables.

José Fort

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 18:10

Un article de José Fort publié dans le hors-série de « l’Humanité » de mai 2011.

La formation du gouvernement de Pierre Mauroy en juin 1981 comprenant des ministres communistes provoque  un vif mécontentement du côté de Washington et de Londres. Le président français rassure vite Ronald Reagan et Margaret Thatcher en expulsant plusieurs dizaines de diplomates soviétiques en poste à Paris accusés d’espionnage et en déclarant au Bundestag : « Le pacifisme est à l’Ouest, les missiles sont à l’Est. »

En 1981, les Etats-Unis sont encore sous le coup de l’humiliation au Vietnam vainqueur d’une longue et douloureuse  guerre de libération. Les deux dernières dictatures en Europe (Franco en Espagne et Salazar au Portugal) ont passé la main depuis plusieurs années. En Afrique, de nouveaux pays conquièrent leur indépendance comme l’Angola et le Mozambique, l’Amérique centrale et du Sud se débarrassent progressivement des régimes tortionnaires. Dans le monde commencent à souffler les premiers vents de la liberté au prix de guerres comme au Salvador et au Nicaragua. Mais 1981, c’est aussi et surtout les tenants du libéralisme qui ont le vent en poupe.

Reagan et Thatcher se présentent comme les champions de l’offensive néolibérale avec un programme simple : moins d’impôt, réduction des dépenses publiques, démantèlement des acquis sociaux. Avec un discours commun : l’Etat ne doit plus intervenir dans l’économie. La réalité mérite la nuance. Reagan dépense sans compter les deniers publics pour l’industrie de l’armement en accroissant les déficits publics et la dette. Thatcher fait de même. Et tandis que Reagan s’attaque aux forces progressistes nord-américaines tout en multipliant les ingérences à l’étranger, Thatcher lâche ses chiens contre le mouvement syndical britannique et laisse crever au fond de leurs prisons les militants irlandais, Bobby Sands et ses compagnons.

L’orientation voulue par Ronald Reagan se résume à la confrontation directe avec l’URSS. Une stratégie (la doctrine Reagan) vise à substituer à « l’endiguement  du communisme » une guerre totale dite de « basse intensité ». Pour Reagan et la plupart des chefs du monde occidental, il ne faut pas seulement « contrer » l’URSS, il faut l’abattre, la détruire économiquement et moralement et l’affronter partout où elle se manifeste. Pour mener à bien cette offensive, tous les coups sont permis. Soutien à des régimes dictatoriaux, opérations spéciale secrètes avec comme cibles principales : le Nicaragua, l’Afghanistan, le Laos, le Cambodge, la Grenade, l’Iran, la Libye et Cuba. Les dollars et les armes coulent à flot pour  la contra nicaraguayenne, les moudjahiddin afghans ou encore les anticastristes cubains de Miami.

Reagan n’y va pas quatre chemins. Pour lui, il s’agit d’une véritable « croisade » contre « l’empire du mal ». Cette « guerre » bénéficie de la glaciation du système soviétique, son absence de force propulsive. Elle sera aussi idéologique. La Pologne joue un rôle essentiel dans les prémisses de l’écroulement de l’URSS et des pays du bloc de l’Est. En 1978,  le cardinal polonais Karol Wojtyla est élu 262 è pape sous le nom de Jean-Paul II. Premier pape non italien depuis Adrien VI, il va mener une intense activité sur la scène internationale contre le communisme. Et c’est toujours en Pologne que Lech Walesa fonde le syndicat Solidarnosc soutenu par les Occidentaux qui sera le déclencheur  de la tornade qui emportera plusieurs années après les régimes de l’Est européen.

Le développement de la situation dans un autre pays va jouer un rôle important dans la nouvelle partition qui s’écrit dans le monde : l’Afghanistan. En 1978, les communistes prennent le pouvoir à Kaboul et engagent un combat souvent oublié en faveur de l’éducation et de la libération des femmes. Les islamistes entrent en guerre contre le pouvoir en place et Moscou envoie la troupe. Les Etats-Unis qui avaient tissé la toile du piège alimentent en armes et en dollars les forces rétrogrades. Pas seulement eux : la Chine, l’Egypte, l’Arabie saoudite, le Pakistan et aussi les services spéciaux occidentaux parmi lesquels les Français s’engagent aux côtés de ceux qu’ils prétendent combattre aujourd’hui.  Les soviétiques sortiront de l’enlisement en 1989. Les USA et leurs alliés s’embourbent sur les mêmes lieux en 2011.

En 1981, la course aux armements est relancée. Elle fait craindre le pire. Reagan prépare la guerre des étoiles, Thatcher l’expédition aux Malouines. C’est le temps de grandes manifestations pacifistes et le début de la grande confusion idéologique.

José Fort

 

   

 

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 12:24

 

 

Barack Obama a donc annoncé la mort de Ben Laden tué lors d’une opération menée par des forces spéciales US à proximité d’Islamabad. La disparition de cette créature nord-américaine formée, équipée, financée et armée par la CIA du temps de l’Union soviétique ne nous émeut guère. Pourtant, les conditions de cette mort et la disparition du corps posent question.

Ben Laden vivait dans une « grande demeure » à deux heures d’Islamabad. Il aurait été repéré par les services nord-américains au mois d’août dernier. Les autorités pakistanaises et leurs services secrets ne pouvaient pas ne pas être informés de la présence de Ben Laden sur leur territoire. La CIA aussi. Pourquoi avoir attendu tant de  mois avant de déclencher l’opération ?

Ben Laden mort, il ne plus parler. Pourquoi ne pas l’avoir arrêté au lieu de lui placer une balle, une seule, dans la tête, selon la version officielle. Un procès n’aurait-il pas permis d’en savoir en peu plus sur les relations entre le chef terroriste, les services pakistanais et les gouvernants US?

Le corps de Ben Laden a été immergé en mer, nous dit-on pour éviter les « possibles célébrations ».  Si cette version correspond à la vérité, le responsable de tant de morts ne pourra jamais être interrogé et témoigner. Les anciens et actuels gouvernants US peuvent dormir tranquilles à Washington.

José Fort

 

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 13:22

Selon plusieurs sources, Nicolas Sarkozy et son ami Bernard Henri Levy seraient sur le point de se rendre à Benghazi à bord du « Carla one ». Cette région de la Libye gérée par une commission dite de « transition » dirigée par des anciens proches collaborateurs du dictateur Kadhafi va donc voir débarquer un président méprisé par une majorité de Français et le perpétuel va-t-en guerre richissime fils à papa prétendument philosophe dont l’activité essentielle consiste à faire parler de lui en marginalisant  l’actuel ministre français des Affaires étrangères dont on va bientôt oublier même le nom. La liberté de circulation exige que tout soit mis en œuvre pour assurer une sécurité de vol, d’atterrissage et de séjour aux deux visiteurs à Benghazi. Mais qu’il nous soit permis en échange de demander aux habitants de la ville un service : gardez-les !

José Fort

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