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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 13:30

 

 

J’ai rencontré au mois de septembre dernier à Berlin le Dr. Hermann Drumm. Il m’a raconté son enfance en France pendant la Seconde guerre mondiale. Voici son émouvant témoignage. José Fort

 

  

 

 

Octobre 1938.  Marthe, jeune socialiste allemande, quitte l’Espagne. Le 1er septembre 1937, son mari, Allemand et socialiste lui aussi, volontaire dans la 11ème Brigade Internationale est mort au combat contre les troupes franquistes soutenues par Hitler et Mussolini. Trois mois après le décès de son mari, elle avait mis au monde en Espagne un fils, Hermann, le prénom de son compagnon.

Marthe et son enfant sont accueillis à Paris dans la famille Tanguy qu’elle avait connue avant son départ en Espagne, en février 1937.  La maitresse de maison soignait avec attention Marthe qui avait survécu à une épidémie de diphtérie en Espagne. Quant à son bébé, il était gravement sous-alimenté.

1940. Après la défaite de l’armée française, Marthe et son enfant quittent Paris pour Montluçon. Ils se réfugient chez une sœur de Madame Tanguy et retrouvent des réfugiés sarrois. Parmi eux, Joseph, un communiste bavarois, membre du Parti communiste français, chargé d’organiser les liaisons entre les communistes et les socialistes allemands installés dans la région. Objectif : organiser un front national contre les nazis et les occupants.

 

Joseph, Marthe et « Armand », comme se prénomme désormais le petit Hermann, s´installent  à Montluçon sous l’identité de Hilt. Joseph travaille chez Dunlop, Marthe fait des ménages chez des familles aisées. Hermann entre à l´école maternelle. Joseph, connu pour ses « mains en or » consacre son temps libre à réparer des chaussures, des radios, des casseroles, des meubles. Dans le quartier, on l’aime bien cet antifasciste allemand plein d’humour. L’intervention des armées de l´Allemagne fasciste en France puis, plus tard, après l´occupation en 1942 de la « zone libre » sous Pétain ne change pas l’attitude du voisinage. Or, Joseph est recherché par la police française. Il s’est échappé du camp français d´internement à Huriel en 1940  afin de ne pas être livré aux fascistes allemands. Les Français qui le connaissent bien le protègent.  Dès 1942, Joseph rejoint la résistance régionale.

Le 13 avril 1943 à 6 heures, trois membres de la Gestapo se présentent au domicile de la famille Hilt pour arrêter Joseph. La famille vit dans une petite chambre mansardée située au 13 de la rue de la République (aujourd´hui «avenue) à Montluçon. Le premier agent se poste à l’entrée de l´arrière-cour, le deuxième  dans l´escalier en dehors de la maison tandis que le troisième fonce vers la chambre et crie en allemand : « Öffnen sie sofort die Tür. Gestapo ! » (Ouvrez tout de suite la porte. Gestapo!). Joseph se tient près de la fenêtre. Marthe répond en français: « Attendez un moment. Je me lève. Je dois m´habiller. » Devant la porte, le flic enrage et tente de forcer la porte. Sans succès. Il appelle son collègue à la rescousse. Joseph ouvre la fenêtre et se lance sur le toit. L’agent de la Gestapo resté dans l´arrière-cour tire plusieurs balles en direction du fugitif sans le blesser. Au même moment, Marthe ouvre la porte. Les flics s’aperçoivent  que Joseph a fui par la fenêtre. « Nous l´attraperons,  vous pouvez en être certaine! », crient-ils. Les gestapistes quittent la chambre, fouillent les chambres à l´étage, puis s’engouffrent dans leur voiture à la recherche de Joseph.

Marthe n’hésite pas. Elle prend son fils de cinq ans et quitte la maison. Dans la cour, c’est l’effervescence. Les gens ont été réveillés par les coups de feu. On entend : «C’est la Gestapo, Joseph a pu s´enfuir ».Plusieurs voisines se proposent d’accueillir Marthe et son fils pour les cacher chez elles, d’autres s’excusent de ne pas pouvoir.  Il faut vite quitter les lieux car la Gestapo va revenir.

Rue de la République, une femme prend l’enfant dans ses bras et Marthe par la main. Plus loin, elle s’engouffre dans sa maison, monte au premier étage, entre dans une chambre volets fermés et cache Marthe et l’enfant sous le lit. Puis, elle redescend et se plante devant l´entrée de la maison. Marthe ne tenant plus observe la rue au travers des lamelles des volets. Elle est très inquiète. Va-t-on retrouver Joseph. Quand ? Comment ?

Et voici qu’une fille et un garçon d´environ dix ans à bicyclettes semblent chercher quelque chose. Ils ne sont pas du quartier. Les femmes de la rue les chassent. Marthe les connait. Elle comprend que Joseph a trouvé refuge dans la famille de ces jeunes cyclistes  habitant le Camp Kissel, proche de l´aciérie.

Marthe décide d´y aller. Une bonne décision. Marthe et Armand  y retrouvent Joseph avec une grande joie et un immense soulagement. Protégés par des Français et des Polonais, une vie nouvelle commence,  plus dure, plus risquée : la vie clandestine.

 

Dr.Hermann Drumm           

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 19:46

 

 

Lula, super star

Par José Fort

Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, prépare son avenir politique. En 2010, le président de la République du Brésil quittera son poste au terme de deux mandats. Avec un bilan que bien des chefs d’Etat peuvent lui envier. Il a mis en place une politique économique, timide diront certains, audacieuses réagiront d’autres en faveur des plus défavorisés et lancé un vaste plan de développement de son pays. Il a surtout  donné au Brésil une place de premier plan dans le concert des nations.

En Amérique latine, Lula cultive des relations amicales avec la plupart des responsables de ce continent. Au Venezuela, en Bolivie, au Chili, en Argentine et dans tous les pays des Caraïbes y compris avec Cuba, il est considéré comme un « ami » sinon un « allié ». Son attitude après le coup d’Etat au Honduras, sa critique concernant l’installation de bases US en Colombie, sa volonté affirmée de construire une « coopération durable » dans la région lui ont attiré plus que de la sympathie.

Avec la Chine, l’Inde et la plupart des pays d’Asie, les contacts sont fructueux. Avec la Etats-Unis et le Canada, le président du Brésil  est reconnu comme un interlocuteur de première importance. Avec l’Iran et la crise du nucléaire, Lula en recevant  M. Ahmadinejad s’affiche comme  médiateur d’un possible conflit majeur. Avec l’Europe, il est devenu un interlocuteur incontournable, notamment dans le domaine de l’environnement. Lula joue sur tous les tableaux. Pour quelle perspective ?

Le Brésil devrait rejoindre rapidement le club restreint des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU.  Mais  Lula ne vise-t-il pas un autre objectif ? L’ancien syndicaliste, persécuté par la dictature militaire, social-démocrate aux accents tiers-mondistes, homme d’Etat reconnu, personnage tout en rondeur physique et politique ne caresse-t-il pas l’espoir de jouer une carte internationale, une fois sa présidence terminée ? Plusieurs atouts militent en sa faveur et il ne serait pas étonnant en 2011 de le retrouver à un poste de haute responsabilité dans l’arène mondiale.   

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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 19:23

 Et bien me revoila. Entre deux traitements, voici ce que je viens de publier dans le mensuel "Diverses Cités". A Bientôt. 

 

Katrin, jeune éditrice de New York, m’avait confié il y a trois ans lors d’une escale parisienne, sa « honte » quand on lui balançait sur tous les tons l’agressive politique US ou encore les frasques de George Bush lorsqu’elle voyageait à l’étranger. Depuis l’élection de Barack Obama, « je suis redevenue fière de mon pays, à votre tour d’avoir honte », m’a-t-elle lancé l’autre soir en débarquant à Roissy. Première soirée autour d’une bonne table et tout y passe : la politique spectacle, le bling bling, le prince Jean, l’étalage des parvenus, l’arrogance sarkoziste… Les retrouvailles avec Katrin n’ont pas été à la gloire de la France. L’heure était à la revanche pour cette jeune femme américaine à qui je me suis permis toutefois de rappeler que l’élection d’Obama n’avait pas changé radicalement  la politique étrangère des Etats-Unis. « Le coup d’Etat au Honduras avec le soutien de Washington, le soutien à la farce électorale, l’installation de sept bases militaires US en Colombie, l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, cela ne  te dérange pas », lui ai-je méchamment rétorqué.

Il n’est pas exagéré d’affirmer que le prestige de la France depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en a pris un sérieux coup. Aux Etats-Unis, alors que des sénateurs démocrates et républicains se moquent en sourdine du « petit français », la presse y va au canon. Le « New York Times »  se permet de souligner  « la  vulgarité » des gouvernants français  tandis que d’autres titres notent « les promesses non tenues » du président  français en matière de sécurité et de pouvoir d’achat. Et d’ajouter : « Sarkozy et Bush, c’était le même style, voilà une des raisons expliquant le peu de considération que porte Obama au locataire actuel de l’Elysée.» La palme revient au « Los Angeles times »  qui affirme que « jamais la France, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale  n’avait atteint une côte mondiale aussi basse. »  Au Canada, plusieurs chaînes de télévision ont fait leur choux gras sur les sorties racistes de Brice Hortefeux, sur les « amis toujours fortunés du président » avec rappel des vacances sur le yacht de Bolloré et sur l’avion présidentiel en cours de construction.

En Asie, les Chinois se sont régalé des péripéties du « clan » Sarkozy avec l’affaire du prince Jean. En Inde, on se souvient de la visite « inélégante » du président français à New Dehli et de sa « propension à donner des leçons aux autres. » En Amérique latine, la vente de la photo de Carla Bruni nue a fait l’objet de tous les quolibets. C’est en Afrique que le ton est plus violent. En Algérie, « El Watan » s’attaque à la campagne sur « l’identité nationale » et conclut un de ses éditoriaux en ces termes : « Un ex-socialiste, M.Besson, est chargé par M. Sarkozy de mener une opération indigne visant à attirer les voix du Front national pour les prochaines élections régionales. » Au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire de nombreux médias relaient les informations sur les sans-papiers, consacrent des titres à « la chasse aux jeunes noirs jusque dans les écoles », sur les « charters de l’indignité», certains journaux soulignant la visite à Paris du fils Bongo installé frauduleusement avec la complicité de Sarkozy et de Kouchner dans le fauteuil présidentiel de feu son père. En Europe, la presse anglaise, allemande et nordique multiplie les caricatures et la moquerie, le « Spiegel », pourtant fortement marqué à droite, allant jusqu’à écrire : « La France ne méritait pas ça. »

La politique étrangère menée par la France est un véritable désastre. La poursuite de l’aventure dans le bourbier afghan, la distanciation avec la Chine et plus généralement la non présence en Asie, les mauvaises relations avec le président Obama, les pressions au sein des institutions européennes pour caser le fade Michel Barnier, les fâcheries avec plusieurs pays africains, le refus de plusieurs présidents latino-américains de participer à une réunion à Trinidad Tobago en présence de Sarkozy sont autant de faits confirmant la perte d’influence de la France.  Une situation dégradée portant atteinte au prestige de notre pays et à ses relations politiques et économiques.

José Fort  

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 11:26
Et oui, cela n'arrive pas qu'aux autres. Mon silence a une explication. J'ai un gros problème de santé et ne peux donc, pour le moment, alimenter mon blog et correspondre avec tous mes amis qui me font l'immense plaisir de me lire. Pendant un bon moment, je vais devoir rester silencieux. Vous m'excuserez, j'espère. A bientôt. José 
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 08:36
Je suis en voyage à l'étranger. Nous nous retrouverons dans quinze jours.
Cordialement à tous
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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 18:39
 

 

 

 

 

A chacun son 11 septembre. L’anniversaire de l’attentat contre les tours de New York va faire couler beaucoup d’encre. Le renversement du régime démocratique de Salvador Allende au Chili le 11 septembre 1973 beaucoup moins. Peut-être parce que le putsch mené par Pinochet avait été planifié à Washington. Dès que cet anniversaire approche, je me souviens de mon séjour dans ce pays au lendemain du coup d’Etat. Voici ce que j’écrivais dans « l’Humanité ».

 

« Un avion décolle dans trois heures pour Buenos Aires. Un conseil, prenez-le, votre sécurité en dépend. » Je venais à peine de rentrer dans ma chambre d’hôtel à Santiago du Chili. Au téléphone, un interlocuteur inconnu (un militaire, un ami ?) m’invitait à quitter rapidement le pays. Il fallait faire vite, sauter dans un taxi et prendre rapidement la route de l’aéroport en observant les consignes reçues quelques jours plus tôt. Peu m’importait ce départ précipité, même s’il provoquait une forte montée d’adrénaline, une trouille difficilement contenue. La mission que l’on m’avait confiée quelques semaines après le coup d’État de Pinochet en plein cœur de la capitale chilienne avait été remplie : rencontre avec les rescapés des tueries, transmission d’informations mémorisées à Paris, à Rome et à Buenos Aires avec en retour l’enregistrement d’indications précises, remise d’une forte somme d’argent, fruit de la solidarité. Je sais aujourd’hui que la plupart des militants rencontrés ont disparu. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.

Le jeune homme installé au Sheraton, roulant en Lincoln noire avec chauffeur et menant grand train de vie ne présentait pas le profil d’un révolutionnaire échevelé. Dans le restaurant de l’hôtel vide, les regards des personnels chargés de servir l’unique client entouré de chandelles exprimaient plus le mépris que l’envie.

La première partie de la mission achevée et les contacts rompus, la seconde ne pouvait échapper aux flics de Pinochet. Visites aux familles réprimées et à leurs courageux avocats, rencontres avec les candidats à l’exil réfugiés dans les représentations diplomatiques. « Vous êtes repéré », m’avait averti l’ambassadeur du Mexique qui dû, lui aussi, quelques jours plus tard, faire ses valises.

Il régnait un étrange silence à Santiago. Cette ville vivante, bruyante, joyeuse était plongée dans la peur. Dès le soir tombé, malgré la chaleur du début de l’été, les rues étaient désertes. Les patrouilles de l’armée quadrillaient la capitale. L’accès au palais présidentiel, la Moneda ravagé par les flammes le 11 septembre 1973, était interdit, les cadavres ne dérivaient plus sur le fleuve Mapucho, le stade qui avait servi de centre de torture avait été nettoyé. Les prisons étaient pleines, on torturait dans les casernes et dans des villas réquisitionnées par la police secrète, on incitait à la délation dans les familles, les dirigeants démocrates-chrétiens, si violents contre Salvador Allende, se terraient sans exprimer la moindre protestation, tandis qu’une poignée de militants communistes, socialistes et du MIR tentaient de reconstruire une structure de résistance. Seuls quelques ecclésiastiques osaient affronter publiquement la junte en protégeant des prisonniers et en venant en aide aux familles. En province, loin de tout, l’armée torturait et fusillait à tour de bras.

Il y avait au cours de ces heures tragiques des moments de fierté. Celui, par exemple, d’assister à l’accueil dans les locaux de la représentation diplomatique française de Chiliens de toutes tendances politiques promis à la mort. Ou encore de voir la femme de l’ambassadeur de France participer à l’installation de matelas et à la distribution de nourriture. Qu’il fait bon à ce moment-là de revendiquer sa nationalité.

Il était 18 heures. À l’aéroport de Santiago, le vol pour Buenos Aires était annoncé. J’achetais des cerises. Dans le paquet, je ne sais qui avait glissé un petit morceau de papier sur lequel était écrit : « Bon voyage et fais attention à toi. »

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 15:31

 

 

 

Jean-Claude Lefort, député honoraire, poursuit inlassablement le combat pour la libération de notre compatriote Salah Hamouri. Voici son dernier article

 

 

« Devant la Conférence des Ambassadeurs réunit au Palais de l’Elysée, mercredi 26 août, Nicolas Sarkozy a eu des mots très durs contre l’Iran à propos du nucléaire mais aussi concernant le sort de notre jeune compatriote Clotilde Reiss et de l’employée franco-iranienne de l’ambassade de France à Téhéran, arrêtée avec elle, Madame Nazak Afshar.

 

Pour manifester toute sa détermination à propos de la situation de cette dernière également, il a lancé à l’endroit de l’Iran : « Si on est franco-iranien, on est Français » !

 

Cela ne fait aucun doute, en effet.

 

Mais une fois encore, pourquoi donc il n’est qu’un cas qui ne requiert de sa part aucune indignation, aucune volonté d’obtenir la libération sans condition : celui de Salah Hamouri ?

 

Salah Hamouri est franco-palestinien de naissance et donc Français. C’est de droit. Il est d’ailleurs uniquement Français juridiquement du fait qu’Israël qui occupe Jérusalem-Est ne reconnait pas la dimension palestinienne de sa bi nationalité.

 

Salah Hamouri est donc le seul Français dans le monde à être en prison pour des raisons politiques uniquement, et ceci depuis plus de 4 ans !

 

Pourquoi jamais le Président n’a parlé publiquement de Salah ? Pourquoi jamais il n’a mis en cause les autorités israéliennes ? Pourquoi il se refuse obstinément à recevoir sa mère, Denise Hamouri ? Pourquoi, s’agissant de caporal Guilad Shalit, il lance devant le CRIF : « Toucher à lui, c’est toucher à la France » et il ne dit rien de tel à l’endroit des autorités israéliennes ? Pourquoi ses démarches pour tous, sauf pour un ! Sauf pour Salah Hamouri victime d’une occupation étrangère de surcroît ? La réponse tombe sous le sens : pour Nicolas Sarkozy on ne touche pas à Israël. Et qu’importe un Français en prison depuis plus de 4 ans là-bas.

 

C’est une honte. Un insupportable déni de justice. Une désinvolture calculée qui s’apparente à de la provocation. Que cherche Nicolas Sarkozy ? Croit-il que nous allons rester les bras ballants ? 

 

Personne qui défend les droits de l’Homme dans le monde ne peut accepter que cette défense s’arrête là où commence Israël. Personne qui défend nos compatriotes victimes de l’arbitraire à l’étranger ne peut accepter que tous soient défendus au plus haut niveau de l’Etat, tous sauf un : Salah Hamouri. Personne qui refuse l’occupation étrangère d’un pays par un autre pays ne peut accepter qu’un pays occupant soit blanchi par un président uniquement parce qu’il s’agit d’Israël. Personne. De sorte que notre Comité ayant la légitimité pour lui est en droit de prendre toutes les initiatives pour que justice soit rendue à Salah.
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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 11:14


Par José Fort

Les cérémonies du 65 ème anniversaire de la libération de Paris auront lieu le 25 août prochain sur le parvis de l’Hôtel de Ville de la capitale. Le rôle des républicains espagnols sera-t-il évoqué ? J’ai rencontré le survivant espagnol de la division Leclerc, Luis Royo-Ibanez peu avant sa mort à Cachan dans le Val-de-Marne. 
Il était membre de la 9 ème compagnie qui participa à la libération de Paris à bord d'un Half-Track baptisé " Madrid ", en mémoire des combats contre les troupes franquistes près de la capitale espagnole. Ce Catalan engagé à l'âge de dix-sept ans dans l'armée républicaine raconte son parcours, de Madrid à Agde dans l'Hérault, de Marseille à Oran, du Maroc au pays de Galles, de Omaha Beach à Paris, jusqu'à sa blessure dans les Vosges. Ses camarades de combats, le général Leclerc, sa joie d'entrer dans Paris, le défilé sur les Champs-Élysées, les femmes tondues, les FFI. Voici son témoignage.

Q. Vous êtes un des premiers soldats de la division Leclerc ayant participé à la libération de Paris. Après tant d’années, à quoi pensez-vous d'abord ?

 

Luis Royo-Ibanez. D'abord ? À mes dix camarades du Half-Track " Madrid " que je conduisais. Ils ont tous disparu. Je pense à mon chef de section Moreno, à ces dix Espagnols vaincus par les franquistes soutenus par les nazis et les fascistes italiens. Lorsque l'ordre nous a été donné par Leclerc de " foncer sur Paris ", nous étions ivres de joie et de bonheur. Nous allions participer, aux premières loges, à la libération de Paris, nous allions chasser les Allemands et surtout prendre notre revanche sur ceux qui avaient assassiné la République espagnole que nous défendions à l'époque avec des tromblons datant de la guerre 1914-1918. En débarquant en France, en combattant dans l'Orne, en pénétrant dans la capitale de la France, nous disposions d'un armement américain moderne. Je pense à mon Half-Track " Madrid ", à sa vitesse, à sa puissance de feu. Nous étions déterminés, bien armés et entraînés, bien commandés, bien guidés par les FFI. Les Allemands n'avaient, cette fois, qu'à bien se tenir.

Q. Vous avez débarqué à Omaha Beach le 1er août 1944. Saviez-vous que l'objectif était Paris ?

 

Luis Royo-Ibanez. Absolument pas. Nous avons combattu d'abord dans l'Orne, où a eu lieu la première rencontre avec la résistance chargée de nous renseigner. C'est un FFI espagnol qui nous a ouvert le chemin jusqu'à Alençon puis à Écouche. Dans cette ville nous avons libéré des aviateurs américains et nous avons eu nos premiers morts. Il a fallu attendre la relève (des Polonais) avant d'entendre l'ordre : " Objectif Paris ". Une des chenilles de mon Half-Track avait été touchée pendant les combats. Nous avons effectué une réparation de fortune avant de parcourir en une journée environ 200 kilomètres, pour une première halte près d'Arpajon. Pendant une inspection, Leclerc a repéré l'état de la chenille et nous a dit : " Il faut réparer. " Nous étions si pressés que nous lui avons répondu : " Elle a tenu deux cents kilomètres, elle tiendra jusqu'à Paris. " Le général a haussé le ton. Trois heures après et avec une chenille neuve, direction Antony. Les habitants sortaient des maisons, surtout les femmes, nous félicitaient, nous embrassaient alors même que les Allemands bombardaient toujours le coin. C'était bien agréable, très agréable, mais dangereux.

Q. Comment s'est déroulée votre entrée dans Paris ?

 

Luis Royo-Ibanez. Par la porte d'Orléans, et toujours guidés par les FFI car nous ne disposions d'aucun plan et ne connaissions pas la route. Avec un premier objectif : l'école militaire. Là, nous avons été accueillis par des tirs nourris provenant des maisons entourant les Invalides. Ce n'étaient pas les Allemands mais la milice française. Une fois cette poche éliminée, nous avons reçu l'ordre de rejoindre l'Hôtel de Ville, toujours en compagnie des FFI. Il y avait beaucoup de monde. Le Half-Track " Madrid " a pris position devant la porte centrale. Imaginez notre joie et notre fierté. Pourtant, un événement nous a choqués. Plusieurs individus ont entraîné des femmes pour les tondre sur la place. Un spectacle insupportable, qui en rappelait d'autres : les troupes franquistes pratiquaient de la même manière en Espagne. Nous les avons dispersés en leur disant : " Vous voulez en découdre ? Alors prenez les armes, partez sur le front, combattez les Allemands et laissez ces femmes tranquilles. " Ils ont quitté les lieux. Je sais qu'ils ont continué un peu plus loin leur sinistre besogne. Nous avons demandé à nos officiers d'informer Leclerc.

Q. Vous affirmez avoir été " bien commandés ". Quel souvenir gardez-vous du général Leclerc, un aristocrate qui disait de vous : " Je commande une troupe de rouges, mais quel courage. " ?

 

Luis Royo-Ibanez. Leclerc n'était pas un général français. C'était un véritable général républicain espagnol, comme ceux qui nous commandaient pendant la guerre contre les franquistes. Je vous explique. Leclerc était intelligent, courageux et d'une grande simplicité. Il exigeait et obtenait une discipline rigoureuse avant et pendant les combats. Après, il redevenait un homme parmi les autres, une attitude peu courante chez les officiers supérieurs français. Nous avions pour Leclerc un immense respect et beaucoup d'affection.

Q. Après la libération de Paris, vous avez poursuivi le combat.

 

Luis Royo-Ibanez. J'ai participé au premier défilé sur les Champs-Élysées. Puis nous avons pris la route de Troyes, Chaumont, Vittel. J'ai été blessé un peu plus tard dans les Vosges. Après avoir été soigné sur place, j'ai été rapatrié par avion à Oxford avant de revenir en convalescence en France, à l'hôpital de Saint-Germain. J'ai été démobilisé en 1945. Je croyais, à l'époque, que Franco et Madrid seraient nos prochains objectifs. Vous savez ce qu'il est advenu.

Q. C'est en Espagne que vous avez combattu pour la première fois. Comment avez-vous rejoint plus tard la division Leclerc ?

 

Luis Royo-Ibanez. En 1938, à dix-sept ans, je me suis engagé dans l'armée républicaine. J'ai été blessé à la jambe et à la joue au cours de la célèbre bataille de l'Ebre. Puis j'ai participé à la relève des Brigades internationales à Tortosa. En février 1939, j'ai pris la route de l'exil, comme des dizaines de milliers d'autres, en franchissant à pied les Pyrénées sous la neige et le froid pour finir parqué pendant plusieurs mois dans une baraque avec 250 autres Espagnols, à Agde, dans l'Hérault. Des cousins ont réussi à me faire sortir. J'ai travaillé dans les vignes et, un certain 18 juin 1940, j'ai entendu l'appel du général de Gaulle. Ce jour-là, mes cousines cherchaient une station diffusant la musique à la mode lorsque nous sommes tombés, par hasard, sur Radio Londres. À l'époque, deux possibilités s'offraient à moi : le travail en Allemagne ou le retour forcé en Espagne avec au mieux la prison, au pire l'exécution. J'ai alors choisi de m'engager dans la Légion, à Marseille. Avec quinze autres Espagnols, nous avons été expédiés à Oran puis au Maroc avec une seule idée en tête : rejoindre les alliés. Plus tard, lorsque l'occasion s'est présentée, j'ai déserté pour rejoindre Leclerc. Un voyage de deux mille kilomètres à pied, en camion, en chameau. J'étais jeune et costaud ! Le souvenir de mes copains du Half-Track " Madrid ", depuis soixante ans, ne m'a jamais quitté. J'aimerais leur dire : combien nous étions heureux de libérer Paris, de vaincre les nazis ! Combien nous étions malheureux que le combat s'arrête aux portes des Pyrénées, permettant ainsi à Franco de se maintenir au pouvoir pendant plus de trente ans ! J'aimerais leur dire aussi : notre rôle dans les combats de la Libération a été passé, presque, sous silence.

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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 09:47

La presse régionale du sud de la France consacre en ces jours du mois d’août 2009 des pages et des pages sur les vacances des « people » de seconde zone. Un concert de mièvrerie. Les « Grands » du cinéma, du théâtre  où de la télévision préfèrent, eux , l’anonymat. Et voici qu’en relisant Alfonse Boudart, je trouve ce paragraphe à propos des stars et des vedettes du cinéma, lorsqu’il était scénariste. A partager…

 

« Il sont tous gentils, merveilleux, humbles et patients quand ils sont inconnus. Deuxième couteau, là, ils sont encore humains. Sitôt que le succès leur arrive, que les projecteurs de la gloire s’allument pour leur frime ou leurs fesses, alors ils se métamorphosent monstres, abominables tyranneaux, pires que les pires dictateurs sud-américains, plus sordides que les bourgeois versaillais de M. Thiers. Le tout avec des déclarations enflammées pour le peuple, le cœur à gauche, se déchirant l’âme pour tous ceux qui souffrent aux quatre coins du monde.. Seulement voilà, tout ce qui les entoure ne doit vivre que pour eux, par eux, à leur dévotion absolue, se plier à tous leurs caprices les plus délirants. Ils ne supportent les auteurs que dans le rôle de domestiques, de valets chiottes. Et plus ils sont nuls, obtus, incultes, plus ils se prennent pour des génies. »

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 21:39

 

Le 14  juillet dernier, deux Français étaient enlevés par un groupe armé dans leurs chambres de l’hôtel Sahati situé dans la zone centrale de Mogadiscio, capitale d’une Somalie déchirée par des années de guerre. Présentés d’abord comme « journalistes », puis comme « conseillers » dépêchés par la France auprès des « autorités » somaliennes, il est désormais confirmé qu’il s’agit d’agents de la DGSE, les services secrets français. Depuis trois semaines, silence total. Aucune information ne filtre du côté gouvernemental et dans les médias. Ces deux fonctionnaires sont-ils toujours entre les mains de leurs ravisseurs où ont-ils été libérés ? Et si oui, comment ?

La jeune Clotilde Reiss emprisonnée en Iran était « lectrice » à l’Université d’Ispahan. Prendre des photos d’une manifestation hostile à la scandaleuse fraude électorale ne constitue surtout pas un crime. Au contraire, un simple témoignage. Mais est-ce sous la contrainte de la police iranienne et de ses geôliers qu’elle reconnaît avoir écrit un rapport à destination de l’ambassade de France à Téhéran sur les manifestations à Ispahan et rédigé également un rapport sur le nucléaire en liaison avec l’Iran alors que son père est expert au CEA ?

Dans les deux cas, ça cloche. Il faut, bien entendu, tout mettre en œuvre pour la libération de nos compatriotes mais dans ces affaires, comme celle de l’agent de la DGSE impliqué il y a un an dans le bombardement d’un camp des Farc en Colombie, souffle un mauvais parfum.

  

 

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