Je n’ai rien contre les Disc Jockey, les fondus de la platine même si leur relation à la musique s’identifie à celle qu’entretient l’analphabète à la littérature. A chacun sa culture et ses goûts mais cela n’interdit quand même pas de s’interroger sur la force propulsive et créative de ces « vedettes » ramassant des millions d’euros à la pelle en faisant tourner des vinyles dans les boîtes les plus huppées de la planète. On me rétorquera qu’il faut vivre avec son temps et que les stars du foot enquillent elles aussi des sommes colossales à l’instar des patrons du CAC40. C’est vrai, le cynisme du profit a pignon sur rue surtout depuis l’arrivée au pouvoir de l’agité du Fouquet’s dont un de ses fils, Pierre (DJ Mosey), sillonne le monde avec son carton à CD. Libre au rejeton du Prince de remplir cette haute fonction, de produire un album – bide retentissant - de Doc Gynéco et de consacrer ses nuits à imbiber un peu plus la jeunesse dorée internationale. A une condition : qu’il le fasse à ses frais. Or, tel n’est pas le cas.
A la suite d’une indisposition provoquée par un cornichon avarié, la terreur des soirées torrides a été rapatriée d’urgence par un Falcon de la République française. Coût du vol : 40.000 euros. A peine remis de sa gastro ukrainienne, Pierrot est reparti vers Florianopolis , Sao Paulo et Rio accompagné de deux policiers du service de protection des personnalités avec, sur place et à disposition, un agent consulaire. Note à payer pour les frais de transports, d’hôtels et de bouche : environ 50.000 euros. Chaque année, le fils prodigue coute environ trois cents mille euros aux contribuables français. Au Brésil, on se tape royalement des frasques élyséennes. Sauf que Paris a demandé une protection policière locale renforcée et l’ouverture des salons d’honneur des aéroports partout où le DJ présidentiel fera escale cette semaine. Avouez que c’est moins cher que l’achat d’un Rafale.
José Fort
L’Humanité Cactus 23 février