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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 21:42

Le pari communiste

 

(Sur radio Arts-Mada le lundi à 19h)

 

 

Pour la première fois sur cette antenne depuis trois ans de chroniques hebdomadaires, je veux dire quelques mots sur le Parti communiste, sur les communistes.

 

Le congrès du PCF vient de se réunir à Ivry avec en conclusion un texte d’orientation voté à une très large majorité, une nouvelle direction et un candidat confirmé tête de liste communiste à la prochaine élection européenne.

 

Je ne vais pas ce soir entrer dans une analyse sur ces assises sinon vous dire que je suis très satisfait de ce résultat. Je veux plutôt remettre quelques pendules à l’heure après avoir entendu sur plusieurs médias des commentaires souvent stupides de méconnaissances et de hargne.

 

Le PCF a commis des fautes et des erreurs. Sans aucun doute. Il a parfois pris du retard à l’allumage.  C’est certain. Mais il n’a jamais participé de près ou de loin à des crimes contrairement à la plupart des autres formations politiques de droite et socialiste qui ont le sang du colonialisme sur les mains. 

 

Le PCF n’a jamais fait la guerre à d’autres peuples, les Vietnamiens et les Algériens peuvent en témoigner. Ce qui n’est pas le cas de la droite française et de son extrême, ce  qui n’est pas le cas aussi de l’ancien parti socialiste, la SFIO.  Le PCF n’a jamais eu dans ses rangs un ministre de la Justice, devenu  par la suite président de la République, ayant fait guillotiner un patriote anti colonialiste. Le PCF n’a jamais eu dans ses rangs des gouvernants qui ont ordonné des massacres comme dans la grotte d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie ; qui ont fait tirer dans le nord sur des mineurs en grève ; qui ont tué des manifestants algériens dans les rues de Paris avant de les balancer dans la Seine ; qui ont fait massacrer au métro Charonne des hommes, des femmes, presque tous communistes ; qui ont matraqué les jeunes communistes manifestants pour la libération de Mandela ; qui ont tabassé des lycéens et étudiants en lutte pour la défense de leurs droits ; des gouvernants qui aujourd’hui pourchassent les réfugiés et persécutent les héros de l’aide et de la solidarité humanitaires.

 

Les communistes français ont certainement des défauts. Sauf qu’ils n’ont jamais porté atteinte aux libertés et ont toujours œuvré pour la justice sociale, la paix et la démocratie. 

 

Un peu d’histoire pour les analphabètes qui pullulent sur les antennes, particulièrement sur les chaînes d’information continue. Tous les progrès sociaux ont été obtenus lorsque les communistes participaient aux affaires de l’Etat. En 1936, avec le Front populaire, les augmentations de salaires, les congés payés ; en 1945, le vote des femmes et la Sécurité sociale, œuvre du ministre communiste Ambroise Croizat. Quand les communistes occupent des responsabilités, la justice sociale progresse. C’est un fait incontournable comme est exemplaire la gestion des villes dirigées par des communistes avec des politiques sociales, environnementales et culturelles de pointe.  Alors ?

 

Il ne s’agit pas de sonner le clairon. Il s’agit de remettre les choses à l’endroit. Quand les communistes français ont les mains dans le cambouis, la vie des gens s’améliore : la vie des ouvriers, des salariés, des couches moyennes, des petits et moyens patrons. Quant aux grandes fortunes qui ne sont jamais sur la paille, elles en gardent simplement un peu moins.  La justice sociale est à ce prix là.

 

Les communistes ont tenu leur congrès. Ils ont décidé une série d’actions d’urgence sur l’emploi, le pouvoir d’achat, l’Europe qu’il faut transformer, l’environnement avec notamment l’exigence de faire payer les vrais pollueurs et non les lampistes. Vous allez les rencontrer dans les rues, dans les entreprises, partout où il y a vie et échanges. Prenez un instant, lisez leurs propositions, contestez, critiquez mais débattez. Faites le pari de ne pas perdre votre temps.

 

Vous avez souvent entendu chanter l’Internationale. Ce soir, je vous propose une version inédite par Soviet techno

 


https://m.youtube.com/watch?v=0PH72d26KTI

 

 

 

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26 novembre 2018 1 26 /11 /novembre /2018 21:41

 

Carlos Ghosn au régime sec

 

(Sur Radio Arts-Mada le lundi à 19h)

 

Trois bols de riz par jour pour Carlos Ghosn en tôle à Tokyo pour fraude fiscale, et j’entends d’ici des ricanements. Quoi, vous jubilez de savoir que ce « grand » capitaine d’industrie se retrouve avec les bracelets ? Quoi vous souriez en vous souvenant qu’une semaine avant son arrestation dans son jet privé à peine posé à l’aéroport Haneda de la capitale nippone, Carlos avait passé un bon moment avec Macron ? Vous ricanez. Ne manquez-vous pas d’humanité ?

 

Ce libano-brésilien, devenu français sur le tard et à la demande du gouvernement de l’époque, est un drôle de type. Spécialité : «  cost killer », tueur de coûts.

Ses premières armes, il les a faites chez Michelin au Brésil. Là bas on l’appelait «  El louco ».  Le fou, déjà tueur, un fana du profit et de destructions d’emplois.

À la fin ces années 1990,Carlosmet en place chez Renault une politique radicale de «  réduction des coûts », entendez suppression de postes de travail. Au début des années 2000, il met en œuvre une politique drastique de réduction des effectifs et de restructuration chez Nissan. Sa réussite est telle que General Motors et Ford tentent de l’exfilter.

En 2002 et 2003, le magazine Fortune le nomme  « Homme d'Affaires de l'Année » et le cite parmi les dix hommes d'affaires étrangers les plus puissants.

 

 

Très admiré au Japon, Carlos Ghosn devient une célébrité et sa vie devient même le sujet d’unmanga.

Il est nommé PDG du groupe Nissan en 2000, le 1er avril 2017, il cède son poste tout en restant président du conseil d’administration.

 

Carlos menait grand train de vie : salaires vertigineux, appartements de luxe à Tokyo, Paris, Rio et dans plusieurs autres capitales. Sans oublier les largesses familiales. Tout cela, dit-on, sur le compte de Nissan et peut être de Renault. Chez ces gens là, on ne compte pas. L’argent coule à flot. 

 

Est-il tombé pour seulement fraude fiscale et détournements de bien sociaux ? L’affaire n’est-elle pas plus complexe que cela ?

 

On a beau me dire que les Japonais ne rigolent pas avec le fisc, j’ai plutôt tendance à croire que cette affaire s’apparente plus à un règlement de comptes entre fric et fric, entre capitalistes et capitalistes. Au Japon, la mafia locale « Yakuza » n’est jamais très éloignée du pouvoir et Carlos avait tendance à en faire trop.

Il me vient à l’esprit que Christophe de Margerie, patron de Total, est mort dans une étrange collusion dans un aéroport de Moscou. Comme par hasard, un engin se trouvait sur la piste au moment du décollage de son jet. Carlos n’est-il pas lui aussi victime d’un coup tordu ?

 

 

Ecoutons « La ferme Jérôme » interpréter «  Tous coupables sauf Carlos Ghosn ».

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 09:20

Le «pot de départ » de Sylviane

 

(Sur la radio web Radio Arts-Mada le lundi à 19h)

 

 

Ce soir, je souhaite vous raconter l’histoire de Sylviane ou plutôt son pot de départ à la retraite.

 

Sylviane vit seule, son mari est mort il y a peu et ses enfants sont partis s’installer en province. Sylviane a fêté son départ à la retraite avec ses collègues. 

 

Quarante-deux ans au compteur, ça compte. Elle en a vu des vertes et des pas mûres. Elle a aussi noué de fortes amitiés.

 

Le soir du dernier jour, ses collègues ont organisé dans la petite salle de réception le traditionnel « pot de départ ». Sur la table quelques bouteilles de mousseux pas très frais et des gâteaux apéritifs trop secs car ressortis des boîtes ouvertes pour la réception du mois dernier. 

 

Le délégué syndical s’est fendu d’un discours tarissant d’éloges Sylviane. C’est connu, ce sont toujours les meilleurs qui partent. 

 

La collecte, évité par les mêmes comme toujours, a permis de lui offrir un bref séjour dans un club de troisième zone à une date à choisir parmi les plus cafardeuses du calendrier.

 

Une demi-heure après le début de la fête la salle s’est vidée. Il était tard. Chacun devait regagner ses pénates, le chef ayant exigé que le pot se tienne en dehors des heures de travail. Faut quand même pas pousser trop loin les largesses patronales.

 

Les deux femmes de service pressées, elles aussi, de retrouver maris et marmailles, ramassaient à la va vite les restes, essuyaient, rangeaient, jetaient les gobelets en plastique.

 

L’une d’elle constatant qu’il restait un fond de mousseux invita la nouvelle retraitée à terminer la piquette chez elle.

 

Sylviane a pris la bouteille. Près de la station de bus, elle l’a jetée dans une poubelle. Puis, elle s’est assise. Pensive. Une demie heure pour clore 42 années de travail.

 

Avec les collègues, on s’est promis de se revoir alors qu’avec le temps, on ne sait plus quoi se dire, on dérange un peu, puis beaucoup.

 

 

 

Un rêve allait prendre forme avec son inscription à la faculté du temps libre, cette fac qui permet aux retraités de parfaire leurs connaissances. Elle avait promis à ses enfants de garder les petits pendant les vacances scolaires. Arrivée chez elle, elle avait oublié le mousseux et les petits gâteaux. Déjà, elle était entrée dans sa nouvelle vie.

 

Une chanson s’impose ou plutôt une parodie de « la chansonnette » interprétée par Yves Montand.  Ecoutons «  Vive la retraite ».

 

 

https://m.youtube.com/watch?v=q89fLHkh0qU

 

 

 

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 09:19

Californie : le rêve américain en feu

 

(Sur Radio Arts-Mada, le lundi à 19h)

 

Le bilan humain des gigantesques incendies qui ravagent la Californie s’élèvera malheureusement à plus de mille victimes. Officiellement ce lundi soir,  90 corps ont été officiellement retrouvés mais ce sont plus de 1000 personnes, certaines sources avancent le chiffre de plusieurs milliers de personnes dont on reste sans nouvelles, la plupart n’ayant certainement pas pu s’extraire des flammes. Une ville entière, Paradise, est en cendres. Les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs milliards de dollars, les filières viticoles et du cannabis  (légalisé en 2016) sont en grande partie détruites. Une désolation sans commune mesure aux Etats-Unis, un drame d’une ampleur effroyable. 

 

Trump, comme toujours aussi stupide, a déclaré qu’il n’y avait, je le cite, « aucune justification derrière ces énormes incendies, mis à part sa gestion déplorable. Rectifiez ça maintenant, ou il n’y aura plus d’argent venant du gouvernement fédéral. Soyez malins », a-t-il osé twitter. Sauf que seulement 2% des terres brûlées dépendent de l’Etat de Californie, les 98% autres appartenant à l’Etat fédéral américain et sont souvent laissés à l’abandon à cause des coupes budgétaires. 

 

 

Face à l’horreur et à la mort, au pays du fameux rêve américain, les inégalités s’affichent atrocement. Y compris face au feu. 

 

Dans une remarquable enquête, le journal «  Libération » révèle que depuis 2005, le géant des assurances AIG propose à ses clients les plus fortunés, membres du très sélect «Private Client Group», un service sobrement baptisé «Wildfire Protection Unit» («Unité de protection contre les incendies») qui déploie ses camions et équipes pour protéger les maisons de ses richissimes clients. 

 

déjà le cas.</div></div>

L’assureur intervient, indique « Libération », après le déclenchement d’un incendie. « D’abord en surveillant l’évolution du feu puis «en dépêchant des spécialistes dans les zones affectées». Sur place, comme le feraient des pompiers publics, ces experts tentent de protéger les maisons en nettoyant les alentours, en arrosant et en appliquant des produits retardants. »

 

Sauf que leurs efforts se concentrent sur une poignée de résidences assurées à prix d’or. Quant aux moins fortunés, elles peuvent brûler.

 

 

Aux côtés des pompiers volontaires, professionnels et privés déployés actuellement en Californie, plusieurs centaines de détenus combattent aussi les incendies. Condamnés pour des délits non-violents, ces prisonniers résident toute l’année dans 44 «camps de conservation» répartis à travers la Californie«3 000 détenus sont affectés à des brigades de pompiers, à raison de 12 à 15 par brigade. La majorité d’entre eux combattent actuellement les incendies», précise « Libération ».

 

Les détenus touchent deux dollars par jour plus un dollar par heure d’opération, soit 26 dollars (environ 23 euros) pour une vacation de 24 heures. 

Pour beaucoup, cette pratique s’apparente à de l’exploitation, voire de l’esclavage.

 

Cette main d’oeuvre docile et extrêmement bon marché,  permet à l’Etat d’économiser entre 90 et 100 millions de dollars par an.

 

A l’heure où je vous parle, le feu n’a toujours pas été maîtrisé en Californie. Les survivants vivent sous des tentes au milieu des cendres, dépossédés de tout. Trump est venu leur rendre une rapide visite et est rentré à Washington sans annoncer le moindre plan d’aide.

 

Aux Etats-Unis, souvent présentés comme modèle de liberté, les services publics sont dans un état de délabrement avancé. A moins d’avoir des parents aux comptes en banque bien fournis, l’accès aux universités pour les jeunes américains relève de l’exploit. Pour se soigner, la carte de crédit constitue le sésame obligatoire donnant accès aux hôpitaux. La loi capitaliste règne avec une sauvagerie sans retenue et c’est ce modèle de privatisations à marche forcée que Macron et ses amis voudraient nous imposer. 

 

 

 

Face à la mort, face au feu, face au désespoir, le capitalisme se révèle comme moteur d’un monde sans foi ni loi. Le rêve d’un monde sordide dont nous ne voulons pas.

 

TWEETER

Ridan chante «  Elle pleure ma planète ». Ecoutons.

 


https://m.youtube.com/watch?v=ZBhsEugE064

 

 

 

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 09:18

Gilets jaunes, une colère à comprendre et à partager

 

(Sur la radio web Radio Arts-Mada le lundi à 19h)

 

Ce qui s’est passé samedi et qui pourrait se prolonger est l’expression d’une immense colère. Et on aurait tort de limiter cette colère aux seules augmentations des carburants. Je me souviens qu’avant les vacances, la «  convergence » des luttes étaient couramment évoquée. Elle n’a pas eu lieu et on ne pourra pas accuser la CGT d’être restée les pieds dans le même sabot sur cette question. Mais c’est un fait, la convergence des luttes n’a pas eu lieu. En revanche, la convergence des colères a bien lieu : celle des salariés, celle de ceux qui ont obligatoirement besoin de leurs véhicules pour aller travailler ; celle des petits salaires dans le rouge le 15 du mois ; celle des retraités victimes d’un véritable racket ; celle des petites et moyennes entreprises  persécutés par les banques ; celle des chômeurs, des sans ressources…

Ajoutez à cela un fort et justifié sentiment d’injustice entre ceux qui peinent et les amis de Macron qui se gavent à l’instar de Carlos Ghosn qui couche ce soir en prison à Tokyo pour fraude fiscale. Ajoutez, aussi, un dégoût face à l’arrogance et au mépris gouvernemental et vous réunissez ainsi tous les ingrédients pour la convergence des colères. La question, c’est comment transformer cette colère en prise de conscience des raisons de cette situation, cibler les responsables, proposer une alternative à la politique suicidaire de Macron. 

 

Il y a eu environ 300.000 gilets jaunes dans les rues. C’est très important. Avez-vous remarqué que lorsque les syndicats rassemblaient au printemps dernier un chiffre de manifestants à peu près du même nombre, les médias annonçaient un «  échec » ?

 

Avez-vous noté à Nice la présence du sinistre « Républicain » Cioti revêtu d’un gilet jaune ? De Wauquiez au Puy en Velay ? Du FN et compagnon de Mme Le Pen, Louis Aliot paradant à Perpignan ?

 

Avez-vous bien compris les interventions des chefs de la droite et de son extrême ? Ils préconisent la baisse des taxes et… de la dépense publique, c’est à dire de l’éducation, de la santé, de la solidarité, de la police… Sans jamais demander le rétablissement de l’ISF, le remboursement des milliards versés aux grands patrons avec pour résultat  un chômage toujours aussi ravageur et une augmentation vertigineuse des profits des actionnaires. Les milliards d’évasion fiscale, ils ne connaissent pas. Les dépenses somptuaires, ils ne sont pas au courant.

 

Quant à l’argument  écologique, il y a de quoi se plier en deux. Une véritable politique écologique devrait par exemple taxer les énormes bateaux de tourisme qui polluent mille fois plus que toutes les voitures diesel circulant en France et mener une action en faveur du transport ferroviaire débarrassant nos routes des gros camions. Mais là, on n’entend plus rien.

 

La question centrale étant le niveau de vie, la solution passe par l’augmentation du smic, des salaires et des pensions, par une taxation des grosses fortunes, par une lutte sans merci contre l’évasion fiscale, par une baisse des taxes sur l’alimentation et les carburants.

 

J’ajoute que samedi il y a eu un mort et plus de deux cents blessés. Et quelques manifestations racistes. Nous n’avons pas connu de tels événements lors des manifestations syndicales. Il y a une leçon à tout cela : lorsque ce qu’on appelle «  les corps intermédiaires » particulièrement les syndicats sont méprisés, baladés lors de prétendues négociations, relégués à des chambres d’enregistrement, le risque est grand de sombrer dans l’aventure, y compris celle qui conduit au fascisme.

 

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 10:13

(Une émission sur Radio Arts-Mada le lundi de 19h à 19h30)

 

Salah Hamouri, libre

 

 

Nous accueillons la libération de Salah Hamouri avec une immense joie. C’est le résultat d’une grande mobilisation à travers toute la France.  Mais le gouvernement fascisant israélien n’a pas renoncé à le harceler.
 

Bien que libéré, Salah Hamouri ne doit participer à aucune célébration, notamment de sa libération pendant trente jours. Son frère a dû verser une caution. Il lui est également interdit de prendre part à des activités militantes pendant cette période. Preuve que les autorités israéliennes n’ont pas renoncé à harceler Salah Hamouri. Elsa, sa femme, et leur enfant n’ont pas le droit d’entrer en Israël, un passage obligé pour se rendre dans les territoires palestiniens. Salah ne les a pas vus depuis plus de treize mois.  Il faut rester mobilisé pour être certain que l’avocat franco-palestinien conserve toutes ses libertés. Il doit pouvoir notamment se déplacer en France et rentrer chez lui à Jérusalem.

 

Les autorités françaises qui ont démontré dans cette affaire un laxisme complice peuvent se rattraper en exigeant de M. Netanyahu l’engagement que Salah Hamouri pourra voyager en France et rentrer chez lui  à Jérusalem avec sa famille.

 

Spécialement pour Salah cette chanson « Grito Justicia » ( Cri Justice) du groupe Sidi Wacho. Un hymne à la liberté. Ecoutons. 

 

 

 

 

 

Pardon aux Barcelonais

 

Chaperonné par une vieillissante richissime catalane à la fortune familiale construite en 1943 au pire moment de la dictature en Espagne, alors que le tyran faisait fusiller à tour de bras et remplissait les prisons, Manuel Valls retourne chez les siens: les franquistes et leurs descendants. Valls se présente sous les drapeaux de la droite (la formation Ciudadanos qui le parraine est une resucée du franquisme à la sauce 2018) et du grand patronat à la mairie de Barcelone. 

 

Les gènes familiaux ont certainement dû jouer dans cette affaire, le grand père de Manolito ayant dirigé dans les années 1940 à Barcelone une radio fasciste.

 

Je demande pardon aux Espagnols, aux Catalans et aux Barcelonais en particulier de l’exfiltration de ce sinistre individu vers leurs terres déjà meurtries par la répression récente : plusieurs personnalités  catalanes  croupissent toujours dans les geôles de Madrid.

 

 

Pardon de leur infliger l'ancien Premier ministre de François Hollande, député démissionnaire de l'Essonne, ex maire d’Evry qui n'a eu de cesse, au cours de sa carrière, de déclarer son amour pour la France et pour sa ville d'élection, Evry. Et ce encore tout récemment, au cours de la présidentielle et des législatives de 2017.

 

Lorsqu'il déclare sa candidature à la primaire de la gauche, début décembre 2016, il le fait depuis Evry, dont il dit qu'elle est"[sa]ville, celle de[sa]famille, de [ses]enfants,[sa]ville de cœur". Fin janvier 2017, il reconnaît sa défaite aux primaires socialistes face à Benoît Hamon et il a des trémolos dans la voix en évoquant Evry. "Je reste ce que j'ai toujours été : l'élu d'Evry, qui m'a tant appris. Evry, c'est aussi ma sève, ma source", déclare-t-il.

Dans ses discours, Manuel Valls place alors la France seule à égalité avec Evry. "J'ai cette force en moi. Cette volonté de servir mon pays. C'est au-delà des mots. C'est une conviction totale. Je veux tout donner, tout donner pour cette France qui m'a tant donné", assure-t-il fin 2016. Une France qu'il dit vouloir continuer à servir, même dans la défaite. "Nos couleurs, ce soir, une fois de plus, je n'en vois que trois. Et jusqu'à mon dernier souffle, je n'en verrai que trois. Ce sont celles de notre drapeau : le bleu, le blanc et le rouge".

 

Je vous demande pardon ami Espagnols, Catalans, Barcelonais même si nous n’y sommes pour rien. Manuel Valls est le prototype même de la génération liée au parti socialiste des années 1980: ambitieux-tueur, discours «  révolutionnaire » avant coucherie avec la finance, postures d’ouverture avant autoritarisme dégradant. Valls c’est  l’équipe de la célèbre photo réunissant autour de Michel Rocard, des futures têtes d’affiche socialistes comme Cambacérès, Moscovici, Mélenchon et quelques autres. Lorsque cet ancien conseiller de Jospin devient par la grâce de François Hollande ministre de l’Intérieur, il mène une politique répressive contre l’étranger. Et c’est au poste de Premier ministre  qu’il s’attaque aux conquêtes sociales. C’est Monsieur 49/3. C’est aussi Monsieur porte parole du gouvernement assassin israélien.

 

Pardon, amis Barcelonais mais permettez-nous un espoir : nous comptons sur vous pour lui administrer une nouvelle cinglante fessée électorale. Jetez-le hors de votre ville. Qu’il aille se faire pendre ailleurs. Mais surtout plus chez nous.

 

José Fort

 

 

En pensant à la nouvelle conquête de Valls et à la fessée, je pense à la chanson de Georges Brassens «  La fessée ». Un joyeux moment. Ecoutons.

 

 

 

Un moment de grâce

 

Il faisait chaud ce matin de fin septembre dans le tramway parisien T3a. Dans le wagon silencieux, les voyageurs-zombis étaient plongés dans leurs Smartphones. Pas un mot, pas un bruit, sauf celui du grincement des roues sur les rails. 

 

Le provincial que je suis devenu, épouvanté par ce spectacle de solitude et d’abandon, fixait son attention, le nez sur la vitre, sur les boulevards des maréchaux. Lorsqu’elle s’est assise face à moi.

 

Une jeune femme belle à ne plus savoir qu’en faire. Elle avait chaud et a retiré sa veste laissant apparaître sous son corsage, son cou, ses épaules et l’amorce de ses seins. Renversant. Puis, elle a sorti de son sac un livre, retiré le marque-page, et s’est plongée dans la lecture ponctuée de sourires mutins, presque invisibles. Que pouvait-elle lire ? A force de me dodeliner, je repérais l’auteur : Emile Zola. Mais quel roman ? 

 

Mon manège intrigua la jeune femme qui dans un premier temps exprima de l’étonnement, puis de l’agacement. Par les temps qui courent, au risque de finir sur le bûcher, mieux vaut éviter les regards insistants. 

 

J’ai compris sa réaction. Elle ne supportait pas le manège de l’ancêtre assis face à elle.  Au risque de passer pour un harceleur, il fallait vite réagir en lui demandant tout simplement le titre du roman, Emile Zola ayant contribué, lui dis-je, à mon goût de la lecture et à mon engagement sociétal. « La Faute de l’abbé Mouret », répond-il 

elle, l’histoire d’un jeune prêtre campagnard fasciné par la belle Albine qui l’entraîne comme dans un rêve découvrir la sensualité. Nous avons échangé nos avis sur l’oeuvre de Zola jusqu’au terminus.

 

Elle a remis sa veste, nous avons échangé sourires et amabilités avant de partir chacun de notre côté. Un moment de grâce.

 

 

Spécialement pour l’inconnue du Tramway, Jean Guidoni chante «  Tramway, terminus nord ». Ecoutons.

 

 

 

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 10:12

 

(Une émission sur Radio Arts-Mada le lundi de 19h à 19h30)

 

Salah Hamouri, libre

 

 

Nous accueillons la libération de Salah Hamouri avec une immense joie. C’est le résultat d’une grande mobilisation à travers toute la France.  Mais le gouvernement fascisant israélien n’a pas renoncé à le harceler.
 

Bien que libéré, Salah Hamouri ne doit participer à aucune célébration, notamment de sa libération pendant trente jours. Son frère a dû verser une caution. Il lui est également interdit de prendre part à des activités militantes pendant cette période. Preuve que les autorités israéliennes n’ont pas renoncé à harceler Salah Hamouri. Elsa, sa femme, et leur enfant n’ont pas le droit d’entrer en Israël, un passage obligé pour se rendre dans les territoires palestiniens. Salah ne les a pas vus depuis plus de treize mois.  Il faut rester mobilisé pour être certain que l’avocat franco-palestinien conserve toutes ses libertés. Il doit pouvoir notamment se déplacer en France et rentrer chez lui à Jérusalem.

 

Les autorités françaises qui ont démontré dans cette affaire un laxisme complice peuvent se rattraper en exigeant de M. Netanyahu l’engagement que Salah Hamouri pourra voyager en France et rentrer chez lui  à Jérusalem avec sa famille.

 

Spécialement pour Salah cette chanson « Grito Justicia » ( Cri Justice) du groupe Sidi Wacho. Un hymne à la liberté. Ecoutons. 

 

 

 

 

 

Pardon aux Barcelonais

 

Chaperonné par une vieillissante richissime catalane à la fortune familiale construite en 1943 au pire moment de la dictature en Espagne, alors que le tyran faisait fusiller à tour de bras et remplissait les prisons, Manuel Valls retourne chez les siens: les franquistes et leurs descendants. Valls se présente sous les drapeaux de la droite (la formation Ciudadanos qui le parraine est une resucée du franquisme à la sauce 2018) et du grand patronat à la mairie de Barcelone. 

 

Les gènes familiaux ont certainement dû jouer dans cette affaire, le grand père de Manolito ayant dirigé dans les années 1940 à Barcelone une radio fasciste.

 

Je demande pardon aux Espagnols, aux Catalans et aux Barcelonais en particulier de l’exfiltration de ce sinistre individu vers leurs terres déjà meurtries par la répression récente : plusieurs personnalités  catalanes  croupissent toujours dans les geôles de Madrid.

 

 

Pardon de leur infliger l'ancien Premier ministre de François Hollande, député démissionnaire de l'Essonne, ex maire d’Evry qui n'a eu de cesse, au cours de sa carrière, de déclarer son amour pour la France et pour sa ville d'élection, Evry. Et ce encore tout récemment, au cours de la présidentielle et des législatives de 2017.

 

Lorsqu'il déclare sa candidature à la primaire de la gauche, début décembre 2016, il le fait depuis Evry, dont il dit qu'elle est"[sa]ville, celle de[sa]famille, de [ses]enfants,[sa]ville de cœur". Fin janvier 2017, il reconnaît sa défaite aux primaires socialistes face à Benoît Hamon et il a des trémolos dans la voix en évoquant Evry. "Je reste ce que j'ai toujours été : l'élu d'Evry, qui m'a tant appris. Evry, c'est aussi ma sève, ma source", déclare-t-il.

Dans ses discours, Manuel Valls place alors la France seule à égalité avec Evry. "J'ai cette force en moi. Cette volonté de servir mon pays. C'est au-delà des mots. C'est une conviction totale. Je veux tout donner, tout donner pour cette France qui m'a tant donné", assure-t-il fin 2016. Une France qu'il dit vouloir continuer à servir, même dans la défaite. "Nos couleurs, ce soir, une fois de plus, je n'en vois que trois. Et jusqu'à mon dernier souffle, je n'en verrai que trois. Ce sont celles de notre drapeau : le bleu, le blanc et le rouge".

 

Je vous demande pardon ami Espagnols, Catalans, Barcelonais même si nous n’y sommes pour rien. Manuel Valls est le prototype même de la génération liée au parti socialiste des années 1980: ambitieux-tueur, discours «  révolutionnaire » avant coucherie avec la finance, postures d’ouverture avant autoritarisme dégradant. Valls c’est  l’équipe de la célèbre photo réunissant autour de Michel Rocard, des futures têtes d’affiche socialistes comme Cambacérès, Moscovici, Mélenchon et quelques autres. Lorsque cet ancien conseiller de Jospin devient par la grâce de François Hollande ministre de l’Intérieur, il mène une politique répressive contre l’étranger. Et c’est au poste de Premier ministre  qu’il s’attaque aux conquêtes sociales. C’est Monsieur 49/3. C’est aussi Monsieur porte parole du gouvernement assassin israélien.

 

Pardon, amis Barcelonais mais permettez-nous un espoir : nous comptons sur vous pour lui administrer une nouvelle cinglante fessée électorale. Jetez-le hors de votre ville. Qu’il aille se faire pendre ailleurs. Mais surtout plus chez nous.

 

José Fort

 

 

En pensant à la nouvelle conquête de Valls et à la fessée, je pense à la chanson de Georges Brassens «  La fessée ». Un joyeux moment. Ecoutons.

 

 

 

Un moment de grâce

 

Il faisait chaud ce matin de fin septembre dans le tramway parisien T3a. Dans le wagon silencieux, les voyageurs-zombis étaient plongés dans leurs Smartphones. Pas un mot, pas un bruit, sauf celui du grincement des roues sur les rails. 

 

Le provincial que je suis devenu, épouvanté par ce spectacle de solitude et d’abandon, fixait son attention, le nez sur la vitre, sur les boulevards des maréchaux. Lorsqu’elle s’est assise face à moi.

 

Une jeune femme belle à ne plus savoir qu’en faire. Elle avait chaud et a retiré sa veste laissant apparaître sous son corsage, son cou, ses épaules et l’amorce de ses seins. Renversant. Puis, elle a sorti de son sac un livre, retiré le marque-page, et s’est plongée dans la lecture ponctuée de sourires mutins, presque invisibles. Que pouvait-elle lire ? A force de me dodeliner, je repérais l’auteur : Emile Zola. Mais quel roman ? 

 

Mon manège intrigua la jeune femme qui dans un premier temps exprima de l’étonnement, puis de l’agacement. Par les temps qui courent, au risque de finir sur le bûcher, mieux vaut éviter les regards insistants. 

 

J’ai compris sa réaction. Elle ne supportait pas le manège de l’ancêtre assis face à elle.  Au risque de passer pour un harceleur, il fallait vite réagir en lui demandant tout simplement le titre du roman, Emile Zola ayant contribué, lui dis-je, à mon goût de la lecture et à mon engagement sociétal. « La Faute de l’abbé Mouret », répond-il 

elle, l’histoire d’un jeune prêtre campagnard fasciné par la belle Albine qui l’entraîne comme dans un rêve découvrir la sensualité. Nous avons échangé nos avis sur l’oeuvre de Zola jusqu’au terminus.

 

Elle a remis sa veste, nous avons échangé sourires et amabilités avant de partir chacun de notre côté. Un moment de grâce.

 

 

Spécialement pour l’inconnue du Tramway, Jean Guidoni chante «  Tramway, terminus nord ». Ecoutons.

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 14:24

France terre d’accueil 

 

(Mon émission sur Radio Arts-Mada tous les lundi à 19h)

 

Vous ne connaissez pas  M.Karamoko Kallouga Demba. Moi non plus. Vous ne savez pas qu’il est professeur de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Moi non plus. Vous n’êtes pas au courant des vexations qu’il a subies, le 17 septembre, à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. J’étais ignorant de l’affaire, moi aussi, avant de lire son témoignage sur le site « Street Press ». Je vous raconte.

 

L’universitaire sénégalais est venu en France pour un voyage d’étude d’un mois organisé par sa faculté avec tous les documents, l’argent et le billet de retour dans ses poches.  A peine débarqué, il a été arrêté, humilié et jeté dans la prison pour sans-papiers au pied des pistes de l’aéroport.

 

IL avait pourtant un visa délivré par l’ambassade de France à Dakar, 500 euros dans son portefeuille avec un relevé de compte de 3500 euros suffisants pour son séjour d’un mois, une lettre de mission de son recteur et un billet d’avion de retour Paris-Dakar.

 

Les pandores n’ont pas voulu croire qu’il souhaitait passer quelques jours chez sa sœur avant d’entamer ses recherches et s’installer en Cité U. Ils n’ont pas cru qu’il effectuait un voyage d’étude. Ils n’ont procédé à aucune vérification auprès de l’ambassade de France à Dakar et n’ont prêté aucune attention aux démarches des représentants diplomatiques sénégalais venus rencontrer leur ressortissant.

 

 M. Demba raconte : « Un officier de police est arrivé et d’un ton agressif s’est adressé à moi ainsi : c’est quoi TON histoire ? » Le tutoiement méprisant, humiliant, inadmissible. Vite fait, on lui prend ses effets personnels et on le dirige vers la zone des pestiférés. Puis, les délicats policiers invitent M. Demba à prendre le prochain avion pour Dakar, sinon ça chauffera.

 

Le juge des libertés a tranché. Il a ordonné la libération de M. Demba qui désormais et pour quelques jours encore est redevenu étudiant.

 

IL gardera un très mauvais souvenir de son arrivée à Paris. Cela me rappelle une conversation avec un intellectuel sénégalais de haut vol, il y a quelques années à Dakar. « Nous préférons, nous et nos étudiants, partir aux Etats-Unis parfaire nos connaissances. Malgré les haines raciales aux States, c’est quand même mieux qu’en France. »

 

Un dernier mot. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de débarquer, au petit matin, d’une capitale africaine. J’ai souvent ressenti de la honte en voyant le comportement policier réservé aux Noirs. Un matin, en provenance de Bamako, j’ai laissé éclaté ma colère au milieu de la file d’attente silencieuse, presque abattu. J’ai fini entre deux flics menaçants. Pas trop longtemps grâce à ma carte de journaliste professionnel et surtout parce que je suis blanc.

 

 

M. Damba n’était pas le bienvenu à Paris. Ca me fait penser à Electric Bazar Cie interpréter «  Je ne suis pas le bienvenu ».

 

 

 

 

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 14:23

France terre d’accueil 

 

(Mon émission sur Radio Arts-Mada tous les lundi à 19h)

 

Vous ne connaissez pas  M.Karamoko Kallouga Demba. Moi non plus. Vous ne savez pas qu’il est professeur de droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Moi non plus. Vous n’êtes pas au courant des vexations qu’il a subies, le 17 septembre, à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. J’étais ignorant de l’affaire, moi aussi, avant de lire son témoignage sur le site « Street Press ». Je vous raconte.

 

L’universitaire sénégalais est venu en France pour un voyage d’étude d’un mois organisé par sa faculté avec tous les documents, l’argent et le billet de retour dans ses poches.  A peine débarqué, il a été arrêté, humilié et jeté dans la prison pour sans-papiers au pied des pistes de l’aéroport.

 

IL avait pourtant un visa délivré par l’ambassade de France à Dakar, 500 euros dans son portefeuille avec un relevé de compte de 3500 euros suffisants pour son séjour d’un mois, une lettre de mission de son recteur et un billet d’avion de retour Paris-Dakar.

 

Les pandores n’ont pas voulu croire qu’il souhaitait passer quelques jours chez sa sœur avant d’entamer ses recherches et s’installer en Cité U. Ils n’ont pas cru qu’il effectuait un voyage d’étude. Ils n’ont procédé à aucune vérification auprès de l’ambassade de France à Dakar et n’ont prêté aucune attention aux démarches des représentants diplomatiques sénégalais venus rencontrer leur ressortissant.

 

 M. Demba raconte : « Un officier de police est arrivé et d’un ton agressif s’est adressé à moi ainsi : c’est quoi TON histoire ? » Le tutoiement méprisant, humiliant, inadmissible. Vite fait, on lui prend ses effets personnels et on le dirige vers la zone des pestiférés. Puis, les délicats policiers invitent M. Demba à prendre le prochain avion pour Dakar, sinon ça chauffera.

 

Le juge des libertés a tranché. Il a ordonné la libération de M. Demba qui désormais et pour quelques jours encore est redevenu étudiant.

 

IL gardera un très mauvais souvenir de son arrivée à Paris. Cela me rappelle une conversation avec un intellectuel sénégalais de haut vol, il y a quelques années à Dakar. « Nous préférons, nous et nos étudiants, partir aux Etats-Unis parfaire nos connaissances. Malgré les haines raciales aux States, c’est quand même mieux qu’en France. »

 

Un dernier mot. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de débarquer, au petit matin, d’une capitale africaine. J’ai souvent ressenti de la honte en voyant le comportement policier réservé aux Noirs. Un matin, en provenance de Bamako, j’ai laissé éclaté ma colère au milieu de la file d’attente silencieuse, presque abattu. J’ai fini entre deux flics menaçants. Pas trop longtemps grâce à ma carte de journaliste professionnel et surtout parce que je suis blanc.

 

 

M. Damba n’était pas le bienvenu à Paris. Ca me fait penser à Electric Bazar Cie interpréter «  Je ne suis pas le bienvenu ».

 

 

 

 

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2 octobre 2018 2 02 /10 /octobre /2018 12:14

(Une émission sur Radio Arts-Mada le lundi de 19h à 19h30) Salah Hamouri, libre Nous accueillons la libération de Salah Hamouri avec une immense joie. C’est le résultat d’une grande mobilisation à travers toute la France. Mais le gouvernement fascisant israélien n’a pas renoncé à le harceler. Bien que libéré, Salah Hamouri ne doit participer à aucune célébration, notamment de sa libération pendant trente jours. Son frère a dû verser une caution. Il lui est également interdit de prendre part à des activités militantes pendant cette période. Preuve que les autorités israéliennes n’ont pas renoncé à harceler Salah Hamouri. Elsa, sa femme, et leur enfant n’ont pas le droit d’entrer en Israël, un passage obligé pour se rendre dans les territoires palestiniens. Salah ne les a pas vus depuis plus de treize mois. Il faut rester mobilisé pour être certain que l’avocat franco-palestinien conserve toutes ses libertés. Il doit pouvoir notamment se déplacer en France et rentrer chez lui à ¬Jérusalem. Les autorités françaises qui ont démontré dans cette affaire un laxisme complice peuvent se rattraper en exigeant de M. Netanyahu l’engagement que Salah Hamouri pourra voyager en France et rentrer chez lui à Jérusalem avec sa famille. Spécialement pour Salah cette chanson « Grito Justicia » ( Cri Justice) du groupe Sidi Wacho. Un hymne à la liberté. Ecoutons. Pardon aux Barcelonais Chaperonné par une vieillissante richissime catalane à la fortune familiale construite en 1943 au pire moment de la dictature en Espagne, alors que le tyran faisait fusiller à tour de bras et remplissait les prisons, Manuel Valls retourne chez les siens: les franquistes et leurs descendants. Valls se présente sous les drapeaux de la droite (la formation Ciudadanos qui le parraine est une resucée du franquisme à la sauce 2018) et du grand patronat à la mairie de Barcelone. Les gènes familiaux ont certainement dû jouer dans cette affaire, le grand père de Manolito ayant dirigé dans les années 1940 à Barcelone une radio fasciste. Je demande pardon aux Espagnols, aux Catalans et aux Barcelonais en particulier de l’exfiltration de ce sinistre individu vers leurs terres déjà meurtries par la répression récente : plusieurs personnalités catalanes croupissent toujours dans les geôles de Madrid. Pardon de leur infliger l'ancien Premier ministre de François Hollande, député démissionnaire de l'Essonne, ex maire d’Evry qui n'a eu de cesse, au cours de sa carrière, de déclarer son amour pour la France et pour sa ville d'élection, Evry. Et ce encore tout récemment, au cours de la présidentielle et des législatives de 2017. Lorsqu'il déclare sa candidature à la primaire de la gauche, début décembre 2016, il le fait depuis Evry, dont il dit qu'elle est "[sa] ville, celle de [sa] famille, de [ses] enfants, [sa] ville de cœur". Fin janvier 2017, il reconnaît sa défaite aux primaires socialistes face à Benoît Hamon et il a des trémolos dans la voix en évoquant Evry. "Je reste ce que j'ai toujours été : l'élu d'Evry, qui m'a tant appris. Evry, c'est aussi ma sève, ma source", déclare-t-il. Dans ses discours, Manuel Valls place alors la France seule à égalité avec Evry. "J'ai cette force en moi. Cette volonté de servir mon pays. C'est au-delà des mots. C'est une conviction totale. Je veux tout donner, tout donner pour cette France qui m'a tant donné", assure-t-il fin 2016. Une France qu'il dit vouloir continuer à servir, même dans la défaite. "Nos couleurs, ce soir, une fois de plus, je n'en vois que trois. Et jusqu'à mon dernier souffle, je n'en verrai que trois. Ce sont celles de notre drapeau : le bleu, le blanc et le rouge". Je vous demande pardon ami Espagnols, Catalans, Barcelonais même si nous n’y sommes pour rien. Manuel Valls est le prototype même de la génération liée au parti socialiste des années 1980: ambitieux-tueur, discours « révolutionnaire » avant coucherie avec la finance, postures d’ouverture avant autoritarisme dégradant. Valls c’est l’équipe de la célèbre photo réunissant autour de Michel Rocard, des futures têtes d’affiche socialistes comme Cambacérès, Moscovici, Mélenchon et quelques autres. Lorsque cet ancien conseiller de Jospin devient par la grâce de François Hollande ministre de l’Intérieur, il mène une politique répressive contre l’étranger. Et c’est au poste de Premier ministre qu’il s’attaque aux conquêtes sociales. C’est Monsieur 49/3. C’est aussi Monsieur porte parole du gouvernement assassin israélien. Pardon, amis Barcelonais mais permettez-nous un espoir : nous comptons sur vous pour lui administrer une nouvelle cinglante fessée électorale. Jetez-le hors de votre ville. Qu’il aille se faire pendre ailleurs. Mais surtout plus chez nous. José Fort En pensant à la nouvelle conquête de Valls et à la fessée, je pense à la chanson de Georges Brassens « La fessée ». Un joyeux moment. Ecoutons. Un moment de grâce Il faisait chaud ce matin de fin septembre dans le tramway parisien T3a. Dans le wagon silencieux, les voyageurs-zombis étaient plongés dans leurs Smartphones. Pas un mot, pas un bruit, sauf celui du grincement des roues sur les rails. Le provincial que je suis devenu, épouvanté par ce spectacle de solitude et d’abandon, fixait son attention, le nez sur la vitre, sur les boulevards des maréchaux. Lorsqu’elle s’est assise face à moi. Une jeune femme belle à ne plus savoir qu’en faire. Elle avait chaud et a retiré sa veste laissant apparaître sous son corsage, son cou, ses épaules et l’amorce de ses seins. Renversant. Puis, elle a sorti de son sac un livre, retiré le marque-page, et s’est plongée dans la lecture ponctuée de sourires mutins, presque invisibles. Que pouvait-elle lire ? A force de me dodeliner, je repérais l’auteur : Emile Zola. Mais quel roman ? Mon manège intrigua la jeune femme qui dans un premier temps exprima de l’étonnement, puis de l’agacement. Par les temps qui courent, au risque de finir sur le bûcher, mieux vaut éviter les regards insistants. J’ai compris sa réaction. Elle ne supportait pas le manège de l’ancêtre assis face à elle. Au risque de passer pour un harceleur, il fallait vite réagir en lui demandant tout simplement le titre du roman, Emile Zola ayant contribué, lui dis-je, à mon goût de la lecture et à mon engagement sociétal. « La Faute de l’abbé Mouret », répond-il elle, l’histoire d’un jeune prêtre campagnard fasciné par la belle Albine qui l’entraîne comme dans un rêve découvrir la sensualité. Nous avons échangé nos avis sur l’oeuvre de Zola jusqu’au terminus. Elle a remis sa veste, nous avons échangé sourires et amabilités avant de partir chacun de notre côté. Un moment de grâce. Spécialement pour l’inconnue du Tramway, Jean Guidoni chante « Tramway, terminus nord ». Ecoutons.

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